Maîtriser la technique du sursemis sur la prairie en place
La technique du sursemis sans détruire la prairie existante n'est pas facile. Il faut en effet arriver à mettre en contact les graines avec le sol et gérer la compétition entre les jeunes plantules et la végétation en place.

Le sursemis des prairies est une technique intéressante et peu coûteuse pour améliorer une prairie dégradée ou pour renforcer la présence de légumineuses sans avoir à détruire le fond prairial existant.
Le sursemis peut s'envisager à la place d'un semis après destruction complète du couvert prairial dans plusieurs circonstances. « Lorsque l'éleveur veut éviter une interruption de production prolongée de la prairie, lorsque les délais entre désherbage total et semis sont trop courts, ou lorsque l'éleveur a des engagements environnementaux, des contraintes de sol (pente ou manque de portance) ou climatiques qui interdisent de détruire le couvert en place. Le sursemis peut permettre aussi de récupérer un jeune semis de prairies irrégulier » expliquent le GNIS, Arvalis-Institut du végétal et l'Institut de l'élevage.
Il faut choisir des espèces « agressives ». On privilégiera en pàturage ray-grass anglais ou hybride et trèfle blanc, et en fauche ray-grass italien ou hybride et trèfle violet. Les espèces plus lentes d'installation (fétuque élevée, dactyle) donnent des résultats plus aléatoires en sursemis. Il faut assurer leur bon accès à la lumière en jouant sur la hauteur du couvert.
Cinq recommandations pour réussir
Par rapport aux semis classiques, cinq recommandations supplémentaires méritent d'être suivies pour se donner les meilleures chances de réussite. Il s'agit d'abord d'intervenir sur une végétation rase, de moins de 5 cm. Si la hauteur atteint 8-10 cm, il est nécessaire de réaliser une fauche ou un pàturage avant de sursemer.
Ensuite, le sol doit aussi être suffisamment ouvert. « Soit les espaces libres représentent au moins 10 % de la surface de la prairie — autrement dit la surface d'une assiette par mètre carré — soit il faut agrandir les espaces ». Ceci peut se faire par un hersage énergique, avec une herse étrille par exemple, pour éliminer les plantes s'arrachant facilement (pàturins, agrostides, renouées, mousses) ou bien en désherbant sélectivement certaines plantes. Bien se renseigner dans ce cas sur la rémanence des produits avant de sursemer.
Troisième recommandation : rechercher un sol friable réchauffé et réaliser un semis en début de période humide pour disposer de conditions optimales de germination. Quatrième règle à respecter : ne pas semer à plus de 1 cm de profondeur, augmenter les doses de semences par rapport à un semis en fonction de la surface à implanter.
Enfin et surtout, bien rappuyer le sol après le semis est une étape essentielle. Pour cela, les animaux sont très efficaces à raison de 20 à 30 ares/UGB quelques jours après le sursemis si cela est possible. Sinon, le passage d'un cultipaker, d'une croskillette, favorisera le contact entre le sol et la graine.
L'année du semis, les plantules fraîchement semées doivent accéder à la lumière et éviter la concurrence avec la végétation en place. Cela passe par une gestion de la hauteur par les récoltes ou pàturages et de la fertilisation azotée.
Trois périodes de sursemis peuvent être envisagées : en fin d'été, dès le mois d'août, en fonction des conditions hydriques, au départ en végétation au printemps, dès que le sol est portant, ou après une première exploitation en fauche précoce (ensilage ou enrubannage). Le sursemis après un foin est à proscrire car la fenaison favorise le ressemis d'espèces indésirables. Chacune de ses périodes comporte des intérêts et des limites à prendre en compte en fonction des particularités régionales. Les itinéraires techniques du sursemis sont à mettre en oeuvre en fonction du matériel disponible et de la période d'intervention.
C. Delisle et S. Bourgeois
Pour en savoir plus
Une brochure de 20 pages intitulée « Sursemis : comment semer sans détruire le couvet en place ? » vient d'être éditée par Arvalis-Institut du végétal, le GNIS et l'Institut de l'Élevage.
Ce document synthétise l'expertise et l'expérience de nombreux techniciens. Il détaille sous forme de fiches les différentes possibilités de mise en oeuvre technique pour chaque grande chaîne de matériel et période de semis (prix : 10 euros TTC,
www.gnis.fr)
Pour plus de renseignements sur la méthode de diagnostic de la qualité et de choix des techniques d'amélioration
des prairies, se reporter à l'ouvrage « Améliorer les prairies, Diagnostic et décision » disponible auprès d'Arvalis-institut du végétal, de l'Institut de l'élevage et du GNIS.
Le sursemis peut s'envisager à la place d'un semis après destruction complète du couvert prairial dans plusieurs circonstances. « Lorsque l'éleveur veut éviter une interruption de production prolongée de la prairie, lorsque les délais entre désherbage total et semis sont trop courts, ou lorsque l'éleveur a des engagements environnementaux, des contraintes de sol (pente ou manque de portance) ou climatiques qui interdisent de détruire le couvert en place. Le sursemis peut permettre aussi de récupérer un jeune semis de prairies irrégulier » expliquent le GNIS, Arvalis-Institut du végétal et l'Institut de l'élevage.
Il faut choisir des espèces « agressives ». On privilégiera en pàturage ray-grass anglais ou hybride et trèfle blanc, et en fauche ray-grass italien ou hybride et trèfle violet. Les espèces plus lentes d'installation (fétuque élevée, dactyle) donnent des résultats plus aléatoires en sursemis. Il faut assurer leur bon accès à la lumière en jouant sur la hauteur du couvert.
Cinq recommandations pour réussir
Par rapport aux semis classiques, cinq recommandations supplémentaires méritent d'être suivies pour se donner les meilleures chances de réussite. Il s'agit d'abord d'intervenir sur une végétation rase, de moins de 5 cm. Si la hauteur atteint 8-10 cm, il est nécessaire de réaliser une fauche ou un pàturage avant de sursemer.
Ensuite, le sol doit aussi être suffisamment ouvert. « Soit les espaces libres représentent au moins 10 % de la surface de la prairie — autrement dit la surface d'une assiette par mètre carré — soit il faut agrandir les espaces ». Ceci peut se faire par un hersage énergique, avec une herse étrille par exemple, pour éliminer les plantes s'arrachant facilement (pàturins, agrostides, renouées, mousses) ou bien en désherbant sélectivement certaines plantes. Bien se renseigner dans ce cas sur la rémanence des produits avant de sursemer.
Troisième recommandation : rechercher un sol friable réchauffé et réaliser un semis en début de période humide pour disposer de conditions optimales de germination. Quatrième règle à respecter : ne pas semer à plus de 1 cm de profondeur, augmenter les doses de semences par rapport à un semis en fonction de la surface à implanter.
Enfin et surtout, bien rappuyer le sol après le semis est une étape essentielle. Pour cela, les animaux sont très efficaces à raison de 20 à 30 ares/UGB quelques jours après le sursemis si cela est possible. Sinon, le passage d'un cultipaker, d'une croskillette, favorisera le contact entre le sol et la graine.
L'année du semis, les plantules fraîchement semées doivent accéder à la lumière et éviter la concurrence avec la végétation en place. Cela passe par une gestion de la hauteur par les récoltes ou pàturages et de la fertilisation azotée.
Trois périodes de sursemis peuvent être envisagées : en fin d'été, dès le mois d'août, en fonction des conditions hydriques, au départ en végétation au printemps, dès que le sol est portant, ou après une première exploitation en fauche précoce (ensilage ou enrubannage). Le sursemis après un foin est à proscrire car la fenaison favorise le ressemis d'espèces indésirables. Chacune de ses périodes comporte des intérêts et des limites à prendre en compte en fonction des particularités régionales. Les itinéraires techniques du sursemis sont à mettre en oeuvre en fonction du matériel disponible et de la période d'intervention.
C. Delisle et S. Bourgeois
Pour en savoir plus
Une brochure de 20 pages intitulée « Sursemis : comment semer sans détruire le couvet en place ? » vient d'être éditée par Arvalis-Institut du végétal, le GNIS et l'Institut de l'Élevage.
Ce document synthétise l'expertise et l'expérience de nombreux techniciens. Il détaille sous forme de fiches les différentes possibilités de mise en oeuvre technique pour chaque grande chaîne de matériel et période de semis (prix : 10 euros TTC,

Pour plus de renseignements sur la méthode de diagnostic de la qualité et de choix des techniques d'amélioration
des prairies, se reporter à l'ouvrage « Améliorer les prairies, Diagnostic et décision » disponible auprès d'Arvalis-institut du végétal, de l'Institut de l'élevage et du GNIS.