Les consommateurs-payeurs
Le président de Coop de France, Philippe Mangin, appelle les distributeurs à répercuter aux consommateurs les hausses de prix des matières premières.

Selon Coop de France, l'augmentation de 20 centimes du prix du porc à la production ne devrait se traduire que par une hausse moyenne de deux centimes du prix du porc au détail © Le Sillon
Afin de donner un peu d'air aux filières animales et de transformation des produits agricoles, sinistrées par l'envolée des cours des matières premières « il faut faire passer une hausse des prix agricoles aux distributeurs et les répercuter aux consommateurs » a martelé Philippe Mangin, le président de Coop de France, le 9 septembre à Paris. D'ores et déjà des contacts ont été pris avec la grande distribution pour voir dans quelle mesure celle-ci pourrait faire un geste.
La distribution doit « faire un geste »
Pour Philippe Mangin, c'est le seul moyen de sortir de la crise actuelle qui frappe les productions animales, le porc et le bovin en particulier. Pas question de remettre en cause l'augmentation du prix des céréales et des oléagineux qui est « la bienvenue et qui va permettre à de nombreux exploitants de grande culture de rétablir des situations critiques » après l'effondrement des cours de 2009 et début 2010. Bien entendu, le président de Coop de France ne sous-estime pas l'effet pervers de la hausse du prix des matières premières sur les filières animales « déjà en difficulté ».
D'où la solution proposée et ce d'autant plus que l'impact pour le consommateur de la hausse des prix agricoles dans le prix du produit final est relativement faible. Et de citer quelques exemples. L'augmentation de 20 centimes du prix du porc à la production ne devrait se traduire que par une hausse moyenne de deux centimes du prix du porc au détail.
Autre exemple, la multiplication par deux du prix de l'orge de brasserie ne devrait entraîner qu'une augmentation de 1,2 % du pack de douze bières. Idem pour la baguette de pain dont le prix est complètement déconnecté de celui de la farine. Celui-ci peut être compris entre 0,80 et 1,80 € l'unité, en fonction des ingrédients qui y sont introduits.
Bref « il est possible de passer des hausses sans mettre à mal le pouvoir d'achat des consommateurs », résume-t-il. Et pour éviter un appel massif aux importations, le président de Coop de France insiste sur la nécessité de préciser l'origine des produits sur les étiquettes, comme le demandent d'ailleurs les producteurs de porcs et de viande bovine qui ont lancé des opérations de « stickage » des produits dans les grandes surfaces (lire en page 4 de notre précédente édition).
Au-delà de la nécessité de répercuter au consommateur l'augmentation des prix agricoles, Coop de France plaide pour la mise en place et le développement « d'instruments d'arbitrage de couverture » dans toutes les filières. Bref pour la généralisation des marchés à terme qui permettent d'avoir une lisibilité sur les prix futurs, à six mois, un an, voire davantage. À l'image de ce qui se passe sur le marché à terme des céréales, à Chicago comme à Paris.
L'utilisation des marchés à terme par les grands opérateurs pourrait être couplée avec la mise en place de contrats avec les agriculteurs. L'innovation majeure de la loi de modernisation agricole, la contractualisation, que les coopératives appellent de leurs voeux, trouverait là un champ utile à son développement.
Régulation
Pour soutenir les filières animales face à la hausse du prix des céréales et des autres matières premières, les céréaliers réunis au sein d'Orama préconisent la mise en place d'un dispositif de régulation des prix pour l'alimentation animale. Cette initiative a reçu le soutien de Coop de France. « Coop de France Nutrition animale appelle à la mise en place de systèmes efficients de régulation des marchés céréaliers de manière à restreindre la volatilité des cours » indique-t-elle dans un communiqué. Dans l'attente de la mise en place de tels outils, les coopératives d'aliments du bétail demandent la remise d'urgence sur le marché de l'ensemble des stocks d'intervention européens disponibles.
