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Semis direct : retour sur 5 ans de pratique

Ils étaient près de 60 agriculteurs, jeudi 1er août, pour la visite organisée par la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques chez Christophe Cassoulong qui pratique le semis direct depuis 5 ans. Partage d'expérience.

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Christophe Cassoulong s'est installé à  Lalonquette en 1992, sur 22 hectares en monoculture de mais et prairies. Au fil du temps, il a fait évoluer ses pratiques agricoles vers le travail du sol simplifié. Le déclic? Il l'a eu à  l'occasion de lectures de la revue «Techniques culturales simplifiées» (TCS) et lors de ses rencontres avec des agriculteurs gersois qui pratiquent ces techniques depuis longtemps. L'agriculteur béarnais a aussi constaté sur son exploitation des différences notables en fonction de l'historique cultural des différentes parcelles. Lors d'achat de terres en 2008, il s'est aperçu que, sur la parcelle qu'il venait d'acquérir, la partie qui était en jachère depuis de nombreuses années avait un taux de matière organique de 3,5% contre 1,5% pour la partie cultivée en monoculture de mais. La partie antérieurement en jachère était aussi plus facile à  travailler. Démarche progressive Fort de ces constats, Christophe Cassoulong a commencé les premiers essais en travail très simplifié en 2009, avec du matériel fait maison et en utilisant des variétés de mais un peu plus précoces, afin de pouvoir implanter des couverts végétaux par la suite. Motivé par ces premiers essais, il a investi en 2010 dans un semoir Sola pour semer en direct toutes ses parcelles de mais, puis dans un semoir Semeato destiné aux couverts végétaux et aux céréales. Le voilà  maintenant à  la tête d'une exploitation de polyculture-élevage de 107 hectares, conduits en semis direct, et d'un troupeau bovin de 200 à  250 têtes. Pour lui, la clé de la réussite de son système repose sur trois piliers fondamentaux: non-travail du sol, couverts végétaux et rotations de cultures. Tout d'abord, le non-travail du sol — ou semis direct — lui permet de ne pas toucher au support pour préserver l'activité biologique et favoriser son fonctionnement. Il précise toutefois que c'est une technique délicate, «qu'il faut apprendre à  maîtriser». Selon lui, les principales difficultés du semis direct résident dans la gestion de la profondeur de semis, dans l'implantation de la graine, dans la fertilisation qu'il convient de localiser sur le rang ou à  la volée sous la pluie, et dans l'implantation de couverts végétaux pour structurer le sol. Outre l'achat de semoirs spécifiques, il a aussi modifié son localisateur d'engrais afin d'apporter les granulés sur le rang de semis et non en inter-rang. Une technique délicate Christophe Cassoulong mise ensuite sur des sols toujours couverts: double culture ou couverts végétaux afin de structurer et de restaurer la fertilité de ses sols. Pour les couverts végétaux, il favorise les produits multi-espèces (légumineuses et graminées). Après la récolte du mais, il les sème en semis direct autour de la mi-octobre. Les couverts restitués au champ sont détruits chimiquement quelques semaines avant le semis de mais pour éviter la concurrence en eau. Mais pas trop tôt! Les mesures de biomasse, réalisées par la chambre d'agriculture sur une de ses parcelles, montrent qu'entre le 26 mars 2013 et le 15 avril 2013 (dates des relevés), le développement du couvert a été multiplié par deux. De leur côté, les couverts destinés à  l'alimentation du troupeau sont ensilés. De la monoculture à  la diversification L'agriculteur de Lalonquette diversifie aussi beaucoup son assolement. Il est passé de la monoculture de mais avec un peu de prairie et céréales à  un assolement qui compte près de dix cultures: mais grain, prairies implantées sous couvert d'avoine, féveroles, soja, méteil, blé, orge, sorgho et luzerne (sachant que de nombreuses parcelles reçoivent deux cultures dans l'année). Par exemple, ses prairies sont implantées sous couvert d'avoine. «Cette année, j'ai récolté 55 quintaux d'avoine, explique-t-il. C'est mieux que l'avoine en pur et j'ai une prairie déjà  implantée dessous, prête à  repartir». D'autres modèles de doubles cultures sont également conduits, tels que le soja après une orge ou un méteil, ou bien un duo millet/trèfle semé après un blé. Meilleure couverture Au niveau de l'alimentation du troupeau, l'éleveur diminue progressivement la quantité de mais ensilage au profit de l'ensilage de méteil ou de sorgho. Il souhaite à  terme utiliser le mais ensilage en dernier recours, en cas de déficit de fourrage et préfère valoriser le mais par la vente. Une réduction de la consommation de concentrés est également envisagée, gràce à  leur substitution par des légumineuses (soja, luzerne). Lorsque la question des rendements lui est posée, Christophe Cassoulong explique qu'en moyenne les rendements en mais sont proches de ceux obtenus avec un labour. En revanche, avec son système de sols toujours couverts (doubles cultures, couverts végétaux), il a pu remettre en culture des parcelles à  potentiel moyen ou sous-exploitées, lui permettant globalement de produire plus de cultures.
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