Les irrigants maintiennent la pression
Les présidents des trois chambres régionales d'agriculture du Sud-Ouest ont rencontré le préfet de bassin Adour-Garonne, Dominique Bur, dans le cadre d'un point étape sur la mise en place des volumes prélevables pour l'irrigation. La profession reste très hostile à cette réforme.
La réforme de la politique de l'eau continue de faire des remous dans la vallée de l'Adour. Le 1er juin dernier, Dominique Bur, le préfet de la région Midi-Pyrénées, coordonnateur du bassin Adour-Garonne, a reçu les présidents des trois chambres régionales d'agriculture concernées par l'application de la nouvelle loi sur l'eau (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charente). L'objet de cette rencontre était « de faire le point d'étape sur la mise en place des volumes prélevables pour l'irrigation dans le bassin Adour-Garonne », note la préfecture de région Midi-Pyrénées dans un communiqué de presse.
Les débats « particulièrement nourris », ont permis de dégager « un accord de principe sur le maintien du système actuel pour les années 2010 et 2011 ». Ils ont également relevé « la nécessité de finaliser un plan de création de ressources en eau ». Par contre, aucun accord n'a été trouvé sur la méthode de détermination des volumes prélevables et la gestion de la période de transition. « Il a été convenu de poursuivre et d'approfondir ces échanges dans le cadre d'une réunion technique », souligne le communiqué de presse.
La profession agricole est farouchement opposée, depuis le premier jour, à cette réforme. On se souvient notamment que les irrigants avaient manifesté en masse le 8 mars dernier à Mont-de-Marsan (Landes). Dans une lettre ouverte publiée suite à cette réunion du 1er juin, Dominique Graciet, président de la chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine, dénonce « la modification des conditions d'usage de l'eau pour les agriculteurs ». La réforme est, selon lui, « inefficace environnementalement, coûteuse économiquement, injuste et déstructurante socialement ».
« On impose la désirrigation » Fin mai, les professionnels agricoles pensaient avoir fait valoir leur position suite à une rencontre avec Jean-François Carenco, directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo. Un courrier adressé quelques jours plus tard par ce même cabinet à Dominique Bur désarçonne les irrigants (lire interview ci-dessous). « On dit aider la création de ressources en eau et on impose la désirrigation », peste Jean-Luc Capes, président de l'Association de gestion de l'irrigation landaise.
Les irrigants ont cependant obtenu quelques avancées de la part du ministère de l'écologie, notamment sur la création de nouvelles ressources en eau. Dominique Bur a également confirmé « le lancement des études permettant de préciser l'impact socio-économique de ces nouvelles dispositions dans les sous-bassins critiques, répondant en cela à une demande forte de la profession agricole, exprimée le 8 mars dernier ». De plus, « un nouveau mode de gouvernance a été défini, afin de faciliter la concertation ». Chaque préfet de région s'est vu ainsi confier une mission d'animation par grand secteur de bassin, sous la coordination du préfet de bassin.
Pour la profession agricole, ces propositions ne sont pas suffisantes. Durant la réunion avec Dominique Bur, elle a exprimé « ses réserves, notamment sur la gestion proposée par volumes ainsi que sur la référence à l'année quinquennale sèche ». En effet, cette référence ne lui paraît pas « pertinente pour la gestion de l'irrigation et des milieux ». Les présidents des chambres régionales d'agriculture ont, entre autres, demandé au préfet de bassin « la suppression du processus de définition des volumes prélevables et une période de transition suffisante, permettant de respecter les nouvelles exigences sur les cours d'eau, qui s'accompagnerait d'une politique volontariste de création de ressources en eau ».
Pour Dominique Graciet, « les agriculteurs du Sud-Ouest, dont les revenus ont été déjà divisés par deux en 2 ans, expriment un vrai ras-le-bol. Halte au massacre ! Ils demandent à ce que les modes de gestion de l'eau soient adaptés à la situation particulière du Sud-Ouest ». Le président de la chambre régionale d'agriculture prévient : « Faute d'un manque d'avancées significatives sur ce dossier vital, l'agriculture va rentrer en résistance ». Yannick Allongue
Les débats « particulièrement nourris », ont permis de dégager « un accord de principe sur le maintien du système actuel pour les années 2010 et 2011 ». Ils ont également relevé « la nécessité de finaliser un plan de création de ressources en eau ». Par contre, aucun accord n'a été trouvé sur la méthode de détermination des volumes prélevables et la gestion de la période de transition. « Il a été convenu de poursuivre et d'approfondir ces échanges dans le cadre d'une réunion technique », souligne le communiqué de presse.
La profession agricole est farouchement opposée, depuis le premier jour, à cette réforme. On se souvient notamment que les irrigants avaient manifesté en masse le 8 mars dernier à Mont-de-Marsan (Landes). Dans une lettre ouverte publiée suite à cette réunion du 1er juin, Dominique Graciet, président de la chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine, dénonce « la modification des conditions d'usage de l'eau pour les agriculteurs ». La réforme est, selon lui, « inefficace environnementalement, coûteuse économiquement, injuste et déstructurante socialement ».
« On impose la désirrigation » Fin mai, les professionnels agricoles pensaient avoir fait valoir leur position suite à une rencontre avec Jean-François Carenco, directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo. Un courrier adressé quelques jours plus tard par ce même cabinet à Dominique Bur désarçonne les irrigants (lire interview ci-dessous). « On dit aider la création de ressources en eau et on impose la désirrigation », peste Jean-Luc Capes, président de l'Association de gestion de l'irrigation landaise.
Les irrigants ont cependant obtenu quelques avancées de la part du ministère de l'écologie, notamment sur la création de nouvelles ressources en eau. Dominique Bur a également confirmé « le lancement des études permettant de préciser l'impact socio-économique de ces nouvelles dispositions dans les sous-bassins critiques, répondant en cela à une demande forte de la profession agricole, exprimée le 8 mars dernier ». De plus, « un nouveau mode de gouvernance a été défini, afin de faciliter la concertation ». Chaque préfet de région s'est vu ainsi confier une mission d'animation par grand secteur de bassin, sous la coordination du préfet de bassin.
Pour la profession agricole, ces propositions ne sont pas suffisantes. Durant la réunion avec Dominique Bur, elle a exprimé « ses réserves, notamment sur la gestion proposée par volumes ainsi que sur la référence à l'année quinquennale sèche ». En effet, cette référence ne lui paraît pas « pertinente pour la gestion de l'irrigation et des milieux ». Les présidents des chambres régionales d'agriculture ont, entre autres, demandé au préfet de bassin « la suppression du processus de définition des volumes prélevables et une période de transition suffisante, permettant de respecter les nouvelles exigences sur les cours d'eau, qui s'accompagnerait d'une politique volontariste de création de ressources en eau ».
Pour Dominique Graciet, « les agriculteurs du Sud-Ouest, dont les revenus ont été déjà divisés par deux en 2 ans, expriment un vrai ras-le-bol. Halte au massacre ! Ils demandent à ce que les modes de gestion de l'eau soient adaptés à la situation particulière du Sud-Ouest ». Le président de la chambre régionale d'agriculture prévient : « Faute d'un manque d'avancées significatives sur ce dossier vital, l'agriculture va rentrer en résistance ». Yannick Allongue