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Philippe Chalmin : « Mon rôle est d'établir un climat de confiance »

Nommé à  la tête de l'Observatoire des prix et des marges, Philippe Chalmin entend mettre toutes les choses sur la table pour rétablir un climat de confiance entre les différents maillons des filières agroalimentaires.

Vous avez été nommé président de l'Observatoire des prix et des marges, quelles sont vos priorités en prenant en charge cette nouvelle mission que vous ont confiée les pouvoirs publics ? Philippe Chalmin : Ma priorité est d'aller vers plus de transparence et établir un climat de confiance à  l'heure où les prix agricoles sont soumis à  des contraintes internationales sous l'effet de la mondialisation et que les agriculteurs sont parallèlement à  la recherche de plus de sécurité par le biais de la contractualisation. Il est de mon devoir de mettre toutes les choses sur la table et d'interpréter correctement les données disponibles. C'est d'abord à  ça que va servir cet observatoire. Ceci étant, nous ne partons pas de rien. L'observatoire existe, mais il s'est essoufflé. Nous devons reprendre ce qui existe, le rendre plus opérationnel et plus visible. Bref, nous devons aller plus loin dans la compréhension de la formation des prix et identifier qui concentre les marges. Ne craignez-vous pas de vous heurter à  l'opposition d'un certain nombre d'opérateurs qui n'ont pas intérêt à  jouer le jeu de la transparence. Autrement dit, votre objectif n'est-il pas trop ambitieux ? Ph. C. : Nous avons déjà  quelques éléments sur l'éclatement des marges dans les différentes filières, même s'ils ne sont pas parfaits. Je ne doute pas que certains industriels et distributeurs freineront des quatre fers pour fournir des données qu'ils jugent confidentielles. Il y aura certainement des cris et des protestations. Mais comme je débarque et que mon regard est relativement neuf, je n'ai pas à  ce stade des éléments objectifs pour dire qu'il y aura des obstacles insurmontables. Au-delà  des observations que vous allez faire, allez-vous faire des recommandations aux pouvoirs publics sur l'amélioration du fonctionnement des filières ? Ph. C. : Je ne pense pas que ce soit mon rôle ni celui de l'observatoire. Il m'appartient d'abord de constater et d'expliquer. Il n'est pas exclu qu'à  titre personnel je fasse des recommandations aux différents intermédiaires. Mais pas de propositions d'ordre réglementaire. Est-ce que la volatilité des prix ne complique pas votre tàche ? Ph. C. : La volatilité des prix est un autre sujet. Ceci étant, je ne pense pas qu'elle va compliquer mon approche. La volatilité existe déjà  pour des secteurs tels que le porc et les fruits et légumes. Ce qui est nouveau, c'est son apparition dans des marchés qui étaient jusqu'à  présent très régulés tels que les céréales, le lait, la viande bovine. L'essentiel sera de rétablir un climat de confiance entre les différents maillons des filières qui se regardent en chiens de faience et qui ne dialoguent pas entre eux. Printemps 2011 Avez-vous en charge également l'étude des coûts de production ? Ph. C. L'observatoire ne se limite pas à  l'examen des prix et des marges mais également à  celui des coûts de production et la façon dont ils se répercutent ou pas dans les filières agroalimentaires. Quand on raisonne sur les marges, on est nécessairement amené à  s'intéresser aux coûts, ceux des industriels, comme ceux des distributeurs. Mais contrairement aux producteurs d'acier qui peuvent imposer leurs prix à  l'industrie automobile, les prix agricoles sont des prix subis et les agriculteurs ne sont pas en mesure de dicter leurs conditions à  l'aval. Quel est votre calendrier de travail ? Ph. C. : Ma première tàche sera de terminer le travail commencé pour la viande bovine. Le sujet est assez complexe car les produits sont très hétérogènes et le lien entre le prix de l'animal sur pied et celui du steak au détail difficile à  établir. Sans oublier que ce steak peut provenir d'une vache de réforme laitière qui a déjà  été amortie par la vente du lait et pour laquelle la viande est un sous-produit. Contrairement au steak issu d'une race à  viande. J'aborderai ensuite l'étude des vins de consommation courante et des produits issus des céréales avant d'approfondir le travail déjà  effectué sur le porc et les fruits et légumes. Mon premier rapport devrait être publié au printemps 2011. Disposez-vous de moyens suffisants pour accomplir votre mission ? Ph. C. : Certainement. Je vais travailler avec les services de FranceAgriMer qui met à  ma disposition une équipe de cinq ingénieurs de recherche. Je pourrai également compter sur deux co-rapporteurs, des ingénieurs généraux de l'agriculture qui m'aideront dans mon travail d'investigation.
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