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Les retraités agricoles moins dépressifs que les citadins

La caisse de retraite Agrica a suivi 1.000 personnes àgées pendant 5 ans afin de mesurer le vieillissement et la dépendance en milieu rural et agricole. Il en résulte des résultats étonnants, à  contrario des idées reçues.

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Selon cette étude menée par le groupe mutualiste Agrica en association avec la Mutualité sociale agricole (MSA) et l'Institut de santé publique (IFR) auprès de 1.000 retraités agricoles comprenant 70% de salariés agricoles et 30% d'exploitants, àgés en moyenne de 76 ans, lancée en 2007 et publiée le 11 janvier 2012, 51% des retraités agricoles seraient touchés par une maladie longue durée (ALD). Il ressort, également, de cette enquête que 36,5% des participants sont atteints par une maladie cardio-vasculaire (hypertension artérielle sévère, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, artériopathie chronique ou maladie coronarienne). Suivent ensuite le cancer (11,1%) et le diabète (10,1%). Étonnamment, le cancer touche moins la population rurale que citadine (- 15%). Les ruraux, contrairement aux idées reçues, fument moins que le reste de la population (64% n'ont jamais fumé), surtout les femmes. Plus fragiles, mais moins isolés Les retraités agricoles sont peut-être plus fragiles en général (perte de poids, épuisement, faiblesse musculaire) que les habitants de la ville mais leur moral est meilleur car moins de dépressions ont été constatées à  la campagne. Ces retraités agricoles sont moins isolés qu'en ville, l'entourage familial et le voisinage étant plus présent. «Le milieu agricole, avec notamment ses traditions de solidarité familiale et de voisinage s'adapte beaucoup mieux, semble-t-il, au vieillissement, à  la dépendance et aux autres troubles liés à  la maladie d'Alzheimer et syndromes apparentés», commente l'étude. Meilleur environnement humain 43% des enquêtés se disent satisfaits ou très satisfaits de leur vie. «On constate que la population agricole se projette moins dans le futur et vit au jour le jour, ce qui lui permet d'être moins pessimiste quant à  sa santé et vieillir moins vite», explique Jean-François Dartigues, neurologue et spécialiste en santé publique à  l'université de Bordeaux. De plus, la perte d'autonomie s'organise souvent autour d'autres formes d'hébergement comme la famille d'accueil, le foyer logement, etc. Seul 3, 5% des retraités agricoles vivent en institution et le suivi médical est moins fréquent en milieu rural. Concernant les maladies neuro-dégénératives, plus de la moitié des sondés n'a pas recours à  un médecin à  la campagne contre 32% en ville. Le niveau d'étude influencerait la maladie Le fameux certificat d'étude primaire (CEP), aujourd'hui oublié des écoliers mais pas des seniors, serait un facteur discriminant pour la maladie. Mais comment un diplôme peut-il influencer l'état de santé? L'étude montre qu'un retraité agricole a deux fois plus de risque d'être atteint de troubles neuro-dégénératifs de type Alzheimer s'il n'a pas obtenu son certificat d'études (16,6% contre 8,3%) et trois fois plus de chance de présenter de multiples pathologies ou déficiences (48% contre 15%).53% des enquêtés n'ont pas le niveau du certificat d'études et 17% ont un niveau supérieur au CEP. La conclusion de cette enquête montre qu'un faible niveau d'études peut être un indicateur indirect des conditions de vie et de travail, de la sensibilité aux messages de prévention et de la difficulté financière d'accès aux soins spécialisés (lunetteries, soins dentaires, prothèses auditives). Capacité cérébrale et adaptation «L'éducation contribue à  la réserve cérébrale qui est conçue pour résister et s'adapter au processus de vieillissement», explique le neuropsychologue. Donc moins de réserve cérébrale signifierait moins d'adaptation à  l'environnement quotidien et plus de dépendance. Afin de continuer à  avoir de bonnes connections cérébrales, les activités de loisirs intellectuelles sont recommandées pour les personnes àgées. Suite à  ce constat, Jean-François Dartigues tente de rassurer : «actuellement, le niveau d'étude des jeunes agriculteurs est en augmentation, donc normalement la dépendance va diminuer.»
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