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Mais: 2013, année catastrophique

Les semis tardifs ont provoqué des problèmes en cascade pour les producteurs de mais du Sud-Ouest et les organismes de collecte. Avec plus d'un mois de retard, la récolte, qui se termine tout juste, s'est avérée très difficile à  gérer. Désormais, la qualité des grains suscite de nouvelles inquiétudes.

file-Au-delà  de la baisse des rendements, la récolte est également caractérisée par un taux d'humidité élevé, ce qui a une incidence directe sur la gestion des silos.
Au-delà  de la baisse des rendements, la récolte est également caractérisée par un taux d'humidité élevé, ce qui a une incidence directe sur la gestion des silos.
Les intempéries qui ont secoué le Sud-Ouest au printemps dernier ont eu un effet boule de neige. Pour les producteurs de mais, les retards accumulés au moment des semis se sont traduits par une récolte exceptionnellement tardive. Elle touche tout juste à  sa fin, alors qu'une nouvelle année s'annonce. Comme prévu, les rendements ne sont pas au rendez-vous. La qualité du grain non plus. Les organismes de collecte ont eu toutes les peines du monde à  gérer cette période. Désormais, ces derniers voient poindre des nouvelles difficultés, avec de réelles inquiétudes vis-à -vis de la commercialisation de certains volumes. Quiconque a eu l'occasion de circuler dans le piémont pyrénéen ces derniers jours a pu apercevoir quelques parcelles de mais encore sur leurs pieds. Malgré tout, les conditions climatiques très favorables enregistrées depuis début décembre ont permis aux chantiers d'avancer rapidement. Aujourd'hui, les principales coopératives de la région annoncent une récolte réalisée à  plus de 95%. «Il y avait urgence pour les mais couchés, en raison de la qualité», explique Éric Savary, responsable du service appro/céréales chez Lur Berri. Rendements : de très gros écarts Au niveau des rendements, les chiffres annoncés depuis plusieurs mois sont en train de se confirmer. De gros écarts sont observés d'un secteur à  l'autre, voire d'une parcelle à  l'autre. Si certains producteurs ont limité la casse, d'autres enregistrent des résultats divisés par deux ou trois par rapport à  la récolte 2012. En ajoutant à  cette baisse toutes les surfaces non semées, la perte globale de volume atteint environ 30%. Les coopératives avaient vu juste. Chez Euralis par exemple, les volumes collectés à  l'automne s'élèvent en règle générale à  700.000 tonnes environ. «Cette année, il va manquer entre 150.000 et 180.000 tonnes», révèle Franck Camet-Lassalle, chef du marché mais au sein de la coopérative. Au-delà  des volumes, la récolte 2013 est également caractérisée par des taux d'humidité des grains particulièrement élevés. «En moyenne, on doit se situer autour de 32 à  33 points d'humidité, explique Yves Condom, responsable de la collecte chez Maisadour. Ces dernières semaines, on était plutôt autour de 35, avec des extrêmes au-delà  de 40». Cette situation exceptionnelle a eu de grosses répercussions sur la gestion des volumes tout au long des étapes de la collecte. Le défi de la qualité Dans les silos, la manutention s'est avérée très difficile. «En raison de l'humidité et des impuretés qui se collent aux grains humides, on a vu des fosses ou des élévateurs se boucher», commente Yves Condom. Les débits des séchoirs s'en sont aussi ressentis. Un point d'humidité supplémentaire représente une perte de débit de 10% au niveau du séchage. «Les outils fonctionnaient à  50% de leur rendement habituel», indique Éric Savary. Certaines installations y ont laissé des plumes (chez des opérateurs privés, une dizaine de séchoirs ont connu des débuts d'incendies). Ces phénomènes expliquent pourquoi les organismes de collecte ont été dans l'obligation de réguler les apports au niveau des silos. «Certains jours, on collectait deux fois plus de tonnage que notre capacité de séchage», avoue le responsable de Lur Berri. Même constat chez Euralis, où le dispositif de collecte permet habituellement de gérer 25.000 tonnes de mais par jour. «Cette année, le débit de nos outils de séchage est tombé à  15.000 tonnes par jour», note Franck Camet-Lassalle. Afin d'éviter des temps de préstockage trop long, qui auraient pu fortement affecter la qualité des grains, les organismes n'ont eu d'autre choix que de fermer les silos deux à  trois jours par semaine, durant une partie du mois de novembre. En effet, la qualité des grains est une autre préoccupation de cette campagne. Les livraisons de grains noirs, gelés ou très sales n'ont pas été rares. Les coopératives parlent désormais d'un vrai défi pour assurer un nettoyage et un stockage dans les meilleures conditions. «Il va falloir être très vigilants au niveau de la ventilation par exemple», commente Yves Condom. Fenêtre météo Sans les quatre semaines de beau temps, observées entre la mi-novembre et la mi-décembre, les problèmes auraient pu être pires. «On a eu très peur lors de la période pluvieuse de début novembre, avoue Franck Camet-Lassalle. Des producteurs ont voulu récolter malgré tout, en touchant parfois aux réglages des moissonneuses Ils ont rentré des grains très sales». Par chance, le retour d'une météo sèche et froide a permis de retrouver des conditions propices à  la récolte, ainsi qu'au préstokage du grain. Malgré tout, les responsables des organismes de collecte se disent inquiets vis-à -vis de la valorisation de cette récolte 2013, que ce soit au travers des ventes, mais aussi pour la transformation dans leurs secteurs de la nutrition animale. Pour un mais standard, ils se doivent de respecter la fameuse norme 4/4/1, à  savoir moins de 4% de grains cassés, moins de 4% d'impuretés grains et moins de 1% d'impuretés diverses. Dans les faits, si les livraisons ne font que commencer, certains volumes ont déjà  posé problèmes. À la vue de ces nombreux soucis, le millésime 2013 fera partie assurément des «années noires» de la filière maisicole du Sud-Ouest. Des enseignements devront être tirés d'un tel scénario catastrophe. D'ores et déjà , les rendements et les taux d'humidité obtenus permettent de confirmer le rôle crucial de la date de semis pour les résultats de la culture. Fabien Brèthes
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