Aller au contenu principal

Les vautours attaquent un troupeau de brebis en Soule

«En 10 ans, je n'ai jamais vu ça!». Nicolas Poumès constate avec désolation les dégàts. Nous sommes dimanche matin 12 février 2012, aux alentours de 9 heures. Tandis que le jeune berger travaillait dans la bergerie de sa ferme Erregen d'Ainharp, petit village de la Soule dans les Pyrénées-Atlantiques, son oncle vient de l'interpeller en hurlant: «viens vite, les vautours sont en train d'attaquer ton troupeau» de 350 brebis qui étaient dehors.

Au début Nicolas Poumès peine à  y croire: «Lorsque je suis entré dans la bergerie, j'ai bien vu un peu plus loin des vautours qui piquaient, mais j'ai cru qu'ils s'occupaient d'une dépouille, en fait pas du tout». Car une fois dehors, il assiste avec son oncle à  une scène incroyable: «Il y avait environ 150 vautours qui ont lancé une attaque massive sur le troupeau, de façon très organisée. Ils ont littéralement encerclé le troupeau». Selon l'éleveur, les charognards se sont conduits comme de vrais prédateurs: «C'était hallucinant, ils ont attaqué à  la façon d'une meute de chiens, en serrant les brebis contre les talus puis en les attaquant directement à  la gorge». L'attaque des vautours s'est faite en deux temps: les rapaces assènent des coups de becs tranchants dans la carotide, puis une fois l'animal exsangue rendu ainsi très diminué, ils achèvent le travail «Elle a été littéralement saignée» Dans un premier temps, Nicolas Poumès découvre trois cadavres de brebis, du moins ce qu'il en reste: «Elles ont été bien curées». Puis Nicolas et son oncle aperçoivent une quatrième brebis, qui courre, affolée, cruellement blessée aussi: «Elle a été littéralement saignée». Mais vu la résistance de la bête pour être approchée par le duo humain et par le vétérinaire appelé sur les lieux, pas de doute elle était en bonne santé au moment de l'attaque. Les macabres découvertes ne sont pas finies pour autant, à  quelques encablures, gisent deux autres brebis, la gorge perforée, agonisantes. Sur ces trois brebis blessées, deux seront euthanasiées, la troisième va recevoir des soins. Hélas elle succombera à  ses blessures dans la nuit. Pour autant, les vautours sont toujours autour du lieu. Nicolas Poumès décide donc de rentrer son bétail: «J'effectue des travaux dans la bergerie, du coup elles y sont à  l'étroit, mais tant pis, je préfère ça plutôt que de les laisser se faire massacrer». Une fois son cheptel mis à  l'abri, le berger constate d'autres dégàts: «Les brebis se sont tellement affolées, qu'elles se sont entassées près du portail en cassant deux barbelés quasiment neufs. Cela donne une idée de la violence de l'attaque». Des bêtes en pleine forme Le plus étonnant donc dans cette histoire, c'est l'état des bêtes qui ont été attaquées: toute en pleine forme, assure l'éleveur. «C'est comme si les vautours avaient choisi leur proie. Ils ne se sont attaqués qu'à  des jeunes brebis de 2 à  3 ans en parfait état, pas la moindre trace de blessure ou de faiblesse quelconque qui aurait pu attirer les rapaces». Sans le voir, on pourrait donc avoir du mal à  croire à  une attaque de vautours, mais Nicolas Poumès est formel: «Deux gardes de l'Office national de la chasse et la faune sauvage sont venus voir les cadavres brebis et ils ont reconnu que c'était bien l'oeuvre des vautours». Reste à  connaître la raison d'une telle attaque. Les frimas de l'hiver n'y sont peut-être pas étrangers. En effet, dimanche cela faisait plusieurs jours que les températures très froides régnaient sur la région: «Même les carcasses sont dures par un tel froid, du coup, les vautours devaient être affamés», pense l'éleveur d'Ainharp. Ce dernier, à  présent, va devoir se battre face à  un autre obstacle: le dédommagement de ses pertes, puisque les attaques de vautours ne sont pas, à  l'inverse de celles de loups ou d'ours, éligibles à  quelconque indemnisation. Fabrice Borowczyk
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

L'Agenda de votre semaine

Réunion d'informations, sortie culturelle, conférence débat, portes ouvertes : retrouvez tous les événements  organisés…

Un rendez-vous authentique proposé le samedi 30 août à Arzacq

Organisée sur le site de l’entreprise Larrieu, cette nouvelle édition de la Fête de l’élevage et des saveurs vise à promouvoir…

Pour la dixième année, la bodéga fermière va régaler les festayres à Dax

Les agriculteurs du réseau Bienvenue à la ferme vont proposer cette année encore leur offre de restauration sur le site…

Nos terroirs en fête : quand la ferme s’invite aux Halles

Le rendez-vous est fixé ce mercredi 6 août aux Halles de Saint-Jean-de-Luz

Madiran : les fêtes du village autour des journées de Grappe & d’Épée

Les 14 et 15 août prochains, la traditionnelle fête du vin se déroulera dans le cadre des fêtes de Madiran. Une belle occasion…

Le poulet superstar

Passés entre les gouttes, les éleveurs de la FDSEA et des JA étaient à Vieux-Boucau hier, jeudi 21 août, pour…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon