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Les éleveurs affichent leur plan anti-crise

Pour sortir enfin du marasme, la Fédération nationale bovine, en congrès à  Angers, propose un nouveau projet économique fondé sur des relations de filière modernisées, assurant plus de transparence et favorisant une meilleure valorisation de la production

L'élevage bovin viande continue de traverser l'une de ses périodes économiques les plus critiques ». Ainsi commence le rapport d'orientation de l'assemblée générale de la Fédération nationale bovine (FNB), qui s'est tenue à  Angers ces 3 et 4 février. C'est aussi une troisième année de baisse consécutive du revenu des éleveurs du secteur. Pour 2010, il est prévu une légère baisse de production (de - 3 %, à  1 481 000 tec) et de la consommation (de 1 % environ, à  1 622 000 tec). Grosso modo, on retrouve ces tendances au niveau de l'Union européenne (UE à  27) : - 1 % pour la production et - 0,5 % pour la consommation en 2010. Mais l'année qui vient de commencer s'avère périlleuse. De nombreuses questions perdurent, d'autres émergent. Les responsables de la FNB redoutent un redémarrage des activités de négociations au niveau de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Un accord au niveau du commerce mondial, sur les droits de douane notamment, signifierait à  coup sûr un accroissement des importations en France des viandes hors UE, notamment en provenance du continent américain. Ce qui signifie que les consommateurs auront un accès toujours plus large à  des viandes produites à  très bas coûts. « Que veut l'Europe ? » Un niveau sur lequel les producteurs de l'UE ne peuvent pas s'aligner. Car, à  la différence de ces pays producteurs à  bas coût, les acteurs de la filière européenne sont tenus par des critères de haut standard en matière de sécurisation, d'hygiène, de respect de l'environnement et, plus récemment, de bien-être animal. Pour les responsables de la FNB, il existe un véritable paradoxe de constater que la « majorité des investissements réalisés dans la filière bovins viande se font sur des postes non productifs ».
Du coup, Pierre Chevalier, président de la FNB, s'interroge sur ce que veut réellement l'Europe en termes de modèle de production agricole. Veut-elle garder sa sécurité d'approvisionnement ? Veut-elle préserver son indépendance en matière alimentaire ? Veut-elle éviter de voir les importations en provenance d'Amérique du sud atteindre 40 % des voluames consommés ? Veut-elle garder son indépendance sanitaire ? Préfère-t-elle éviter les viandes issues d'élevage en « feed lot » à  la mode argentine et brésilienne ? Veut-elle préserver une diversité de territoire ou aboutir à  un modèle unique ? Si l'UE répond oui à  toutes ces interrogations, alors « ceci aura un coût » et c'est l'ensemble de la société qui devra le supporter. Et dernière menace apparue : une multiplication des initiatives contre la consommation de viande.
La FNB compte bien passer à  l'offensive donc. Tout d'abord en interpellant le ministre de l'agriculture en faveur d'un moratoire afin d'éviter l'alourdissement des charges. Ensuite, en plaçant au coeur des discussions de la future PAC la prise en compte des risques environnementaux et sanitaires. Elle propose aussi une base de discussion pour la sécurisation de l'engraissement (lire entretien avec Thierry Rapin).
Enfin, l'interprofession doit se prononcer sur la réaffectation de ses moyens de communication vers le sociétal. Les éleveurs, et toute la filière avec eux, doivent convaincre les institutionnels, le grand public et les citoyens sur l'utilité alimentaire, économique et environnementale de la filière bovin viande. Une campagne est prévue à  l'automne.
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