Les cinq priorités des irrigants de France
Au cours d'une récente rencontre avec le ministère de l'Écologie, les Irrigants de France ont échangé sur la dimension quantitative du programme de Ségolène Royal, et ont présenté leurs cinq priorités.

Bien que l'été se soit déroulé sans épisode de sécheresse, Les Irrigants de France rappelle que les besoins en stockage d'eau sont toujours d'actualité. © Le Sillon
Les précipitations importantes de la campagne précédente ayant rempli les réserves naturelles et artificielles, c'est avec une relative sérénité que les irrigants ont géré l'été 2014, qui a également connu son lot de pluies un peu partout sur le territoire. D'une manière générale, peu d'arrêtés sécheresse ont été pris, et la grande majorité des irrigants n'a pas souffert de rupture dans son programme d'irrigation.
Malheureusement, les années hydrologiques se suivent mais ne se ressemblent pas toujours. Irrigants de France, en partenariat avec les autres organisations professionnelles agricoles (FNSEA, JA, APCA, Coop de France) a donc mis à profit cet intervalle plus calme pour alerter les pouvoirs publics sur les questions de fond, et faire avancer durablement les revendications des irrigants, en particulier sur la question du stockage de l'eau.
Des projets territoriaux en chantier
Philippe Martin, dans le rapport de sa mission parlementaire, a proposé de mettre en place des «projets de territoire» et de les conditionner à l'obtention des crédits des Agences de l'eau pour le financement de retenues de substitution. Irrigants de France, en lien avec ses partenaires, a travaillé à la définition du cadre de ces projets, afin qu'ils soient un outil au service des irrigants et non une contrainte réglementaire supplémentaire. Votée au comité national de l'eau en décembre dernier, la note de définition des projets de territoire devrait être transmise aux autorités environnementales locales dans les semaines qui viennent.
Les projets territoriaux sont un des outils sur lesquels va s'appuyer la politique de l'eau de la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, ce qu'elle a en effet confirmé lors du conseil des ministres du 23 juillet 2014. Les autres propositions de la ministre se déclinent en quatre axes majeurs: lutter contre les pollutions (nitrates, pesticides et micropolluants), lutter contre le gaspillage, améliorer la gestion des milieux aquatiques, et enfin faire du domaine de l'eau un levier pour l'activité économique.
Cinq sujets majeurs
Irrigants de France, avec l'ensemble de ses partenaires, a donc échangé avec le ministère de l'écologie sur la dimension quantitative du programme de Ségolène Royal, et plus largement sur les thématiques au coeur des préoccupations des irrigants. Cinq sujets majeurs doivent être considérés:
» Le stockage de l'eau - La profession demande la mise en oeuvre concrète et rapide des projets territoriaux, dans les conditions négociées par les organisations professionnelles agricoles à la fin de l'année 2013, pour que les porteurs de projets puissent s'assurer des aides prévues par les Agences de l'eau.
» La révision des Sdage - La journée nationale organisée le 17juin dernier par l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture a mis en lumière les profonds désaccords régnant encore sur les états des lieux, ainsi que le manque de rigueur scientifique dans la justification des mesures qui seraient prises dans certains bassins (Loire-Bretagne notamment). Ces difficultés doivent être levées au plus vite.
» La gestion collective - La mise en oeuvre des organismes uniques de gestion collective (OUGC) dans les zones en tension rencontre de nombreux écueils, et les OPA s'inquiètent de la fin proche des autorisations temporaires de prélèvement d'eau pour les irrigants concernés. Pour le ministère de l'écologie, la date de fin de ces autorisations, déjà reportée par trois fois, ne pourra être modifiée par le Conseil d'État que si des avancées notables sont visibles dans l'installation des OUGC sur le terrain.
» Les débits réservés - Certaines zones du territoire (Sud-Est de la France principalement) rencontrent de réels soucis quant à la mise en oeuvre de la nouvelle réglementation qui est entrée en vigueur au 1erjanvier 2014 et vise à réserver un débit d'étiage plus important dans les cours d'eau. Les OPA ont obtenu que les contrôles soient suspendus cet été, et attendent la mise en place par le ministère d'un groupe de réflexion sur le sujet.
» Le «décret digues» - Les organisations attendent la publication de ce document qui prévoit la suppression de la réglementation des ouvrages de faible envergure sur les cours d'eau. Il devrait être voté après la session du comité national de l'eau de septembre.
Source AGPM Info