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Les ventes d'engrais font du yo-yo

Les fertilisants, facteurs de production importants pour les cultures, évoluent dans un marché de plus en plus volatil. Sur les quatre premiers mois de 2012, les livraisons de fertilisants aux agriculteurs français ont été en très forte baisse. Cet effondrement, chiffré à  - 67% en tonnes de produits, «illustre la forte variabilité de la commercialisation d'une campagne à  l'autre», a commenté Joël Morlet, président de l'Unifa (Union nationale des industries de la fertilisation), lors de son assemblée générale le 8 juin.

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À l'origine d'une telle variation, un gel inhabituel par son intensité. Le gel rigoureux de cet hiver, notamment dans le quart Nord-Est de la France a paralysé les routes et les canaux, et a conduit au remplacement de 6.000 à  70.0000 hectares de blé en orge de printemps, culture qui nécessite nettement moins d'engrais azotés, a expliqué Phillipe Éveillard, chargé des actions agronomiques à  l'Unifa. Mais au-delà  de ces facteurs climatiques, la vulnérabilité des acheteurs s'est accrue. La volatilité est amplifiée par un changement de comportement de l'approvisionnement: «Depuis la campagne 2008-2009, l'appro anticipe beaucoup moins les besoins des agriculteurs, ce qui peut créer un manque instantané de produit disponible dans le marché», selon Joël Morlet. Le marché des engrais est par nature influencé par de multiples facteurs de volatilité, comme le prix des céréales, la géopolitique minière, le prix du gaz, les fluctuations monétaires, la politique d'exportation des pays émergents, etc. Moins d'anticipation des acheteurs Actuellement, le marché international de l'azote est tendu du fait d'une hausse imprévue des semis de mais aux États-Unis, de 4%, au détriment du soja qui a moins besoin d'engrais azotés. Si des délocalisations survenaient, cette volatilité serait accentuée pour les acheteurs européens, car la délocalisation des productions rallongerait les délais de livraison, a ajouté Joël Morlet. L'Unifa, qui fédère 92% de la production française d'engrais, a placé son assemblée générale sous le signe de la compétitivité à  retrouver, notamment au travers d'une simplification réglementaire souhaitée, sachant que, selon les professionnels, une usine d'engrais de 400.000 tonnes installée en France doit respecter pas moins de 5200 textes, circulaires, décrets, et autres arrêtés Lors de cette assemblée générale, Philippe Chalmin, économiste et historien professeur à  Paris Dauphine, a expliqué l'instabilité croissante des marchés mondiaux de matières premières par un «choc» dû à  des décennies de désinvestissement dans les mines, l'industrie et l'agriculture.

Les ventes d'engrais dans le mondeLes ventes totales d'engrais ont atteint les 221 millions de tonnes en 2011, soit une hausse de 4% par rapport à  2010, a indiqué, le 13 juin dernier, l'association internationale des industrielles de la fertilisation (IFA). La demande mondiale devrait progresser de 2,8% en 2011-2012 et d'encore 2,5% en 2012-2013, pour atteindre 181millions de tonnes. Ceci serait lié à  la volonté des agriculteurs d'accroître leur productivité, notamment en mais et en oléagineux.
Pour les cinq prochaines années, le sud de l'Asie devrait participer pour 60% à  cette hausse selon l'IFA. La demande mondiale devrait atteindre les 193millions de tonnes d'ici 2016-2017, ce qui correspondrait à  une croissance moyenne annuelle de 2,1% de la demande mondiale. La hausse de la demande dans les cinq prochaines années devrait se concentrer sur la potasse(+3,7% an), les phosphates (+2,3% an) et l'azote (+1,5% an). Enfin, près de 250 usines d'engrais devraient sortir de terre dans les cinq ans au niveau mondial, mais l'IFA prévoit des retards de 6 à  18 mois sur la réalisation de près de la moitié de ces projets. Le marché pourrait continuer à  être tendu à  court terme, mais pourrait faire face à  des excédents à  moyen terme.
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