Les rencontres agronomiques de Maisadour centrées sur le travail du sol

Plusieurs réseaux de référence et groupes de travail sont en place pour partager les expériences et, à  terme, déployer les pratiques les mieux adaptées selon les territoires concernés et le profil des exploitations. Un travail mené conjointement entre les équipes de conseillers et les agriculteurs impliqués dans cette démarche d'expérimentation et de notation. Cette démarche s'inscrit dans une approche d'agriculture durable, avec des pratiques culturales pointues adaptées au contexte agro-pédoclimatique local. Implantés, conduits et suivis par le service agronomie du groupe coopératif, avec une forte implication des agriculteurs concernés, ces sites sont consacrés à  l'étude de différents facteurs de production et itinéraires techniques, à  travers une batterie d'indicateurs économiques et environnementaux, suivis sur cinq ans au minimum. «La participation à  ces groupes représente du travail, mais c'est très intéressant, on apprend beaucoup, en bénéficiant d'un accompagnement et d'un suivi très précis. Tout est analysé, noté, pour parvenir à  des référentiels» indique Christophe de Javel. Il apprécie, par ailleurs, les visites et échanges avec les autres exploitations du programme. Des techniques adaptées au contexte local En septembre, les adhérents de Maisadour ont été conviés sur l'un des cinq sites d'expérimentation agronomique choisis pour leur représentativité des principales zones pédoclimatiques du territoire landais. Chacun de ces rendez-vous était animé par des experts, dont Gilles Eschenbrenner, agronome chez Arvalis et Bruno Félix-Faure, agronome des laboratoires Galys. Le thème majeur de ces rencontres 2012 est l'impact du travail du sol sur la stabilité structurale et sur l'alimentation des cultures. Il a été abordé par l'examen de profils de sol, la numérisation de l'enracinement (mesurer l'impact des pratiques sur l'enracinement) et les courbes de pénétromètre. Les membres des groupes de travail «strip till», «techniques alternatives de désherbage» et «semis en twin-row» ont fait une restitution de leurs actions et de leurs résultats, en parallèle de présentations de matériels. Membres du groupe «strip till», Christophe et Bertrand de Javel ne sont pas des néophytes en matière de travail simplifié du sol qu'ils appliquent depuis déjà  une quinzaine d'années, en utilisant la dent Agrsem, couplée à  une herse «pour laisser la matière organique en surface et ne pas perturber la structure du sol travaillée par la faune du sol et les racines de l'engrais vert en hiver». Ils sont convaincus de l'intérêt de la technique du strip till qu'ils expérimentent depuis deux ans. «Le mais est plus grand, plus foncé, moins sensible au manque d'eau et son implantation nécessite moins de gasoil». Reste que l'investissement est coûteux. Les deux frères réfléchissent donc à  l'achat de l'outil avec un voisin. Les journées ont rencontré un vif succès, preuve de l'intérêt croissant que portent les agriculteurs à  ces techniques culturales innovantes. Dominique Maurel De nouveaux outils- Pénétromètre: appareil permettant de mesurer si le sol est plus ou moins compacté.
- Strip till: la technique d'origine américaine vise à  ne travailler que la ligne de semis du mais afin de réduire le risque d'érosion, la consommation de gasoil et limiter les levées d'adventices en interrang. Elle engendre des réflexions sur de nouveaux itinéraires techniques du mais.
- Semis en twin-row: technique de semis double rangs en quinconce. Développée Outre Atlantique, elle consiste à  dédoubler un rang de semis classique. La semence est ainsi implantée sur deux lignes espacées de plusieurs cm. Les graines y sont disposées en quinconce gràce à  un dispositif mécanique. Cela a un impact sur l'enracinement et donc la croissance de la plante.