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L’interprofession des volailles à la reconquête des marchés

Après les périodes de confinement et surtout l’épisode de grippe aviaire H5N8 de l’hiver dernier, la filière française de volailles retrouve quelques couleurs. Mais les importations représentent 39% des volailles consommées dans l’Hexagone au premier semestre 2021. C’est pourquoi, l’interprofession (Anvol) a lancé un manifeste demandant aux citoyens de «soutenir les éleveurs».

file-Les importations représentent 39% des volailles consommées en France.
Les importations représentent 39% des volailles consommées en France.

Sur la dernière année, la consommation française de volailles est restée stable avec 1,88 million de tonnes (Mt) consommées sur tout le territoire contre 1,90 Mt en 2020. «La France reste le troisième pays consommateur de volailles», s’est réjoui, Paul Lopez, président de la Fédération des industries avicoles, lors d’une conférence de presse organisée le 7 septembre.

Seulement les disparités restent grandes entre les espèces. Seul, le poulet parvient à tirer son épingle du jeu avec une consommation en hausse de +5,1% sur les six derniers mois. En revanche, les autres produits comme la dinde (-5,6), la pintade (-20,1%) ou le canard (-25,2%) peinent à revenir dans les assiettes des Français.

Un poulet sur 2 est importé

Cette situation est due vraisemblablement parce que le poulet reste une viande au prix accessible, plus encore quand il est importé. Et c’est là que le bât blesse. Bien que les Français affichent, à une grande majorité, leur volonté de consommer local, pas moins de 39% des volailles consommées en France sont importées. Et les choses ne cessent d’empirer.

Si, en 2000, 25% du poulet consommé était importé, cette proportion est passée à 40% en 2010 et à 46% en 2020. «C’est la faute aux accords internationaux», ont pointé du doigt les dirigeants de l’Anvol qui reprochent, en outre, à l’Union européenne de ne pas contrôler tous les maillons de la chaîne de ces importations. «Ce qui crée des distorsions de concurrence majeures», a souligné Paul Lopez.

En recouvrant le 2 septembre, le statut “indemne” vis-à-vis de l’influenza aviaire, la France voit quelques perspectives et cela devrait redonner espoirs aux aviculteurs. Mais ces derniers savent que la nature ayant horreur du vide, leurs parts de marchés ont été prises par d’autres concurrents. «Les retrouver va prendre beaucoup de temps», a concédé Louis Perrault, président du Syndicat national des accouveurs (SNA).

«C’est se moquer du monde»

Pour reconquérir les marchés français et étrangers, la filière qui fait face, comme de nombreux secteurs, à la hausse de ses coûts de production (Les prix de l’alimentation animale devraient rester durablement élevés >>>) attend, aussi, avec impatience le décret d’identification de l’origine des volailles pour la restauration collective comme il en existe une pour la viande bovine.

«Déjà quatre ministres nous ont promis qu’il sera signé. Faut-il attendre le suivant ? (…) C’est se moquer du monde», a fustigé Jean-Michel Schaeffer, le président de l’Anvol, l’interprofession des volailles de chair. Les aviculteurs demandent donc la mobilisation de tous les acteurs et ont lancé un manifeste en dix points «pour offrir les volailles françaises aux Français».

Dialogue avec les riverains

Ils en appellent aux citoyens pour qu’ils s’informent sur l’origine des volailles qu’ils consomment mais aussi pour qu’ils acceptent l’installation de nouveaux poulaillers dans leur village. «Nous demandons aux maires d’ouvrir le dialogue entre éleveurs et habitants pour faciliter ces installations», a poursuivi Jean-Michel Schaeffer.

D’une manière générale, l’Anvol demande le soutien des élus des pouvoirs publics pour financer les élevages et promouvoir ce produit, celui des forces de l’ordre et de la justice pour «considérer la détresse des éleveurs victimes d’actes de malveillance». Les aviculteurs entendent aussi mobiliser le corps enseignant pour intéresser les élèves et étudiants aux filières d’élevage. Enfin, il faut «lutter contre la désinformation» et que les ONG de défense des animaux reconnaissent les progrès des éleveurs, a conclu le président de l’Anvol.

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