Aller au contenu principal

L’inquiétante baisse des effectifs de bovins viande

Plus de 150.000 vaches allaitantes en moins, en trois ans. Les cessations d’activité des éleveurs très âgés n’expliquent pas à elles seules ce recul de 4 % du cheptel français. Il est multifactoriel.

file-Deux fois plus d’ateliers disparaissent chaque année depuis trois ans, note l’Idele. À l’échelle nationale, le nombre d’installations de jeunes producteurs et de créations d’ateliers ne parvient pas à compenser le nombre d’arrêt.
Deux fois plus d’ateliers disparaissent chaque année depuis trois ans, note l’Idele. À l’échelle nationale, le nombre d’installations de jeunes producteurs et de créations d’ateliers ne parvient pas à compenser le nombre d’arrêt.

Un des thèmes traités lors de la sixième édition du Grand angle viande 2019 de l’Institut de l’élevage (Idele), le 5 décembre dernier, portait sur «les dynamiques allaitantes à l’œuvre dans les régions françaises.» Et pour le moins qu’on puisse dire, ces dynamiques sont très contrastées… En Lozère, le département compte chaque année deux élevages supplémentaires de vaches allaitantes. En conséquence, leur effectif a crû de 15% depuis 2008. Dans le sud du Massif central, le nombre de vaches allaitantes se maintient. Mais en Vendée, moins de vaches allaitantes sont élevées et 64 ateliers disparaissent (- 2,3% par an). La taille des troupeaux restants ne croît plus comme par le passé.

À l’échelle nationale, deux fois plus d’ateliers disparaissent chaque année depuis trois ans, constate l’Idele. L’an passé, plus de 3.100 ateliers ont fermé, alors que seuls 1.200 ont été créés. Ce déséquilibre important affecte inéluctablement le cheptel de vaches allaitantes. Seuls 3,9 millions de vaches sont élevés, soit 151.000 bêtes de moins qu’en 2016. Les effectifs sont dorénavant inférieurs de 7% à leur niveau de l’an 2000.

Certes, l’élevage de bovins viande est en constante restructuration avec des ateliers moins nombreux (- 15.000 en 20 ans environ). Le nombre d’élevages de plus de 20 vaches allaitantes s’érode continûment : 740 ateliers en moins par an jusqu’en 2015. Mais depuis, le mouvement s’est accéléré. En 2018, on ne dénombrait plus que 58.000 détenteurs contre 68.000 en 2008.

Facteur démographique amplifié

La combinaison de plusieurs facteurs explique ce phénomène d’érosion, surprenant par son ampleur alors que la filière n’est pas particulièrement en crise. Tout d’abord, l’élevage allaitant serait en concurrence avec d’autres activités moins contraignantes et plus rentables. En Vendée, notamment, les éleveurs ne manquent pas d’opportunités pour changer d’orientation. Ainsi, des polyculteurs-éleveurs abandonnent l’élevage pour devenir agriculteurs pluriactifs, tandis que d’autres préfèrent se spécialiser en grandes cultures. Autre facteur de baisse du nombre d’ateliers de bovins viande, la spécialisation des détenteurs de deux troupeaux laitiers et de vaches allaitantes en renonçant à une de leur production.

Mais surtout, aucun éleveur en activité n’a été épargné par les dérèglements climatiques. Ils ont affecté autant la fertilité des vaches (décrochage du nombre de naissances de veaux de trois points par rapport aux effectifs de vaches allaitantes) que leur affourragement. Si bien que des éleveurs ont vendu les bêtes qu’ils ne pouvaient pas nourrir sans les avoir remplacées. Par ailleurs, de plus en plus de producteurs ont renforcé l’autonomie fourragère de leur exploitation aux dépens de l’effectif de leur troupeau.

Combinés, tous ces facteurs climatiques et sociologiques amplifient la baisse du nombre d’ateliers en activité, liée à des facteurs démographiques. Une grande majorité du troupeau de vaches allaitantes est détenue par des producteurs de plus de 50 ans (49% du cheptel dans les mains des 50-60 ans). Et même si de nombreux éleveurs prolongent leur carrière au-delà de l’âge de 62 ans, le nombre d’installations de jeunes producteurs et de créations d’ateliers est stable, ne parvenant pas à combler le déficit. Et la dimension de leur troupeau ne parvient plus à compenser, à l’échelle nationale, la baisse des effectifs de vaches allaitantes.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

La vallée d’Ossau fait sa foire à Gère-Bélesten

Ce week-end pascal, c’est le retour de la foire agricole de la vallée d’Ossau. L’occasion de passer une belle journée en…

Une rencontre autour de l’élevage bovin landais, à Orist

La FDSEA propose ce rendez-vous afin de mettre en relief les plus-values qu’apporte cette filière malmenée sur le territoire,…

L’ALMA craint une recrudescence de la MHE

Après une pause hivernale, l’arrivée de températures plus clémentes fait craindre une reprise virale aux responsables de l’…

Camille, la pareuse d’onglons qui kiffe son métier

Équipée de son sécateur et de sa cage de retournement, la jeune fille est prête à aller entretenir les onglons des brebis et…

Pierre Lauga, volailler, traiteur, éleveur et passionné

L’étal est ouvert du mardi au dimanche aux halles de Pau (64). Entre préparation,
cuisine et commercialisation, le traiteur…

Jean-François Fruttero est le nouveau président de la caisse centrale de la MSA

Le viticulteur de Dordogne succède à Pascal Cormery à la tête de l’organisme, avec la volonté de conserver un régime de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon