Tirs d'effarouchement autorisés contre les vautours fauves
Alerté en maintes occasions par les élus locaux et les instances professionnelles agricoles (dont la FDSEA, lors d'une rencontre le 29 février dernier à Pau), Lionel Beffre, préfet des Pyrénées-Atlantiques, vient de signer un arrêté portant autorisation de tirs d'effarouchement des vautours fauves.
Dans son communiqué du 21 mars, le préfet rappelle que «le vautour fauve est considéré comme un allié des éleveurs quand il remplit son rôle d'équarrisseur naturel en montagne et en estives, il heurte et mécontente ces derniers quand il recherche sa nourriture en zone de plaine et à proximité immédiate des bàtiments d'élevage notamment à l'occasion de mises bas difficiles».
L'autorisation accordée est destinée à «provoquer l'éloignement des vautours fauves des abords des exploitations et de leur réapprendre à avoir peur de l'homme», explique le préfet, lequel précise toutefois que ces tirs seront assurés par les agents de l'ONCFS «à proximité immédiate des exploitations agricoles situées dans les communes du piémont des Pyrénées-Atlantiques où des éleveurs ont signalé le plus grand nombre de plaintes relatives à des attaques sur le bétail».
Tirs par les agents de l'ONCFS
M. Beffre rappelle par ailleurs qu'un groupe de travail issu du comité de gestion de la réserve naturelle nationale d'Ossau «étudie la possibilité» de créer une aire de dépôt de cadavres d'animaux naturellement morts en exploitations dans le but d'analyser le comportement des vautours fauves en termes d'interventions sur le bétail et de régulation de la population de nicheurs. «Les dépôts de cadavres y seront effectués de façon aléatoire, pour éviter toute prise d'habitude des oiseaux, et uniquement hors période d'installation au nid, pour limiter les pontes», indique le préfet.
L'équipement répondra aux exigences sanitaires en vigueur et sera mis en place avec le concours d'éleveurs volontaires pour participer à l'expérience. La gestion rigoureuse de l'aire de dépôt de cadavres visera à éloigner les vautours fauves des exploitations et du bétail, contrairement aux charniers dits «traditionnels» en réalité illégaux, qui, alimentés de façon irrationnelle ont sans doute participé à l'attirance des vautours pour les abords des fermes.
«La reprise des activités du comité interdépartemental de suivi du vautour fauve qui se réunira durant le mois de juin2012 sous la présidence du préfet des Pyrénées-Atlantiques permettra de conforter l'association du secteur agricole à la mise en oeuvre de ces mesures», conclut le communiqué.
Guy Mimbielle