L'irrésistible développement du bio
L'agriculture bio se développe à un rythme soutenu dans l'Union européenne. Mais les pays qui sont partis les plus tôt, comme le Danemark enregistrent un recul des surfaces et des exploitants bio voire un relatif plafonnement pour certains d'entre eux.

Au cours de la période 2000-2008 l'agriculture biologique s'est fortement développée dans l'Union européenne, indique la Commission européenne dans le rapport qu'elle vient de publier sur « l'analyse du secteur de l'agriculture biologique en Europe ». Sur la période, les surfaces qui y sont dédiées sont passées de 4,3 à 7,6 millions d'hectares, soit une croissance de 7,3 % par an. Ce qui représentait en 2008 4,3 % de la superficie agricole utile de l'Union européenne.
Toutefois les évolutions sont divergentes selon les pays. Les surfaces bio sont restées assez stables en Belgique, en Irlande, aux Pays-Bas, en Finlande et au Royaume-Uni. Elles ont même déclinées au Danemark, ce qui correspond certainement à une certaine « maturité du secteur et un développement plus précoce de l'agriculture biologique que dans les autres Etats membres », note le rapport. Les surfaces se sont également repliées en Italie en 2008, mais elles avaient connu une forte expansion les trois années précédentes.
MaturitéEn revanche, le développement du bio reste très dynamique en Allemagne, dans les Etats baltes, en Grèce, en Espagne, ainsi qu'en Pologne, Roumanie et en Slovaquie, la croissance espagnole reflétant certainement le démarrage tardif du secteur. Enfin la croissance est plus modérée en France, en République tchèque, ainsi qu'en Autriche et en Suède, ce qui traduit ici aussi un certain niveau de maturité. L'Autriche étant le pays de l'Union où la part de l'agriculture biologique est la plus élevée avec 15,5 % des surfaces, devant la Suède et l'Estonie à 10,9 %. La France pour sa part se situant dans la queue de peloton avec 2,1 %, plus de deux fois moins que l'Allemagne (5,4 %), l'Italie se positionnant à 7,5 %, le Royaume-Uni à 4,5 % et l'Espagne à 4,4 %.
Turn overEn 2008, les Vingt sept comptaient près de 200 000 agriculteurs bio, soit 2,9 % de l'ensemble des agriculteurs européens. Mais ici aussi les évolutions sont divergentes. La croissance moyenne annuelle de 4,6 % entre 2001 et 2008 du nombre d'agriculteurs bio cache une évolution négative en Italie. Un phénomène lié à la réduction des aides agri environnementales et à une baisse des prix des produits bio. Le Danemark et la Finlande enregistrent également un repli du nombre d'agriculteurs bio depuis les cinq dernières années. Ce qui n'est pas le cas de la Grèce qui observe une forte expansion de ses producteurs bio et où le développement de l'agriculture biologique est récent.
D'une façon générale, les agriculteurs bio sont plus jeunes que les agriculteurs conventionnels. Ainsi 56 % des agriculteurs conventionnels ont plus de 55 ans, alors que cette part n'est que de 36 % chez les producteurs bio. Mais le rapport note un turn over assez important entre les agriculteurs qui entrent et ceux qui sortent du système. Ainsi ils seraient entre 8 à 10 %, un taux assez stable, à quitter l'agriculture biologique, chaque année, ce qui traduit « une certaine fragilité du secteur » note le rapport. Et d'évoquer des difficultés techniques sur les exploitations dans le management du bio, des prix insuffisamment élevés ou des produits inadaptés au marché. Voire parce que la conversion au bio est associée à un accès facilité à des aides publiques.
Le recours aux importations pays tiersLes dépenses pour l'agriculture biologiques ont atteint en 2006/2007, 14,4 milliards d'euros et elles proviennent à 80 % de quatre Etats membres : l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l'Italie. Mais surtout la croissance de la demande pour les produits bio est très importante, de l'ordre de 18 % par an en France sur la période 2005/2009, 14 % en Allemagne, près de 12 % au Royaume-Uni et 9 % en Italie. La crise économique n'ayant affecté le marché bio qu'au Royaume-Uni, alors qu'il est resté stable en Allemagne et qu'il a continué à croître en France et Italie.
