Prix alimentaires : des distributeurs prêts à discuter
Le président du groupement coopératif Système U, Serge Papin, a proposé, le 16 août dernier, que soit engagée une discussion entre distributeurs et producteurs de céréales autour d'une «régulation» des prix, alors que les cours mondiaux des matières premières agricoles se sont envolés ces dernières semaines.

On est sur un prix (des matières premières agricoles) qui est déconnecté du prix de revient, puisqu'il s'agit d'un prix international, qui est basé sur une pénurie aux États-Unis et sur de la spéculation», a souligné Serge Papin à l'occasion d'une interview donnée sur BFM TV. «Nous (en France), nous n'avons pas ces inconvénients, on n'a pas eu d'inconvénient climatique, on a fait une bonne récolte. Est-ce qu'on ne devrait pas, en France, mettre tout le monde autour de la table? [] Est-ce qu'on ne pourrait pas amener un peu de régulation?», a-t-il ajouté. Le président du groupe Système U a proposé dans ce sens que «les filières agricoles, les producteurs céréaliers et la distribution» se retrouvent sous l'égide du ministère de l'agriculture et de celui de la consommation.
«Il est urgent d'agir»
«C'est bien. C'est un geste à saluer», a commenté Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, à la suite de cette proposition. «Cela rejoint complètement l'accord du 3 mai2011», a-t-elle poursuivi. La FNSEA et la Confédération française de l'aviculture avait d'ailleurs demandé, le 20 juillet dernier, une revalorisation des prix de vente de la volaille et du porc face à la flambée des cours des céréales qui pèse de plus en plus sur les coûts des éleveurs, en s'appuyant sur l'accord du 3 mai 2011 qui prévoit l'ouverture de négociations en cas, notamment, de forte volatilité des matières premières (lire). Seul Auchan avait alors répondu favorablement au syndicat, a indiqué Christiane Lambert. «Les fluctuations sont très néfastes pour tout le monde, il est urgent d'agir», a ajouté la vice-présidente de la FNSEA.
Selon le ministère de l'agriculture, la proposition est conforme à ce que Stéphane Le Foll a déclaré lors de son audition, le 24 juillet, au Sénat: «J'ai rencontré les organisations professionnelles pour débattre des conditions de l'application de l'accord signé le 3 mai 2011 avec la grande distribution. Même si celle-ci considère que ce n'est pas l'heure, nous comptons exercer les pressions nécessaires pour qu'elle applique ces accords», avait alors déclaré le minister aux sénateurs.