Les enjeux agricoles des élections européennes
Maintien d'un juste «équilibre» dans les négociations commerciales avec les pays tiers, «prudence» vis-à -vis de la dernière proposition de la Commission européenne sur l'énergie et le climat, «examen» minutieux de la charge administrative de la politique agricole commune réformée lors de sa révision à mi-parcours: telles sont les principales recommandations prodiguées par les organisations professionnelles et coopératives agricoles de l'UE aux futurs députés européens qui seront élus fin mai.

En vue des élections européennes, du 22 au 25 mai prochain, le Comité des organisations professionnelles agricoles (COPA) et la Confédération générale des coopératives agricoles (Cogeca) de l'UE détaillent les priorités du secteur agricole. © Réussi
Dans un manifeste en vue des élections européennes, qui se tiendront du 22 au 25 mai prochain, le Comité des organisations professionnelles agricoles (COPA) et la Confédération générale des coopératives agricoles (Cogeca) de l'UE détaillent en effet les priorités du secteur agricole pour les prochaines années. Des doléances directement adressées aux membres de la future Assemblée. Celle-ci tiendra sa session constitutive du 1er au 3 juillet à Strasbourg.
Le COPA-Cogeca demande notamment aux futurs eurodéputés de «veiller à ce que les accords commerciaux (négociés par l'UE avec les pays tiers) soient équitables et équilibrés et reconnaissent les normes élevées de production de l'Union européenne». Toutefois, les agriculteurs et les coopératives agricoles de l'UE préféreraient que le cadre commercial multilatéral sous les auspices de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) soit réactivé plutôt que de voir initiée une série de négociations commerciales bilatérales, et ce d'autant plus que ce qui est convenu dans le cadre d'accords bilatéraux devra au final être inclus dans un accord global à l'OMC.
L'OMC plutôt que les négociations bilatérales
Dans le cadre de ces pourparlers commerciaux, le secteur européen le plus sensible sera celui de la viande: celui-ci a d'ailleurs été classé comme tel dans l'offre initiale de la Commission européenne aux États-Unis en matière d'accès au marché, précise le COPA-Cogeca. Néanmoins, au vu des différentes négociations bilatérales, «la classification des produits sensibles n'est plus suffisante pour tenir compte de la spécificité des secteurs, ajoute-t-il. Nous invitons donc les eurodéputés à suivre attentivement le dossier de la gestion des contingents tarifaires (d'importation) afin d'éviter des problèmes sur les marchés européens».
Le manifeste du COPA-Cogeca «exhorte» par ailleurs la prochaine Assemblée à «faire preuve de prudence» vis-à -vis de la proposition de la Commission européenne concernant «le paquet climat et énergie», et plus précisément vis-à -vis de l'option visant à accroître l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 40%, étant donné que «cela aura pour conséquence un fardeau d'autant plus lourd pour le secteur non SCEQE (système communautaire d'échange de quotas d'émission), lequel inclut l'agriculture». Autre faiblesse du projet de Bruxelles pour l'échéance de 2030, selon les organisations et coopératives agricoles: son «manque d'ambition» en termes de définition d'objectifs pour les énergies renouvelables.
PAC réformée et bureaucratie
Le COPA-Cogeca fait également savoir aux futurs eurodéputés que, lors de la «révision à mi-parcours» de la réforme de la politique agricole commune, «il sera déterminant d'examiner la charge administrative et la bureaucratie supplémentaires» que celle-ci fait supporter aux exploitants. Les enquêtes menées ont en effet montré qu'il s'agit là de l'une des principales préoccupations des agriculteurs et des coopératives agricoles d'Europe.