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L’Europe paie cher son déficit en maïs

Avec une récolte de seulement 54 millions de tonnes (Mt) de maïs et en forte baisse, l’Union européenne est contrainte d’en importer 22 Mt, soit quasiment l’équivalent du déficit mondial qui s’élève à 26 Mt. Ainsi, la demande européenne concourt à maintenir les prix mondiaux à des niveaux très élevés et à les rendre très volatils.

La production de maïs est en fort recul en Europe et particulièrement en France
© Réussir

Premier importateur de maïs au monde, l’Union européenne (UE) en achètera à elle seule 22 Mt selon FranceAgriMer (FAM), soit 5,7 Mt de plus que la campagne passée. Pourtant, les fabricants européens d’aliments pour bétail ont tenté de réduire cette dépendance de l’UE à l’égard des importations de maïs. En quatre ans, ils ont transformé 8 Mt de maïs en moins alors que les quantités d’orges et de blé employées sont quasiment inchangées. En France, seules 2,3 Mt seront utilisées par l’industrie de l’alimentation animale, soit 600.000 t de moins que l’an passé et 1 Mt de moins qu’en 2020/2021.

Une production en recul

Malgré tout, l’UE est un des principaux acteurs responsables de la flambée des prix mondiaux de la céréale. En payant très cher ses importations de maïs, elle exerce une pression sur les cours et met en difficulté les pays les moins riches lorsqu’ils achètent le maïs dont ils ont besoin. Le conflit russo-ukrainien et la baisse de l’offre exportable de céréales ukrainienne qui en découle n’expliquent donc pas à eux seuls, la volatilité des cours à des niveaux très élevés. En effet, la production européenne de maïs a chuté. Seules 54,5 Mt seront engrangées cet automne, soit 11 Mt de moins que l’an passé.

Au sein de l’UE, le maïs que la France ne produit pas et qu’elle n’exporte pas vers ses voisins européens, est importé des pays tiers. Or FAM a une nouvelle fois revu à la baisse la production française de maïs, dorénavant évaluée à 10 Mt (-370.000 t en un mois). Aussi, notre pays n’en exportera que 3 Mt, soit 1,9 Mt de moins que la campagne passée. 14,4 Mt de maïs avaient alors été récoltées.

L'inconnu ukrainienne

Les pays européens importateurs de maïs n’ont pas attendu l’arrivée de la nouvelle récolte sur les marchés pour faire leurs emplettes. Depuis le mois de juillet dernier, ils ont doublé leurs achats sur un an en important 10 Mt de maïs : 5,4 Mt du Brésil et 4 Mt d’Ukraine malgré les difficultés logistiques rencontrées par ce pays pour expédier ses commodités agricoles. Mais depuis le début du conflit, l’Ukraine est cependant parvenue à en expédier 26,3 Mt, dont 10,3 Mt de maïs et 5,4 Mt de blé selon UAC.

Dans le monde, ou plutôt dans l’hémisphère nord, 51 Mt de maïs en moins que l’an passé ont été récoltées si bien que la production mondiale de la céréale sera déficitaire de 22 Mt. Aux États-Unis, la récolte de 353 Mt est inférieure de 30 Mt à celle de 2021. En conséquence, aucun pays ne prend, sur les marchés, le relais de l’Ukraine où une partie de la production (30 Mt) pourrait ne pas être récoltée.

Durant la campagne, l’Ukraine serait en mesure, selon le Conseil international des céréales (CIC), d’exporter 17 Mt. L’UkrAgroConsult table sur 30 Mt en prenant en compte les invendus de la campagne passée. Mais en 2023, l’Ukraine pourrait produire encore moins de maïs que cette année. De nombreux agriculteurs n’ont plus les moyens pour financer les intrants nécessaires. Des mises en jachères sont redoutées si la situation économique n’évolue pas. Sur les places de marché, les opérateurs ne prennent pas encore en compte cette donne.

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