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Les légumineuses, un véritable atout pour l’enjeu carbone sur tous les plans

Terres Inovia s’est interrogé sur le rôle des légumineuses dans la réduction des gaz à effet de serre le 22 septembre dernier durant un webinaire.

file-Avec les légumineuses, les associations sont plus souples d'utilisation et permettent de mieux valoriser les graminées, gràce à  l'azote fourni par les légumineuses tout en améliorant la qualité de la ration.
Une expérimentation consistait à comparer un système classique avec un système dans lequel une légumineuse à graine était introduite dans les rotations

En France, on estime que l’agriculture est le deuxième secteur émetteur de gaz à effet de serre. Mais les grandes cultures sont également en capacité de le stocker. Dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone qui vise la neutralité carbone à l’horizon 2050, l’agriculture doit réduire de moitié ses gaz à effet de serre (- 40 Mt CO2e) et augmenter son stockage de 10 Mt CO2e.

Pour cela, diverses mesures et engagements des acteurs ont été pris mais le marché du carbone de gré à gré reste encore aujourd’hui peu investi par l’agriculture. Toutefois de nombreux projets sont à l’étude. Les diagnostics carbone en exploitation progressent tant dans le domaine de l’élevage que dans celui des grandes cultures. Des leviers pour diminuer les émissions de CO2 et augmenter le stockage ont été identifiés.

Résultats encourageants

Une des expérimentations consistait à comparer un système classique avec un système dans lequel une légumineuse à graine était introduite dans les rotations. Les premiers résultats montrent une réduction des émissions des gaz à effet de serre significative ainsi qu’une augmentation du stockage de carbone.

Ainsi, dans une exploitation du Grand Est, l’insertion de poids de printemps a conduit à un bilan net de 390 kg CO2e/ha/an économisés. La combinaison de plusieurs leviers permet d’améliorer ce bilan. Sur le stockage, la présence de colza et de couverts d’interculture avant les cultures de printemps démontre son efficacité. Attention il faut toutefois prendre en compte le type de sol comme le travail du sol. L’institut technique de la filière huiles et des protéines végétales s’est également attaché à évaluer les effets des leviers expérimentés sur la performance économique des exploitations.

En reprenant les cas types étudiés par rapport à une rotation classique colza, blé, orge, Terres Inovia a relevé une augmentation de marge semi-nette de 55 à 86 €/ha/an et une réduction des charges opérationnelles de 57 à 82 €/ha/an dans le contexte de prix de 2016 à 2020 (+55 à 130 €/ha/an et - 105 à 161 €/ha/an dans le contexte de prix de 2020 à 2023). Et ce, sans compter la rémunération des réductions d’émission de carbone qui constituent un complément de marge qui peut être significatif. Cela suppose toutefois un changement de pratique qui a un coût.

Neutralité carbone

La fin du webinaire était consacrée à un témoignage de Nestlé. Le groupe agroalimentaire a engagé depuis plusieurs années une réflexion autour du changement climatique. Celle-ci aboutit en 2019 à une feuille de route baptisée Net Zéro. Elle prévoit une baisse des émissions de carbone de 20% d’ici à 2025, 50% d’ici 2030, pour atteindre 0 émission en 2050. Cela implique pour Nestlé un approvisionnement accru en ingrédients issus de l’agriculture régénératrice. Pour cette démarche, Nestlé France a été désigné marché pilote en Europe.

Ces légumineuses seront utilisées pour l’alimentation humaine (alternatives aux protéines de lait, hausse de la consommation de protéines végétales, …), pour l’alimentation animale (chiens et chats) dans les rotations des agriculteurs fournisseurs de céréales et dans l’alimentation des élevages fournisseurs de produits carnés. Nestlé est aussi engagé dans le projet Sols vivants depuis 2018. Dix fournisseurs et 60.000 t sont concernés en 2022, les fournisseurs bénéficiant de primes en fonction des résultats obtenus.

P. Dumont

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