Stabilisation des installations des jeunes
Les jeunes agriculteurs sont prêts à prendre la relève. Le taux de renouvellement des générations dans le métier est passé de 4 pour 10 entre 2005 et 2010, à 6 pour 10 en 2011. Aujourd'hui, plus d'un départ sur deux est donc renouvelé. Même si le nombre de candidats à l'installation continue de diminuer, depuis trois ans les proportions en France sont plus stables. Les raisons: la fin des départs massifs anticipés ou en retraite et des exploitations plus viables économiquement.

C'est bien mais ce n'est pas suffisant» a commenté Joël Clergue, vice-président des Jeunes Agriculteurs, lors d'une conférence de presse le 22 février dernier. En 2010, ce sont près de 13.200 nouveaux exploitants qui se sont installés (dont 5.100 installations aidées), tous àges confondus. Contrairement aux idées reçues, les jeunes ne font pas que du maraîchage ou des petites cultures.
En effet, 37% se sont lancés dans l'élevage bovin lait et viandes, 21% en ovins et caprins et 14% en grandes cultures (8% maraîchage et 5% viticulture). Et les femmes sont près de 5300 à s'être installées. «Elles ont changé de statut, elles ne sont plus des conjointes mais co-exploitantes et ont des responsabilités à part entière sur l'exploitation», explique Joël Clergue. Celles-ci s'installent plus tard que leurs homologues masculins, 32 ans pour elles et 28 ans pour eux.
«Bien mais pas suffisant»
Exercer un autre emploi pour les jeunes installés n'est pas rare: 30% d'entre eux ont une autre activité que celle sur l'exploitation. Pour les plus de 40 ans, l'installation a lieu vers 51 ans ou 55 ans quand il s'opère un transfert entre époux. Les JA se sont fixés comme objectifs 6.000à 7.000 installations aidées par an mais pour y arriver «lever les freins est essentiel». En cause: l'augmentation du prix du foncier et le manque de capitaux. «Souvent, les jeunes sont très bien formés mais ne trouvent pas de financements», déplore le vice-président du syndicat.
«Lever les freins à l'installation»
Les trois quarts des chefs d'exploitations de moins de 40 ans ont aujourd'hui le baccalauréat dans les moyennes et grandes exploitations (source Agreste). Par ailleurs, «il est difficile pour un jeune exploitant d'établir un plan économique viable», ajoute Thérèse Chasselet qui aide les jeunes agriculteurs à s'installer dans l'Indre via un point info. Ces difficultés sont notamment dues au manque de confiance des banquiers et à la trop grande volatilité des prix.
Les problèmes d'entente entre associés, cédants ou encore le manque de communication, donnent aussi une image négative à la profession. Conséquence de ces «freins»: il est de plus en plus difficile pour un jeune agriculteur de s'installer hors cadre familial. «Avec la crise, on constate un retour sur l'exploitation de fils d'exploitants partis vivre en ville mais, pour les autres, c'est plus compliqué», conclut Joël Clergue.