Aller au contenu principal

Les sénateurs appellent à «conserver la pépite de l’enseignement agricole»

La mission d’information sénatoriale appelle l’État à engager une véritable «transition agro-politique» pour redonner une stratégie et des objectifs clairs et note que cette voie d’excellence pourrait faire encore mieux si on lui en donnait les moyens financiers.

file-L’insertion professionnelle de l’enseignement agricole, mesurée par les taux d’emploi à 7 et 33 mois, est équivalente ou un peu meilleure selon les niveaux de diplômes que ceux de l’Éducation nationale, note le Sénat.
L’insertion professionnelle de l’enseignement agricole, mesurée par les taux d’emploi à 7 et 33 mois, est équivalente ou un peu meilleure selon les niveaux de diplômes que ceux de l’Éducation nationale, note le Sénat.

Pour les 23 sénateurs qui ont adopté ce rapport à l’unanimité, il faut conserver «cette pépite qu’est l’enseignement agricole», selon les mots de Nathalie Delattre (RDSE, Gironde). Elle en veut pour preuve les excellents résultats obtenus en 2020, meilleurs que ceux de l’Éducation nationale (EN) : 92,9% de réussite au bac professionnel (contre 90,7% pour l’EN) ; 98,4% pour le bac technologique (95,7% EN), 98,9% pour le bac S (98,4% EN).

La performance mérite d’autant plus d’être soulignée que les représentants de la Haute assemblée conviennent eux-mêmes que les profils qui intègrent les filières agricoles sont «plutôt en échec scolaire» au regard des critères de l’Éducation nationale. «Malgré cette réputation que ce sont des élèves qui partent de loin, l’enseignement agricole tant public que privé, parvient à leur faire décrocher un bon diplôme, indique Nathalie Delattre. Car les jeunes qui oscillent entre théorie et pratique, trouvent du sens dans cette filière agricole».

Quant à l’insertion professionnelle, mesurée par les taux d’emploi à 7 et 33 mois, elle est équivalente ou un peu meilleure selon les niveaux de diplômes que ceux de l’Éducation nationale, s’enorgueillit la mission qui n’oublie pas de mentionner que cette performance a été soulignée dans un récent rapport de la Cour des Comptes.

Difficultés financières

Mais ce serait une «voie d’excellence qui pourrait encore faire mieux si on lui en donnait les moyens financiers», note la mission sénatoriale. Car c’est bien ici que le bât blesse. Les sénateurs s’en prennent, à mots à peine couverts, à Bercy qui ne semble pas avoir conscience de l’importance et des réussites de l’enseignement agricole. D’ailleurs «la mission tient […] à souligner que tout discours selon lequel l’enseignement agricole coûterait plus cher à l’État que l’Éducation nationale ne repose actuellement sur aucune donnée objective», souligne le rapport.

D’autant que la situation financière des établissements s’est aggravée par la crise du Covid-19, et «elle apparaît aujourd’hui préoccupante», ajoute la sénatrice de la Gironde. Ce ne sont pas moins de 55 établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles, répartis dans différentes régions qui connaissent des difficultés financières. Elle s’alarme aussi des positions prises par Bercy, qui semble voir dans la réforme du baccalauréat un moyen d’économiser des postes (N.D.L.R. : notamment d’enseignants), au détriment de la qualité de l’enseignement agricole.

Pour les membres de la mission, il n’est pas question non plus que l’enseignement agricole passe aux mains du ministère de l’Éducation nationale. «Il doit rester sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, sans quoi, il pourrait disparaître», martèle Nathalie Delattre.

Renouveler les générations

Autre sujet d’inquiétude pour les sénateurs : le fait que seuls 35% des jeunes apprenants dans les filières agricoles soient formés pour l’agriculture stricto sensu, alors que 42% le sont pour les services à la personne et 19% pour l’aménagement et les paysages. «Il sera difficile dans ces conditions de renouveler les générations et les 200.000 agriculteurs qui partiront à la retraite d’ici 2026», s’est émue la sénatrice. Dans tous les cas, à travers 45 propositions (lire également en rebond ci-dessous), la mission appelle à renforcer l’attractivité de l’enseignement agricole.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

L'Agenda de votre semaine

Réunion d'informations, sortie culturelle, conférence débat, portes ouvertes : retrouvez tous les événements  organisés…

Des vaches et des brebis traversent le pont de Lourdios
Lourdios-Ichère : coup d’envoi des transhumances en Béarn

Samedi 7 juin, touristes et locaux sont venus nombreux en vallée d'Aspe pour assister au passage de troupeaux.

L'organisme certificateur Qualisud fête son 60ème anniversaire

Depuis six décennies, la structure associative est un rouage essentiel au développement de nombreuses filières bénéficiant de…

« La marguerite renvoie une image de qualité auprès des consommateurs »

Nouveau président de Bienvenue à la ferme (BAF), Johan Collet mise sur la force du collectif pour étoffer le maillage de la…

Olivier Martin présente la nouvelle cuvée Ospa au Zülülü à Bayonne.
Une jeune équipe imagine une cuvée d’Irouléguy avec de nouveaux codes

La cave coopérative a décidé de lancer le premier millésime Ospa, un vin léger qui correspond aux nouvelles attentes.

La Ferme Gourgoussa régale de ses canards depuis 50 ans

Les 4 et 5 juillet prochains, la famille Capdeboscq propose sur son exploitation à Lauret, dans les Landes, un week-end festif…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon