Au début Nicolas Poumès peine à y croire: «Lorsque je suis entré dans la bergerie, j'ai bien vu un peu plus loin des vautours qui piquaient, mais j'ai cru qu'ils s'occupaient d'une dépouille, en fait pas du tout». Car une fois dehors, il assiste avec son oncle à une scène incroyable: «Il y avait environ 150 vautours qui ont lancé une attaque massive sur le troupeau, de façon très organisée. Ils ont littéralement encerclé le troupeau».
Selon l'éleveur, les charognards se sont conduits comme de vrais prédateurs: «C'était hallucinant, ils ont attaqué à la façon d'une meute de chiens, en serrant les brebis contre les talus puis en les attaquant directement à la gorge». L'attaque des vautours s'est faite en deux temps: les rapaces assènent des coups de becs tranchants dans la carotide, puis une fois l'animal exsangue rendu ainsi très diminué, ils achèvent le travail
«Elle a été littéralement saignée»
Dans un premier temps, Nicolas Poumès découvre trois cadavres de brebis, du moins ce qu'il en reste: «Elles ont été bien curées». Puis Nicolas et son oncle aperçoivent une quatrième brebis, qui courre, affolée, cruellement blessée aussi: «Elle a été littéralement saignée». Mais vu la résistance de la bête pour être approchée par le duo humain et par le vétérinaire appelé sur les lieux, pas de doute elle était en bonne santé au moment de l'attaque. Les macabres découvertes ne sont pas finies pour autant, à quelques encablures, gisent deux autres brebis, la gorge perforée, agonisantes.
Sur ces trois brebis blessées, deux seront euthanasiées, la troisième va recevoir des soins. Hélas elle succombera à ses blessures dans la nuit. Pour autant, les vautours sont toujours autour du lieu. Nicolas Poumès décide donc de rentrer son bétail: «J'effectue des travaux dans la bergerie, du coup elles y sont à l'étroit, mais tant pis, je préfère ça plutôt que de les laisser se faire massacrer». Une fois son cheptel mis à l'abri, le berger constate d'autres dégàts: «Les brebis se sont tellement affolées, qu'elles se sont entassées près du portail en cassant deux barbelés quasiment neufs. Cela donne une idée de la violence de l'attaque».
Des bêtes en pleine forme
Le plus étonnant donc dans cette histoire, c'est l'état des bêtes qui ont été attaquées: toute en pleine forme, assure l'éleveur. «C'est comme si les vautours avaient choisi leur proie. Ils ne se sont attaqués qu'à des jeunes brebis de 2 à 3 ans en parfait état, pas la moindre trace de blessure ou de faiblesse quelconque qui aurait pu attirer les rapaces». Sans le voir, on pourrait donc avoir du mal à croire à une attaque de vautours, mais Nicolas Poumès est formel: «Deux gardes de l'Office national de la chasse et la faune sauvage sont venus voir les cadavres brebis et ils ont reconnu que c'était bien l'oeuvre des vautours».
Reste à connaître la raison d'une telle attaque. Les frimas de l'hiver n'y sont peut-être pas étrangers. En effet, dimanche cela faisait plusieurs jours que les températures très froides régnaient sur la région: «Même les carcasses sont dures par un tel froid, du coup, les vautours devaient être affamés», pense l'éleveur d'Ainharp. Ce dernier, à présent, va devoir se battre face à un autre obstacle: le dédommagement de ses pertes, puisque les attaques de vautours ne sont pas, à l'inverse de celles de loups ou d'ours, éligibles à quelconque indemnisation.
Fabrice Borowczyk
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Lien "Créer un nouveau compte"
Lien "Réinitialiser votre mot de passe"
Lien "Je me connecte"
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon
Lien
Les plus lus
Réunion d'informations, sortie culturelle, conférence débat, portes ouvertes : retrouvez tous les événements organisés…
Le travail se poursuit en coulisse, en lien direct avec l’Autorité de la concurrence. Si le projet se concrétise, la nouvelle…
Après deux années de recul, le marché bio retrouve des couleurs: +6% dans les magasins spécialisés, +8,8% en vente directe et…
Dans l’Irouléguy au Pays basque, Laurent Goïty a terminé les vendanges. À l’image des autres appellations du Sud-Ouest, les…
Vendredi dernier, l’État a pris la décision de suspendre tous mouvements des animaux sur le sol français jusqu’au 4 novembre.…
Les campagnes gagnent des habitants selon des dynamiques différentes entre zones autonomes et espaces sous influence urbaine,…
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon