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Les collectivités locales à la recherche d’une agriculture de proximité

Loi Egalim, agriculture urbaine, zéro artificialisation… Le Salon des maires et des collectivités locales a fait la part belle aux questions agricoles.

file-Les collectivités désirent de plus en plus une alimentation locale. Cependant, le manque de foncier est un des freins au développement de l’agriculture autour des grandes villes.
Les collectivités désirent de plus en plus une alimentation locale. Cependant, le manque de foncier est un des freins au développement de l’agriculture autour des grandes villes.

Les élus locaux qui souhaitent développer l’agriculture sur leur territoire ne seront pas en reste tant les solutions proposées ont fleuri au cours du dernier Salon des maires et des collectivités locales (SMCL), organisé en webinaire du 24 au 26 novembre. Certaines collectivités ont adhéré à des structures comme Territoire Bio Engagé (TBE), label créé par Interbio Nouvelle-Aquitaine : 6% de la surface agricole utile (SAU) en biologique et 20% de produits bio intégrés dans les repas servis.

TBE peut délivrer deux labels : un pour les collectivités et un autre pour les établissements (collèges, Ehpad, lycées, cuisine centrale…) qui suivent cette démarche. À ce jour, ce label concerne six régions (Nouvelle-Aquitaine, Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Hauts-de-France, Occitanie et Pays de la Loire) et compte plus de 220 communes et établissements labellisés en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.

«Priorité est souvent donnée à la saisonnalité, à la proximité (circuits courts), à la préservation des ressources naturelles, la valorisation de l’ensemble de la production et la sécurisation commerciale pour les fournisseurs», détaille Christophe Simon, directeur du SIVU (syndicat intercommunal à vocation unique) Bordeaux-Mérignac qui livre presque 25.000 repas/jour.

Pénurie de foncier

Cependant, mettre l’agriculture, y compris conventionnelle, au service de l’alimentation des territoires reste une démarche compliquée en raison de la pénurie de foncier qui entoure les grands centres urbains. L’outil Parcel (https://parcel-app.org) permet d’évaluer, pour un territoire donné, les surfaces agricoles nécessaires pour se nourrir localement, ainsi que les emplois agricoles et les impacts écologiques associés à d’éventuels changements de mode de production agricole.

Si l’on prend l’exemple d’une ville moyenne comme Saumur (28.000 habitants/Maine-et-Loire), il faut 7.650 ha (et 330 emplois) pour nourrir toute la population, en conservant les modes de productions actuels. Dans le cas où la collectivité souhaiterait passer au 100% bio, il lui faudrait alors mobiliser le double, soit 15.300 ha (et 650 emplois). Dans le premier cas, il n’y aurait pas d’impact écologique. Dans le second, les émissions de gaz à effet de serre diminueraient de 54%.

Ceintures vertes

Une autre solution est de déployer «l’agriculture urbaine», en préservant les ceintures vertes (les fermes en périphérie des villes) et en développant une culture de subsistance localisée. «L’un des avantages de l’agriculture urbaine est d’une part de reconnecter les urbains et leur alimentation et d’autre part, de faire le pont entre les agriculteurs et les urbains et contribuer à la réconciliation», insiste Anouck Barcat présidente de l’Association française d’agriculture urbaine professionnelle (Afaup).

Mais cette pratique reste confidentielle puisqu’à ce jour, l’Afaup, qui totalise 85 adhérents, ne compte que 80 ha cultivés sur 600 sites exploités pour 600 emplois équivalent temps plein. Ce type d’agriculture nécessite aussi d’identifier les besoins et les potentiels et ensuite définir une stratégie, les projets mis en chantiers restent confidentiels.

Hélène Béchêt, chargée des relations avec les collectivités à Terre de Liens Île-de-France, remarque que les collectivités ne mobilisent généralement que 3 ou 4 ha pour installer principalement des maraîchers, «en reconversion professionnelle, généralement sans formation et sans capital de départ. Sans le soutien des collectivités pour l’acquisition du foncier et des bâtiments, principalement des serres, le projet ne serait pas viable», a-t-elle indiqué. Autrement dit, l’agriculture conventionnelle a encore de beaux jours devant elle…

 

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