L'efficacité de l'action concertée pour la protection des cultures et élevages
De la bactérie PSA sur kiwi jusqu'au ragondin ou au blaireau, la mobilisation de la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGEDON) ne faiblit pas dans les Pyrénées-Atlantiques.

L'opération de piégeage organisée par le syndicat des berges de l'Adour sur neuf communes a permis la capture de 1 148 ragondins et 93 rats musqués. © Réussir
Les responsables de la FDGEDON et les acteurs concernés par la protection des cultures et des élevages (administration, chambre d'agriculture, Fédération des chasseurs, association des piégeurs, lieutenants de louveterie, vénerie sous terre) se sont réunis le 28 novembre à Pau. Présidée par Jacques Sallaberry, cette assemblée générale a permis de dresser le bilan des actions menées durant un exercice marqué par deux faits majeurs pour notre région : les graves dommages occasionnés aux vergers par la bactérie Pseudomonas syringae Actinidiae (PSA) sur le kiwi ainsi que la capture des deux premières chrysomèles du mais en Aquitaine.
PSA sur kiwi et chrysomèle du mais
La FDGEDON est mandatée par l'administration pour assurer des missions de service public : dans le cadre du plan de surveillance de la PSA, elle a effectué des visites sur 29 parcelles des kiwis (48,4 hectares) durant les mois de mai et juin. 8 échantillons ont été prélevés et envoyés à l'Anses d'Agen. Tous se sont révélés négatifs. Rappelons que la bactérie PSA est inscrite pour la première fois sur la liste d'alerte de l'OEPP en novembre 2009 suite à de nombreux dégàts constatés en Italie.
Concernant la chrysomèle (Diabrotica virgifera virgifera), l'animatrice du FDGEDON, Sylvie Désiré, rappelait que 39 pièges phéromones ont été suivis sur le département des Pyrénées-Atlantiques et le sud des Landes du 1er juillet au 30 septembre. Les deux adultes capturés l'ont été en Gironde et Dordogne.
Taupin, pyrale, sésamie, chenille
Outre ces deux nouveautés, le dossier santé du végétal dans le sud Aquitaine aura été caractérisé par la poursuite de la surveillance biologique traditionnelle : suivi de pièges à phéromone taupin sur mais, suivi de la chrysalidation de la pyrale du mais pour la lutte biologique à l'aide des trichogrammes, prospection automnale de la pyrale et sésamie sur mais.
La lutte biologique contre la chenille processionnaire du pin s'est également poursuivie : 634 hectares de pins ont été traités en 2010 (dont 391 ha en zone urbanisée et 293 ha en forêt de production). Enfin, la prospection de la flavescence dorée a concerné cette année 402 hectares dans les vignobles de Madiran et du Jurançon.
Ragondins et rats musqués
Outre les insectes et maladies, les nuisibles « à plumes ou à poils » constituent le coeur de cible de l'action de la FDGEDON et de ses partenaires. Jacques Sallaberry évoquait ainsi une opération de piégeage organisée par le syndicat des berges de l'Adour sur neuf communes (Lahonce, Briscous, Urt, Bardos, Guiche, Sames, Hastingues, Bidache et Came) : cette opération a permis la capture de 1 148 ragondins et 93 rats musqués.
Benoît Soulat, président de l'ADPPA (Association départementale des piégeurs des Pyrénées-Atlantiques) présentait le bilan d'ensemble de la campagne. Au total, quelque 11 790 animaux ont été capturés par les bénévoles de l'association : corneilles (3 334), ragondins (2 344), fouines (443), renard (784) La liste est loin d'être exhaustive mais ces quelques chiffres démontrent que les ennemis des cultures et des élevages sont divers et variés. Et ils ne sont nullement en voie de disparition !
Pas de fatalisme
Illustration parmi d'autres de cette mobilisation, une opération menée dans huit cantons s'est concrétisée par la capture de 248 blaireaux. Comme le rappelait M. Soulat, ces captures revêtent un intérêt cynégétique du fait de la protection du petit gibier (lapin, lièvre, faisan). C'est aussi un enjeu majeur pour l'agriculture. Le montant des préjudices déclarés se chiffre en effet à 430.000 euros.
Mais cette somme ne reflète qu'une partie relativement faible des dommages occasionnés dans les élevages (de canards ou poulets notamment) ou dans les parcelles (de mais, mais pas seulement). De nombreux exploitants considèrent ces pertes comme une fatalité inhérente à leur activité : ils ne jugent donc pas nécessaire d'effectuer une déclaration. Au-delà de l'indemnisation individuelle, il importe pourtant de disposer de chiffres les plus précis possible afin de mesurer l'impact global des différentes espèces et de justifier leur classement en espèces nuisibles.
D'où le double message une nouvelle fois martelé par les différents interlocuteurs : « agriculteurs et éleveurs, déclarez vos pertes causées par les espèces prédatrices ou déprédatrices et suivez une formation de piégeurs ! ».
Le tour de table de conclusion permettait à chacun des partenaires de préciser son rôle dans la lutte contre les nuisibles. Jacques Sallaberry, ne manquait pas de souligner l'importance de cette action concertée. Cette mobilisation porte ses fruits, rappelait-il, mais « cette lutte contre les nuisibles est un combat de tous les jours ! » Guy MimbielleContact : FDGEDON (Sylvie Désiré) 124 Bd Tourasse 64 078 Pau Cedex - Tel. : 05 59 90 18 52.
Le tour de table de conclusion permettait à chacun des partenaires de préciser son rôle dans la lutte contre les nuisibles. Jacques Sallaberry, ne manquait pas de souligner l'importance de cette action concertée. Cette mobilisation porte ses fruits, rappelait-il, mais « cette lutte contre les nuisibles est un combat de tous les jours ! » Guy MimbielleContact : FDGEDON (Sylvie Désiré) 124 Bd Tourasse 64 078 Pau Cedex - Tel. : 05 59 90 18 52.