Une filière landaise en huiles végétales pures se structure
Il y a quelques mois, 160 agriculteurs landais du Sud Adour étaient sollicités par enquête, afin de déterminer leur intérêt pour la production éventuelle d'huile végétale et de tourteaux à partir de tournesol ou de colza. Le tiers d'entre eux s'est déclaré prêt à se lancer dans l'aventure, représentant un potentiel de production de 210 m3 d'huile de tournesol et 55 m3 d'huile de colza.
Fort de ce constat, le conseil général, dans le cadre de la convention agriculture environnement et avec ses partenaires chambre d'agriculture, CUMA et ALPAD, a lancé une étude sur la faisabilité et la structuration d'une filière courte de l'huile végétale pure en Sud Adour. L'objectif d'une telle filière serait l'autonomie énergétique et protéique agricole, mais aussi un partenariat avec les services publics locaux intéressés par l'utilisation d'huile végétale en remplacement de tout ou partie du gasoil dans leur flotte de véhicules. Intérêts environnementaux et économiques
Les intérêts d'un tel projet sont nombreux. Sur le plan environnemental, il permet d'introduire les rotations dans les exploitations maisicoles (bénéfiques pour la structure du sol et la pression des nuisibles). Les cultures introduites, tournesol et colza, sont en outre moins gourmandes en eau l'été et économes en intrants (engrais et pesticides). Enfin, l'huile végétale produite remplace tout (en adaptant le moteur) ou partie du carburant utilisé par les agriculteurs et les collectivités, pour la maîtrise de la production de gaz à effet de serre.
La production de tourteaux fermiers permet quant à elle de pérenniser la fourniture de protéines locales de qualité dans les élevages. Les importations de tourteaux de soja en sont d'autant réduites, permettant des économies sur le poste alimentation. Le gain peut être estimé par exemple à 2000 € par an pour un troupeau allaitant de 25 mères.
En outre, la transformation des graines de colza ou de tournesol en huile et tourteaux permet au producteur de réaliser une plus value par rapport à la vente à la récolte (de l'ordre de 140 à 165 €/ha). « Au final, j'y gagne environ 3 000 € par an » témoigne Raphaël Genest, un producteur déjà engagé dans cette filière avec 10,39 hectares de tournesol.
À ce jour, deux collectivités (communauté d'agglomération du Grand Dax, Sydec) utilisent ce carburant et plusieurs projets sont en réflexion. Filière à suivre
D.M.