L'irrigation en guest star de Jazz in Marciac
À l'occasion de la venue dans le Gers de Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, le 2août en marge du festival Jazz in Marciac, le Landais Jean-Luc Capes, président du groupe «eau» de la FNSEA, a réaffirmé l'importance de l'irrigation et du mais pour l'économie agricole régionale. Le ministre de l'Agriculture a, certes, affiché son soutien aux irrigants, mais le mais reste l'objet de vifs débats.

Les responsables professionnels ont redit au ministre l'importance de l'irrigation pour assurer l'autonomie alimentaire des filières animales de la région. © Le Sillon
Dans le cadre de ses journées à thème et à l'occasion des “Controverses de Marciacâ€; la FDSEA du Gers organisait, le 2 août, une matinée dédiée à l'irrigation, sur l'exploitation de Patrick Larribat, producteur de mais à Armentieux. Deux invités de choix étaient présents pour débattre de la question, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt et le Landais Jean-Luc Capes, responsable du groupe eau de la FNSEA.
«Il n'est plus question de parler de sécheresse ici, mais d'un climat sec». Par cette phrase choc, Bernard Malabirade, président de la FDSEA du Gers a introduit la matinée : «L'irrigation est le meilleur système d'assurance pour les exploitations céréalières et la meilleure sécurité pour les exploitations de polyculture élevage. Votre position sur le sujet, la première depuis votre prise de fonction, est essentielle pour l'avenir de l'agriculture du Sud-Ouest» a-t-il ainsi lancé à l'adresse du ministre.
Le ministre tente de ménager tout le monde
L'irrigation est un sujet sensible. Indispensable à la survie de l'agriculture dans certaines zones, créatrice d'emplois et de valeur ajoutée, elle «intéresse» aussi les associations environnementales qui focalisent leurs critiques sur la culture du mais irrigué. Des critiques que le ministre de l'Agriculture entend. Si l'irrigation est une nécessité, «il faut retravailler la question, non pas se limiter à demander des volumes et continuer comme avant. Il y a des progrès à faire, notamment autour de la nature des productions irriguées. Le mais irrigué par exemple, il en faut, mais tout ne doit pas passer par là ».
Selon M. Le Foll, l'irrigation est aujourd'hui une question de débat public. «Il faut voir de quelle manière, mais on doit aborder cette question avec les autres parties intéressées, comme France Nature Environnement qui a déjà manifesté son intérêt sur le sujet». Il souhaite également solliciter une mission d'accompagnement spécifique sur la question de l'irrigation dans le sud de la France où «elle est indispensable à la présence de l'agriculture».
La profession irritée par les contre-vérités
Invité en tant qu'expert sur les questions d'irrigation à la FNSEA, Jean-Luc Capes n'a pas manqué de réagir. S'insurgeant d'entendre des contre-vérités, le responsable du groupe “eau†de la FNSEA a appelé le ministre à faire barrage au bouc émissaire que représente la culture du mais qui assure, selon lui, l'autonomie fourragère des éleveurs. «En Afrique, fait remarquer Jean-Luc Capes, les agriculteurs cessent de produire du coton et se lancent dans la culture du mais car il consomme moins d'eau et permet de nourrir les animaux».
Revenant sur l'annulation du décret «facilitateur» de création de ressources (lire ci-dessous), M. Capes a sollicité le ministre pour que ce retour en arrière ne se solde pas par l'aboutissement à un texte similaire avec une année de retard. Il a enfin rappelé que les créations de retenues collinaires servaient tout autant aux productions agricoles qu'aux étiages des rivières et que par là même «vous ne trouverez personne ici pour manifester contre l'irrigation».
Caroline Godefroy