Quoiqu'il en soit, la croissance de la demande dans l'Union européenne est supérieure à celle de l'offre et le recours aux importations en provenance des pays tiers est de plus en plus fréquent. Ainsi l'Agence bio estime qu'en France 30 % des produits bio sont importés des pays tiers, un tiers étant des produits tropicaux, un autre tiers, des produits pour lesquels la France n'a pas un avantage clair (aquaculture, soja, produits méditerranéens) et un tiers où la production nationale n'arrive pas à suivre la demande (céréales, lait, viande, fruits et légumes).
Toutefois les évolutions sont divergentes selon les pays. Les surfaces bio sont restées assez stables en Belgique, en Irlande, aux Pays-Bas, en Finlande et au Royaume-Uni. Elles ont même déclinées au Danemark, ce qui correspond certainement à une certaine « maturité du secteur et un développement plus précoce de l'agriculture biologique que dans les autres Etats membres », note le rapport. Les surfaces se sont également repliées en Italie en 2008, mais elles avaient connu une forte expansion les trois années précédentes.
MaturitéEn revanche, le développement du bio reste très dynamique en Allemagne, dans les Etats baltes, en Grèce, en Espagne, ainsi qu'en Pologne, Roumanie et en Slovaquie, la croissance espagnole reflétant certainement le démarrage tardif du secteur. Enfin la croissance est plus modérée en France, en République tchèque, ainsi qu'en Autriche et en Suède, ce qui traduit ici aussi un certain niveau de maturité. L'Autriche étant le pays de l'Union où la part de l'agriculture biologique est la plus élevée avec 15,5 % des surfaces, devant la Suède et l'Estonie à 10,9 %. La France pour sa part se situant dans la queue de peloton avec 2,1 %, plus de deux fois moins que l'Allemagne (5,4 %), l'Italie se positionnant à 7,5 %, le Royaume-Uni à 4,5 % et l'Espagne à 4,4 %.
Turn overEn 2008, les Vingt sept comptaient près de 200 000 agriculteurs bio, soit 2,9 % de l'ensemble des agriculteurs européens. Mais ici aussi les évolutions sont divergentes. La croissance moyenne annuelle de 4,6 % entre 2001 et 2008 du nombre d'agriculteurs bio cache une évolution négative en Italie. Un phénomène lié à la réduction des aides agri environnementales et à une baisse des prix des produits bio. Le Danemark et la Finlande enregistrent également un repli du nombre d'agriculteurs bio depuis les cinq dernières années. Ce qui n'est pas le cas de la Grèce qui observe une forte expansion de ses producteurs bio et où le développement de l'agriculture biologique est récent.
D'une façon générale, les agriculteurs bio sont plus jeunes que les agriculteurs conventionnels. Ainsi 56 % des agriculteurs conventionnels ont plus de 55 ans, alors que cette part n'est que de 36 % chez les producteurs bio. Mais le rapport note un turn over assez important entre les agriculteurs qui entrent et ceux qui sortent du système. Ainsi ils seraient entre 8 à 10 %, un taux assez stable, à quitter l'agriculture biologique, chaque année, ce qui traduit « une certaine fragilité du secteur » note le rapport. Et d'évoquer des difficultés techniques sur les exploitations dans le management du bio, des prix insuffisamment élevés ou des produits inadaptés au marché. Voire parce que la conversion au bio est associée à un accès facilité à des aides publiques.
Le recours aux importations pays tiersLes dépenses pour l'agriculture biologiques ont atteint en 2006/2007, 14,4 milliards d'euros et elles proviennent à 80 % de quatre Etats membres : l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l'Italie. Mais surtout la croissance de la demande pour les produits bio est très importante, de l'ordre de 18 % par an en France sur la période 2005/2009, 14 % en Allemagne, près de 12 % au Royaume-Uni et 9 % en Italie. La crise économique n'ayant affecté le marché bio qu'au Royaume-Uni, alors qu'il est resté stable en Allemagne et qu'il a continué à croître en France et Italie.
Quoiqu'il en soit, la croissance de la demande dans l'Union européenne est supérieure à celle de l'offre et le recours aux importations en provenance des pays tiers est de plus en plus fréquent. Ainsi l'Agence bio estime qu'en France 30 % des produits bio sont importés des pays tiers, un tiers étant des produits tropicaux, un autre tiers, des produits pour lesquels la France n'a pas un avantage clair (aquaculture, soja, produits méditerranéens) et un tiers où la production nationale n'arrive pas à suivre la demande (céréales, lait, viande, fruits et légumes).