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France, Espagne : mêmes difficultés pour les producteurs de lait

En visite dans des élevages espagnols, des éleveurs landais su syndicat Landes Holstein, ont pu se rendre compte que les difficultés qu'ils rencontrent sont les mêmes de l'autre côté des Pyrénées.

file-Les adhérents du syndicat Landes Hosltein ont visité deux élevages de pointe au Pays basque espagnol qui rencontrent les mêmes difficultés et qui ont du mal à  joindre les deux bouts © Le Sillon
Les adhérents du syndicat Landes Hosltein ont visité deux élevages de pointe au Pays basque espagnol qui rencontrent les mêmes difficultés et qui ont du mal à  joindre les deux bouts © Le Sillon
L'assemblée générale du syndicat Landes Holstein s'est déroulée le 9 février en Espagne. Les questions statutaires ont été réglées dans le bus qui emmenait une trentaine d'éleveurs de l'autre côté des Pyrénées. Le président, Sylvain Saint-Germain, est revenu sur l'année écoulée, notamment au niveau des concours. 2010 a été riche en la matière avec les confrontations de Paris, de Bordeaux, du Space de Rennes « Chaque fois, des élevages ont été récompensés, ce qui prouve que la qualité des animaux du département est là . »Aller voir ailleurs
Mais la journée a essentiellement été consacrée à  la visite de deux élevages espagnols. En matinée, les éleveurs Landais se sont rendus sur une exploitation où deux couples d'une cinquantaine d'années s'occupent d'un troupeau de 110 vaches pour un quota de 1,4 million de litres par an.
Les bêtes sont nourries avec de l'ensilage mais et foin produit sur place auquel s'ajoute une quinzaine de kilos de mash espagnole achetée à  l'extérieur. La particularité de l'exploitation est que tous les gros investissements sont amortis. Les bàtiments ont environ 25 ans. Reconnu dans les concours au niveau national, l'élevage se classe parmi les meilleurs du Pays basque espagnol en génétique et en morphologie. Avec un prix du lait de 330 € pour 1000 litres payés en 2010, les éleveurs espagnols ont indiqué couvrir leur frais. Ce n'est pas le cas du deuxième élevage visité l'après-midi. Cette exploitation de 320 vaches à  la traite pour un quota de quatre millions de litres est dirigée par un père et ses deux fils et emploie deux salariés péruviens logés, nourris et payés 900 € par mois pour 14 heures de travail quotidien six jours par semaine. La totalité de l'alimentation est achetée à  l'extérieur (4 kg de luzerne, 15 kg d'ensilage mais, 15 kg d'ensilage mais doux, 15 kg d'aliment à  19 % de protéine).
Les bàtiments flambant neufs – ils ont à  peine 4 ans – proposent 350 places en logettes avec tapis sciure et tapis dans les couloirs de raclage et une salle de traite arrière de deux fois vingt places et compteur à  lait. « C'est un troupeau très bien suivi qui respirait la santé, rapporte Sylvain Saint Germain. Il est très bien mené au niveau alimentation et affiche de très bonnes performances avec une moyenne journalière de 35 litres de lait par vache traite. » Reste que cela n'est pas suffisant. Le prix du lait (330 € pour 1000 litres) ne couvre pas le prix de l'aliment et l'amortissement des investissements. Malgré un coût de main-d'oeuvre défiant toute concurrence, et sans compter le salaire des associés, les coûts de productions s'élèvent à  380 € par 1000 litres.Même problématique
« La conclusion de cette journée, c'est qu'en Espagne comme en France, seuls les gens qui n'ont pas d'investissement et de main-d'oeuvre à  payer arrivent à  vivre du lait, et encore » Le constat espagnol ne fait que confirmer ce que savaient déjà  les éleveurs landais. « Aujourd'hui, la politique laitière française et européenne encourage à  augmenter la taille des troupeaux pour s'en sortir. Mais on voit bien que ça ne fonctionne pas. L'augmentation de la production et des troupeaux implique des investissements dans des bàtiments et de la main-d'oeuvre. Or, le prix du lait ne compense pas les augmentations incessantes des coûts de production. » Sans augmentation du prix du lait, les éleveurs ne voient pas comment s'en sortir. « Les éleveurs laitiers sont mus par la passion mais elle a ses limites. Ils aimeraient pouvoir vivre de leur activité et faire vivre leur famille. Or, aujourd'hui, nous ne sommes pas capables de sortir un revenu de nos exploitations laitières. » Pour Sylvain Saint Germain, la seule solution viable serait « d'indexer le prix du lait sur les coûts de production ». Une éventualité qui ne pourra être atteinte que si « les éleveurs restent maîtres de la production et prennent leur destin en main ».
Cécile Agusti
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