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L'intérêt économique et environnemental de la luzerne

La chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques et le PAT Gave de Pau organisent une journée technique le 12 septembre à  Casteide-Candau. Un rendez-vous à  ne pas manquer.

file-La luzerne n'aime pas l'humidité et les sols qui retiennent l'eau : il lui faut des sols sains, qui se ressuient rapidement. Cette culture s'implante bien dans les vallées alluviales (notre photo proche du gave d'Oloron) et sur le
La luzerne n'aime pas l'humidité et les sols qui retiennent l'eau : il lui faut des sols sains, qui se ressuient rapidement. Cette culture s'implante bien dans les vallées alluviales (notre photo proche du gave d'Oloron) et sur le
La culture de la luzerne commence à  se développer dans le Sud-Ouest, notamment en Béarn et au Pays basque. Cependant, la surface emblavée reste extrêmement modeste. Ce n'est que ces toutes dernières années que les agriculteurs redécouvrent cette culture, son intérêt économique, son intérêt environnemental, et l'importance de ce type de fourrage pour les troupeaux laitiers (chèvres, brebis et vaches). Même si cette culture requiert quelques précautions et n'est pas partout adaptée, elle devrait prendre prochainement une place importante.
1 Une source de protéines et de fourrages lactogènes » La luzerne est  la culture qui produit la plus grande quantité de protéines à  l'hectare, et sous la forme fourrage (foin principalement). Très appètente, elle est riche en fibre, favorise la rumination et limite les risques d'acidose. C'est le fourrage des animaux en lactation (vaches, brebis ou chèvres) par excellence. Par ses teneurs en protéines, son utilisation permet aussi de réduire, dans les élevages laitiers, les consommations de tourteaux (soja principalement).
2 Filières animales dépendantes vis-à -vis des luzernes extérieures » Les Pyrénées-Atlantiques, mais aussi les Hautes-Pyrénées, sont très déficitaires en luzerne. Les achats de foins, traditionnellement originaires du Gers, proviennent aujourd'hui surtout d'Espagne. Les évaluations pour la filière lait de brebis se situent entre 20 000 et 25 000 tonnes, mais le niveau d'importation global doit plutôt se situer aux alentours des 50 000 tonnes, si on inclut les autres filières, et les produits de mélange retravaillés (mash, brins courts). Il faut aussi prendre en compte les déshydratés et autres brins courts ou produits mixtes (« rumiplus », brins longs) qui proviennent d'Espagne et surtout du Nord Ouest de la France (Champagne). Le Gers continue de produire de la luzerne, mais en quantités très modestes. Les marchés d'approvisionnement sont aujourd'hui bien structurés, les coopératives et firmes d'aliments étant les principaux opérateurs de ces transactions. Les prix d'achat se situaient entre 150 et 170 euros la tonne en 2010 (deuxième et troisième coupes). Pour 2011, les techniciens s'attendent à  des prix autour de 180 à  210 euros. Les produits déshydratés plus travaillés sont, pour leur part, attendus autour de 250 euros la tonne. En dépit de ces prix élevés, la demande reste forte.
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Les exigences culturales » La luzerne n'aime pas l'humidité et les sols qui retiennent l'eau : il lui faut des sols sains, qui se ressuient rapidement. Les zones de marnes et les zones alluviales à  galets lui conviennent. Il faut éviter les bas-fonds trop humides, surtout si les températures hivernales restent douces, et donc favorables au développement de maladies. La deuxième exigence concerne l'acidité du sol, avec des pH qui doivent être supérieurs à  6 : lorsque le pH reste faible, il faut inoculer la culture (rhizobium). Les épandages de fumier à  la mise en culture favorisent la mycorisation (et donc l'efficacité de l'inoculation). Avec des pH inférieurs à  7, le chaulage est indispensable.
4 Intérêts rotationnel et environnemental des zones de grandes cultures » C'est une excellente tête d'assolement, à  la fois par l'effet structurant de ses racines sur le sol et par l'azote qu'elle fixe et dont les reliquats sont disponibles pour les cultures suivantes. Pendant plusieurs siècles, la luzerne est restée en France la culture permettant de restaurer la fertilité du sol entre deux céréales. Dans le Sud-Ouest, ce rôle traditionnel était plutôt joué par les farouches (trèfles incarnats). En rotation, elle permet de réduire la pression des ravageurs de mais et des céréales, et participe au contrôle des mauvaises herbes.
La luzerne peut donc parfaitement trouver ou retrouver sa place dans les nouveaux systèmes de production répondant aux exigences des politiques publiques (éco-conditionnalité, zonages environnementaux). Journée technique du 12 septembre
En complément des journées de formation déjà  proposées par la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques sur la culture de la luzerne, une journée technique est organisée le 12 septembre prochain à  Castide-Candaun au GAEC La Clé des champs, à  partir de 14 heures.
Les techniciens invitent les agriculteurs à  venir partager et découvrir les itinéraires techniques mis en oeuvre par ceux qui cultivent déjà  la luzerne :
témoignages de producteurs et d'entreprises de séchage, coûts de production et de vente, techniques culturales, séchage
Le Béarn et le Pays basque ne deviendront pas « la Champagne crayeuse » du XXIe siècle. Aux côtés du mais et de la prairie permanente, la luzerne trouvera sa place, sur des terres qui lui conviennent, là  où les risques environnementaux sont les plus marqués, dans les élevages en recherche d'une plus grande autonomie en protéines. Les élevages en agriculture biologique s'inscrivent d'ores et déjà  dans cette problématique.
Contact :Jean-Marc Arranz, ingénieur recherchedéveloppement, chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques www.pa.chambagri.fr 
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