Quant à Coop de France Bétail et Viande, elle se prononce, également pour une hausse des prix à la production qui doit être répercutée à la distribution, « avec l'appui du leader français de l'abattage bovin (N.D.L.R. : Bigard) et de la totalité des entreprises ». Et ce d'autant plus que le marché reste fluide et que l'offre est modérée. Pour les éleveurs qui sont soumis à la double peine, la hausse des coûts de production combinée aux effets de la sécheresse, Coop de France Bétail et Viande plaide pour la mise en place d'une année blanche sur les annuités d'emprunt.
La distribution doit « faire un geste »
Pour Philippe Mangin, c'est le seul moyen de sortir de la crise actuelle qui frappe les productions animales, le porc et le bovin en particulier. Pas question de remettre en cause l'augmentation du prix des céréales et des oléagineux qui est « la bienvenue et qui va permettre à de nombreux exploitants de grande culture de rétablir des situations critiques » après l'effondrement des cours de 2009 et début 2010. Bien entendu, le président de Coop de France ne sous-estime pas l'effet pervers de la hausse du prix des matières premières sur les filières animales « déjà en difficulté ».
D'où la solution proposée et ce d'autant plus que l'impact pour le consommateur de la hausse des prix agricoles dans le prix du produit final est relativement faible. Et de citer quelques exemples. L'augmentation de 20 centimes du prix du porc à la production ne devrait se traduire que par une hausse moyenne de deux centimes du prix du porc au détail.
Autre exemple, la multiplication par deux du prix de l'orge de brasserie ne devrait entraîner qu'une augmentation de 1,2 % du pack de douze bières. Idem pour la baguette de pain dont le prix est complètement déconnecté de celui de la farine. Celui-ci peut être compris entre 0,80 et 1,80 € l'unité, en fonction des ingrédients qui y sont introduits.
Bref « il est possible de passer des hausses sans mettre à mal le pouvoir d'achat des consommateurs », résume-t-il. Et pour éviter un appel massif aux importations, le président de Coop de France insiste sur la nécessité de préciser l'origine des produits sur les étiquettes, comme le demandent d'ailleurs les producteurs de porcs et de viande bovine qui ont lancé des opérations de « stickage » des produits dans les grandes surfaces (lire en page 4 de notre précédente édition).
Au-delà de la nécessité de répercuter au consommateur l'augmentation des prix agricoles, Coop de France plaide pour la mise en place et le développement « d'instruments d'arbitrage de couverture » dans toutes les filières. Bref pour la généralisation des marchés à terme qui permettent d'avoir une lisibilité sur les prix futurs, à six mois, un an, voire davantage. À l'image de ce qui se passe sur le marché à terme des céréales, à Chicago comme à Paris.
L'utilisation des marchés à terme par les grands opérateurs pourrait être couplée avec la mise en place de contrats avec les agriculteurs. L'innovation majeure de la loi de modernisation agricole, la contractualisation, que les coopératives appellent de leurs voeux, trouverait là un champ utile à son développement.
Régulation
Pour soutenir les filières animales face à la hausse du prix des céréales et des autres matières premières, les céréaliers réunis au sein d'Orama préconisent la mise en place d'un dispositif de régulation des prix pour l'alimentation animale. Cette initiative a reçu le soutien de Coop de France. « Coop de France Nutrition animale appelle à la mise en place de systèmes efficients de régulation des marchés céréaliers de manière à restreindre la volatilité des cours » indique-t-elle dans un communiqué. Dans l'attente de la mise en place de tels outils, les coopératives d'aliments du bétail demandent la remise d'urgence sur le marché de l'ensemble des stocks d'intervention européens disponibles.
Quant à Coop de France Bétail et Viande, elle se prononce, également pour une hausse des prix à la production qui doit être répercutée à la distribution, « avec l'appui du leader français de l'abattage bovin (N.D.L.R. : Bigard) et de la totalité des entreprises ». Et ce d'autant plus que le marché reste fluide et que l'offre est modérée. Pour les éleveurs qui sont soumis à la double peine, la hausse des coûts de production combinée aux effets de la sécheresse, Coop de France Bétail et Viande plaide pour la mise en place d'une année blanche sur les annuités d'emprunt.