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Les exportations françaises de blé atteignent des sommets

Les performances du blé français à l’export se confirment en dépit de l’expansion de l’épidémie de Covid-19. Selon le bilan mensuel établi par FranceAgriMer au 15 avril, la France devrait exporter 13,2 millions de tonnes (Mt) vers les pays tiers au cours de la campagne 2019-2020 contre 12,7 Mt (+4%) attendus le mois dernier et 9,67 Mt à la fin de la campagne précédente (+36,5%). C’est un nouveau record depuis la campagne 2010-2011 (12,9 Mt).

file-L’accroissement des exportations vers la Chine et l’Algérie compense les baisses de commandes des pays du nord de l’Europe.
L’accroissement des exportations vers la Chine et l’Algérie compense les baisses de commandes des pays du nord de l’Europe.

La France a enregistré un mois d’exportations record en mars avec 1,63 Mt de blé expédié vers les pays tiers. Les ventes cumulées atteignaient 10,1 Mt au 10 avril. Si l’Algérie restait toujours notre premier client (près de 50% des achats), devant l’Afrique subsaharienne et le Maroc, la bonne surprise de la campagne vient de la Chine. Au rythme actuel, les achats chinois de blé tendre pourraient avoisiner en fin de campagne 1,3 à 1,4 Mt, également un record.

Les exportations vers nos voisins de l’Union européenne (UE) ont été, en revanche, ajustées à la baisse à 7,74 Mt (-335.000 t en un mois). Explication avancée par Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre à la direction des études et marchés de FranceAgriMer : la demande des pays du nord de l’Europe (fabricants d’aliments du bétail notamment) faiblit depuis plusieurs semaines.

La boulangerie très impactée par la crise sanitaire

Sur le marché français, FranceAgriMer a abaissé ses prévisions d’utilisation par la panification à 2,58 Mt (-150.000 t), la biscotterie, biscuiterie et pâtisserie industrielles à 1,15 Mt (-50.000 t) et l’éthanolerie à 1,48 Mt (-150.000 t). «Autant de secteurs impactés à des degrés divers par la crise sanitaire liée au coronavirus», souligne Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales. La boulangerie industrielle a vu, à elle seule, son activité chuter de 70 à 80% depuis le mois de mars. Pour la boulangerie artisanale, la baisse varie de 40 à 50%.

Autre poste du bilan blé tendre modifié depuis le mois de mars : les importations ont été minorées de 10.000 t à 280.000 Mt. FranceAgriMer a, par ailleurs, maintenu ses prévisions d’utilisation par les fabricants d’aliments du bétail à 5,1 Mt. Au final, l’organisme public a allégé le stock de fin de campagne du blé tendre de 161.000 t à 2,61 Mt.

Pour le blé dur, le stock de report est désormais prévu à 29.000 t (-34.000 t en un mois). La collecte a été majorée de 41.000 t à 1,55 Mt. Après une hausse soudaine des ventes en GMS de pâtes, le secteur de la semoulerie a été fortement mobilisé depuis le début de la pandémie Covid-19. Conséquence : FranceAgriMer a accru, en un mois, le débouché de 40.000 t à 530.000 t. Dernier ajustement du bilan : les exportations vers les pays tiers ont été rehaussées de 40.000 t à 260.000 t.

La malterie en crise

Bilan contrasté pour les orges. Suite à l’effondrement de la consommation de bière et de whisky consécutif à la fermeture des bars et autres pubs, le secteur de la malterie est en pleine récession, comme le rappelle Jean-François Loiseau. «La crise sanitaire conduit à une catastrophe. La chute d’activité des brasseurs et des malteurs atteint 80%. Des usines ferment. Le marché de l’orge de brasserie est aussi touché de plein fouet».

C’est ce qui a poussé FranceAgriMer à réviser à la baisse de 45.000 t le débouché industriel malterie à 255.000 t et de 35.000 t le poste exportations de malt (-20.000 t vers l’UE et -15.000 t vers les pays tiers). En raison d’un fléchissement de la demande nord-européenne, les exportations d’orges vers nos partenaires européens sont projetées également en recul, -60.000 t en un mois à 3,73 Mt.

En revanche, les objectifs d’exportations vers les pays tiers sont portés à 3,6 Mt (+100.000 t en un mois), tirés par la forte demande chinoise. Le stock de fin de campagne de l’orge, pourrait, dans ces conditions, s’alourdir de 36.000 t à 1,87 Mt, niveau supérieur à la moyenne quinquennale de 608.000 t.

Le maïs pénalisé par l’éthanolerie

Le stock français de maïs en fin de campagne pourrait, quant à lui, grossir de 137.000 t à 2,4 Mt. Plusieurs postes du bilan bougent d’un mois sur l’autre. Du fait des incertitudes sur les flux italiens et du recul de la demande des pays du nord de l’Europe, FranceAgriMer a réduit de 33.000 t à 3,72 Mt ses prévisions d’exportations vers l’UE. La collecte a été revalorisée de 29.000 t à 10,33 Mt. Les importations bondissent de 20.000 t à 570.000 t. Mais le poste qui varie le plus est celui de l’éthanolerie (-55.000 t à 485.000 t), fortement pénalisé par la moindre consommation de biocarburants par les automobilistes français depuis le début de l’épidémie de Covid-19.

 

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