Aydie : le collectif se mobilise pour la réhabilitation de la départementale 317
Depuis mars 2024, la route principale d’accès à Aydie (64) est coupée. Les habitants ont créé un collectif solidaire pour avoir des nouvelles concrètes sur les travaux à venir.
Depuis mars 2024, la route principale d’accès à Aydie (64) est coupée. Les habitants ont créé un collectif solidaire pour avoir des nouvelles concrètes sur les travaux à venir.

Après une première mobilisation organisée en novembre dernier suite à la fermeture de la route départementale 317 menant à Aydie depuis mars 2024, une soixantaine de personnes s’est réunie samedi 10 mai au foyer du village. Car, 14 mois après sa fermeture suite aux fortes précipitations qui ont conduit à l’effondrement de l’accès, rien n’a bougé d’un iota.
«Des études de 2 cabinets ont été menées durant 8 mois. Mais aujourd’hui, nous n’avons toujours pas de piste à l’horizon, souffle le maire du village, Jean-Paul Cazenave. Le secteur est impacté au quotidien pour les déplacements en tracteurs avec engins des agriculteurs obligés d’emprunter des routes étroites, le transport scolaire, les services à la personne, les clients de nos entreprises. Ma hantise c’est qu’un accident se produise.» Au-delà de la contrainte quotidienne qui dure depuis plusieurs mois, le manque d’information et de visibilités cristallisent l’inquiétude et le mécontentement du collectif solidaire créé autour de la réhabilitation de la RD 317. «On sait que ce sera encore long. On se rappelle la durée des travaux pour la route de contournement de Mascaraàs il y a une quinzaine d’années. Mais ce que l’on veut c’est avoir des renseignements sur l’avancement du chantier», précise François Laplace à l’initiative du collectif.
Plusieurs options
Les effets collatéraux de cette fermeture sont nombreux sur l’économie locale vigneronne et œnotouristique, déplore le collectif. La dégradation accélérée des déviations communales effectives est un autre problème soulevé par les habitants. «Pour remédier à la fermeture de la D317, on emprunte des routes étroites, sinueuses et dangereuses qui sont inappropriées à un trafic aussi intense», dénonçaient Michel Cantounet, maire d’Arrosès et René Paulien, conseiller municipal d’Aubous, deux communes desservant les itinéraires bis.
Vice-président du Département et maire du village limitrophe Mont-Disse, Charles Pelanne, déclarait «comprendre cette légitime impatience et l’urgence de rétablir la route». Néanmoins, l’élu rappelait la complexité du dossier. Une première expertise en juillet chiffrait des travaux à hauteur de 340 000 €. Après de nouveaux glissements, cette solution n’est pas apparue pérenne.
«L’étude géotechnique plus large d’une seconde expertise rendue le 17 avril préconise 2 solutions pour la réhabilitation de la D317 : une paroi berlinoise ou un remblai technique profond. Ces deux options sont actuellement chiffrées par les services départementaux en parallèle de l’étude d’un nouveau tracé qui demanderait des acquisitions foncières», précise le conseiller départemental. Charles Pelanne évoquait également les inquiétudes du Département devant les importants dégâts routiers créés çà et là par les dérèglements climatiques.
Des problèmes récurrents «observés sur d’autres axes du département et difficiles à résoudre», rebondissaient le député David Habib et le président de la Communauté de Communes des Luys en Béarn, Bernard Peyroulet, venus tous deux témoigner leur solidarité au collectif. Enfin, pour sécuriser davantage la circulation sur les déviations, la Communauté de Communes réfléchit à engager des travaux exceptionnels d’entretien des bas-côtés en complément de ceux du Département.
«On comprend les contraintes budgétaires du Conseil départemental. On est patient mais le temps presse surtout lorsqu’on joue avec la sécurité de tous», conclut le maire qui demande aux usagers le strict respect des nouveaux sens de circulation mis en place.
Gilbert Delahaye