Visite présidentielle dans une exploitation de montagne dans les Alpes-de-Haute-Provence
Pour son nouveau déplacement, le sixième depuis janvier dernier, Nicolas Sarkozy s'est rendu dans une exploitation agricole ovine de la montagne sèche, typique du climat méditerranéen.
La vallée du Jabron est située dans cette Provence montagneuse où l'élevage ovin permet d'assurer encore une présence agricole précieuse tant pour la gestion des espaces naturels que pour le maintien du tissu rural. La ferme d'Arlette Martin, éleveuse bio des Alpes-de-Haute-Provence, très retirée, est l'exemple type de ces exploitations de montagne qui ne pourraient pas survivre sans les aides européennes.
Les aides justement, il en a été beaucoup question lors de la visite sur le terrain de Nicolas Sarkozy, le vendredi 27 août, dans cette exploitation agricole ainsi qu'à une table ronde sur le développement de l'élevage en montagne. Rencontre à laquelle participaient également Serge Prévereau, président de la Fédération nationale ovine (FNO), et Emmanuel Coste, président d'Interbev ovins.
Tirs autorisés par arrêté préfectoral Accompagné de Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, le chef de l'État n'a pas voulu décevoir les éleveurs ovins. Axée notamment sur la problématique épineuse de la présence de plus en plus pressante des prédateurs, dont le loup, dans les massifs français, sa visite lui aura donné l'occasion de mettre en joue l'insatiable canidé
Interpellé par un professionnel sur le sujet, Nicolas Sarkozy a fait deux annonces importantes : il a donné huit jours aux préfets pour qu'ils autorisent par arrêté préfectoral à des tirs de prélèvements. Il a également promis un soutien de l'État pour financer des formations à la chasse et la délivrance de permis aux bergers et à d'autres personnes directement en contact avec le loup, afin qu'ils puissent effectuer les tirs par eux-mêmes.
« Ce sont des annonces fortes qui privilégient la régulation des populations de loups », estime, satisfait, Serge Préveraud. Comme le rappelle le président de la FNO, plus de 3500 brebis ont été officiellement victimes d'attaques de loups durant l'année 2009. Un tableau de chasse qui fait grandir la colère et le désarroi des éleveurs de montagne. Nicolas Sarkozy, dans des propos rapportés par l'AFP, a expliqué sa position sur ce problème : « Ce que j'espère, c'est que le loup, qui est intelligent, quand il aura compris que quand il vient traîner autour du troupeau, il y a un fusil, il fera plus attention ! ». Lors de cette journée, Nicolas Sarkozy a par ailleurs parcouru la bergerie d'Arlette Marin en avalant de nombreux produits du terroir, pàtés, jus de pomme, fromage de chèvre ou chàtaigne. Ensuite, il s'est entretenu avec les responsables agricoles locaux et les responsables nationaux de la production ovine, interpellé sur d'autres sujets du moment. Le Chef de l'État a ainsi été invité à se prononcer sur la future PAC d'après 2013 (et de son budget) ainsi que sur les négociations internationales : OMC, Mercosur (la communauté économique des pays de l'Amérique du Sud). Le Président de la République a profité de cette tribune pour apporter son soutien aux agriculteurs français. « Je ne veux pas que vous mourriez » assurait-il, réaffirmant que « la France a besoin d'une agriculture puissante. Je ne viens pas ici faire je ne sais quelle démarche nostalgique, je viens ici pour préparer l'avenir ».
Concernant la crise installée dans de nombreuses productions agricoles (bovins viande, porcs, fruits et légumes), le Chef de l'État promettait enfin que les mesures de soutien engagées par le gouvernement depuis 2009-2010 seraient reconduites dans le projet de loi de finances 2011.
Reconquête ovine La production ovine était au coeur des discussions de cette visite du Chef de l'État dans les Alpes-de-Haute-Provence. Cette production fait l'objet d'un plan de sauvegarde et de développement. Pour Serge Préveraud, président de la FNO, cette « reconquête ovine », c'est d'abord un travail sur le prix de l'agneau dans le cadre d'une contractualisation. Aujourd'hui, les prix de 2010 au kilo de carcasse sont supérieurs à ceux de 2009. Mais nous ne faisons que commencer sur cette voie. La reconquête ovine passe aussi par des aspects techniques et en particulier un appui rénové, en partenariat avec FranceAgriMer, qui doit permettre à l'éleveur de produire plus de viande au meilleur coût. « Enfin, cette reconquête, conclut le président de la FNO, passe par un progrès dans l'installation de nouvelles troupes ovines »