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Réunion de famille pour la filière Bœuf de Chalosse

Éleveurs, bouchers et abatteurs se sont réunis dernièrement pour une journée professionnelle de cohésion et de dialogue entre les différents acteurs de la filière.

Joël Lombert (à droite), boucher à Versailles, vend du Bœuf de Chalosse depuis 22 ans. Il fait confiance à son chevillard, Anthony Pédariosse (à gauche), pour sélectionner les bêtes, comme celles de Nicolas Betbedert.
© Le Sillon.info - C. Agusti

Jusqu’à peu, le mois de septembre était l’occasion pour l’association Bœuf de Chalosse d’aller à la rencontre du grand public. Un week-end de promotion de la filière était traditionnellement organisé dans le parc des arènes de Dax, avec exposition d’animaux, démonstrations culinaires et repas. Mais le Covid-19 est passé par là. «On aurait dû reprendre cette année, mais on s’y est pris un peu tard pour l’organisation, avoue le président Nicolas Betbeder. Pour permettre aux adhérents de se retrouver malgré tout, on a décidé de proposer une journée 100% professionnelle.»

L’association Bœuf de Chalosse réunit trois catégories de membres : 250 éleveurs, 3 abatteurs (Arcadie Viandes, Viandes et terroir chalossais, Vignasse & Donney) et 65 bouchers. Si tous œuvrent pour la même filière, ils ne connaissent pas forcément les contraintes des uns et des autres. La journée de lundi 19 septembre visait donc à faciliter les échanges entre tous les acteurs de l’association.

Environ 80 personnes (éleveurs, bouchers, commerciaux d’abattoirs, marchands d’aliments et conseil départemental) ont répondu à l’invitation et visité l’élevage de Pierre Dufau à Amou, avant d’aller voir les vaches grasses exposées au centre d’allotement d’Expalliance à Momuy.

Coûts de production

«Notre volonté numéro un, c’est de montrer le quotidien du métier d’éleveur aux bouchers, dans un contexte de hausse des prix», explique Fanny Bessouat, animatrice de l’association. Depuis quelques années, les coûts de production ne cessent d’augmenter. La ration journalière d’engraissement est ainsi passée de 3,68 € à 5,73 € par vache et par jour, en deux ans. À cela s’ajoute l’explosion des coûts de l’énergie, du carburant, des engrais et de l’amendement.

«Et la sécheresse de cette année a été une goutte d’eau supplémentaire. Certains ateliers d’engraissement ont déjà annoncé qu’ils ne rentreraient pas de maigres à l’automne, car ils n’ont pas de maïs pour nourrir les vaches.» Dans ce contexte, «les hausses de tarif sont nécessaires. Et il va y en avoir d’autres. Le défi, c’est de maintenir la production.»

L’effort de transparence a été apprécié par les bouchers. À l’instar de Joël Lombert qui vend du Bœuf de Chalosse sous les halles de Versailles (Yvelines), depuis 22 ans. «Le Bœuf de Chalosse, c’est ma plus belle rencontre professionnelle. Je l’ai découvert grâce à Philippe Gaye, qui est boucher à Mont-de-Marsan et j’ai trouvé ici exactement ce que je recherchais : une tradition d’élevage, des gens passionnés et un ancrage territorial pour nos bêtes». Le boucher francilien a débuté le partenariat au moment de la crise de la vache folle, ce qui l’a beaucoup aidé.

Communication

«La filière m’a donné les arguments pour défendre mon bifteck ! C’est ce qui se passe encore aujourd’hui». Tout en reconnaissant que les hausses de tarif successives sont difficiles à faire passer aux consommateurs, mais «quand on leur explique pourquoi, ils le comprennent». Pour le boucher versaillais, «c’est normal d’augmenter les prix, si je veux continuer à fournir cette qualité-là». Et ce n’est pas pour augmenter sa rémunération, mais pour faire perdurer la filière, «car pour avoir de la bonne viande, il faut de bons éleveurs. Et cela ne peut passer que par une rémunération à la hauteur du travail qu’ils fournissent.»

La seule demande du boucher serait de voir les éleveurs dans sa boutique, comme lui vient sur leur exploitation. «J’aimerais qu’ils rencontrent mes clients. Ça me crédibiliserait encore plus ! En discutant, je suis sûr qu’ils feraient vivre à ma clientèle ce que je ressens quand je suis à leur contact.» La requête a été bien prise en compte par Nicolas Betbeder. «Il n’est pas le seul à nous le demander. En tant qu’éleveurs, nous devons nous aussi être à l’écoute des attentes des bouchers, nous seulement sur ça, mais aussi sur la qualité des carcasses, la régularité, la conformité… Ce dialogue entre toutes les composantes de la filière, c’est ce qui nous permettra de garder une dynamique.»

C. Agusti

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