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Lait de brebis : les éleveurs des Pyrénées-Atlantiques voient rouge

Le collège des producteurs de lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques a claqué la porte de la dernière réunion de l'interprofession. Ils accusent les industriels de ne pas respecter l'accord signé à  la sous-préfecture de Bayonne le 28 février dernier.

file-Le président de l'interprofession et du collège des producteurs, Patrick Etchégaray (FDSEA), et le vice-président du collège des producteurs, Xavi Lopepe (ELB), attendent que « les industriels respectent leurs engagements et les accords"
Le président de l'interprofession et du collège des producteurs, Patrick Etchégaray (FDSEA), et le vice-président du collège des producteurs, Xavi Lopepe (ELB), attendent que « les industriels respectent leurs engagements et les accords"
De l'aveu même du président de l'interprofession lait de brebis — et président du collège des producteurs —, Patrick Etchégaray, « la situation est grave ». Le vendredi 7 octobre, les producteurs ont claqué la porte de la réunion du comité de direction. Ils accusent les industriels (coopératives et privés) de ne pas respecter les engagements pris lors de l'accord du 28 février dernier, signé à  la sous-préfecture de Bayonne. Cet accord avait permis à  l'époque de débloquer une situation de crise née de l'annonce, en janvier 2011, de 1,5 million de litres de lait du bassin « sans preneur », alors que les industriels ont importé 12 millions de litres en 2010 et qu'un accord de 1999 donne la priorité au lait issu du bassin Accord bafoué par les laiteries Pour bien comprendre ce coup de colère, il est bon de faire un bref historique. L'accord de Bayonne prévoyait deux étapes. Tout d'abord, pour l'année en cours, les industriels se sont engagés à  baisser leurs importations de 12 à  7 millions de litres. En contrepartie, les producteurs ne fournissaient pas de lait au mois d'août. Ensuite, pour les années à  venir, les industriels promettent de diminuer les importations, tandis que les éleveurs mettent en place un dispositif de maîtrise. « Au sein du collège des producteurs, nous avons bien avancé sur cet accord, indique le président Etchégaray. En août, notamment, nous avons tenu nos engagements en ne produisant pas de lait. Or, lors de ce dernier comité directeur, nous avons découvert que 8 millions de litres avaient été importés, au lieu des 7 prévus initialement. De plus, les industriels prévoient d'en importer plus de 9 millions l'an prochain ». Pour les producteurs, la frustration est grande. Ils ont donc décidé, à  l'unanimité, de suspendre toute discussion avec les laiteries, « tant qu'elles ne respectent leurs engagements ». Union syndicale Sur ce point, la FDSEA et ELB sont sur la même longueur d'onde. « On sent comme du mépris de la part des laiteries, souffle Xavi Lopepe, vice-président du collège des producteurs. Les deux syndicats sont aujourd'hui unis contre elles ». Et de prévenir : « On risque rapidement de changer de stratégie. Le ton va se durcir car on ne peut pas accepter cette attitude ». Même si « certains jouent le jeu », il semblerait que les industries fassent cause commune dans cette affaire pour « tirer les prix du lait vers le bas », s'indigne Patrick Etchégaray, avant que Xavi Lopepe ajoute : « On se sent berné ! » Pour l'heure, les éleveurs n'ont pas encore décidé précisément de la suite à  donner à  leur mouvement de colère. Cependant, les producteurs ne resteront pas en position d'attente. « Nous allons interpeller l'État, la Région et le Département, lance M. Etchégaray. Les industriels ont reçu des aides pour se développer. Les pouvoirs publics pourront-ils continuer à  accepter que les laiteries utilisent cet argent public pour transformer du lait qui vient d'Espagne ? Nous, paysan, lorsque nous touchons des aides, nous devons respecter des règles. Que les entreprises en fassent autant et jouent le jeu ». Arrêt de la campagne publicitaire D'autre part, Patrick Etchégaray a décidé de repousser sine die la date de l'assemblée générale de l'interprofession, programmée le 26 octobre prochain. « Et pour finir, nous ne ferons plus de publicité. Car ces fromages, fabriqués avec du lait venu d'ailleurs, profitent indûment de l'image du Pays basque et de l'AOC Ossau-Iraty ». La prochaine campagne doit démarrer le 1er novembre. « J'ai encore espoir que la raison l'emportera », note Patrick Etchégaray. L'enjeu est de taille. En effet, « la brebis fait vivre 80 % des paysans au Pays basque », note M. Lopepe. Et le président de conclure : « L'interprofession a toujours trouvé des solutions aux crises. Il faut juste la volonté de tous les acteurs ».
Yannick Allongue
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