Le piégeage, légitime défense
Il y avait foule samedi 29 septembre à La Saligue aux oiseaux de Castétis-Biron près d'Orthez, pour l'assemblée générale annuelle des piégeurs du département.
Plus de 80 participants, parmi lesquels des représentants de la profession agricole dans une salle archi-comble, ont participé à l'assemblée générale des piégeurs, le 29 septembre dernier à la Saligue aux oiseaux, reflet d'un exercice 2011-2012 fortement marqué par la réforme du piégeage et de la destruction à tir des nuisibles. Parmi les motifs de satisfaction, le bilan d'activité des piégeurs qui affiche pour la saison quelques 14 683 captures, en hausse constante depuis 19 ans. « Une satisfaction mais certainement pas une gloire, car le piégeage n'est ni un concours ni un métier », souligne le président Benoît Soulat, qui voit dans ces résultats le « signe d'une réelle problématique de terrain constatée chaque jour par les agriculteurs face aux actes de prédation et de déprédation de la petite faune sauvage ».
Deux dispositions pénalisantes
Au chapitre des nouveautés, deux dispositions issues de l'arrêté du 3 avril 2012 font grincer des dents les agriculteurs et les piégeurs qui leur viennent en aide : dans le cadre du plan national d'action en faveur du vison d'Europe (espèce menacée), tous les pièges de catégorie 1 (cages-pièges) doivent être équipées d'une trappe de 5x5 cm, maintenue ouverte du 1er avril au 31 juillet afin de permettre aux femelles vison d'Europe gestantes ou allaitantes de s'enfuir immédiatement. Problème : la plupart des autres mustélidés (fouine, martre, vison d'Amérique) s'enfuit également, ce qui rend impossible la protection des élevages de volailles, durant quatre mois, contre ces espèces, précisément au moment où l'émancipation des jeunes occasionne un nombre d'attaques important. Par ailleurs, tous les pièges de catégorie 2 (pièges en X, pièges à oeuf) sont désormais interdits à moins de 250 mètres des cours d'eau, bras morts, marais, plans d'eau, etc. En plus de l'interdiction initiale à moins de 200 mètres des habitations et 50 mètres des routes et chemins publics. Autant dire qu'il est désormais impossible de capturer un ragondin au moyen de ces pièges, et que seules les cages seront désormais utilisables avec les inconvénients que cela suppose (coût, encombrement, difficulté d'acheminement, dégradation ou vol). Autant de raisons qui font craindre à Bernard Artigusse (section céréales FDSEA) et Jacques Sallaberry (FDGDON) une forte augmentation des dégàts dès le printemps prochain, sans possibilités de se défendre efficacement. À cet égard, les deux responsables appellent une nouvelle fois les agriculteurs à déclarer tous les dégàts occasionnés aux cultures et aux élevages, mais aussi à suivre les différentes formations de piégeurs. Pour les motifs de satisfaction, on notera le maintien de la liste actuelle des nuisibles : ragondin, rat musqué, vison d'Amérique, ainsi que renard, fouine, martre (37 cantons pour cette espèce, hors côte basque et Vic-Bilh), corneille noire, pie bavarde, étourneau sansonnet. À noter l'extension notable du territoire de piégeage de la martre, jusqu'alors confiné à la montagne et au piémont. Toutefois de nouvelles contraintes viennent restreindre là encore le champ d'action des piégeurs, avec pour la fouine et la martre une limitation du piégeage à 250 mètres autour des habitations, bàtiments et parcours d'élevage (ou des ruchers pour la martre), ainsi que sur les territoires en convention de gestion du petit gibier avec la Fédération des chasseurs. La pie ne peut quant à elle être piégée que dans les cultures maraîchères et les vergers, de même que dans les territoires en gestion petit gibier.
Enfin, les appàts carnés sont interdits dans les cages à corvidés, sauf en quantité mesurée pour nourrir les appelants. « Loin d'avoir été simplifiée, la nouvelle réglementation sur le piégeage va nécessiter une grande rigueur pas toujours facile à mettre en oeuvre lorsqu'il s'agit d'intervenir en urgence sur un sinistre conséquent », constate Benoît Soulat, ce qu'ont unanimement regretté toutes les personnes présentes. C. P.
Au chapitre des nouveautés, deux dispositions issues de l'arrêté du 3 avril 2012 font grincer des dents les agriculteurs et les piégeurs qui leur viennent en aide : dans le cadre du plan national d'action en faveur du vison d'Europe (espèce menacée), tous les pièges de catégorie 1 (cages-pièges) doivent être équipées d'une trappe de 5x5 cm, maintenue ouverte du 1er avril au 31 juillet afin de permettre aux femelles vison d'Europe gestantes ou allaitantes de s'enfuir immédiatement. Problème : la plupart des autres mustélidés (fouine, martre, vison d'Amérique) s'enfuit également, ce qui rend impossible la protection des élevages de volailles, durant quatre mois, contre ces espèces, précisément au moment où l'émancipation des jeunes occasionne un nombre d'attaques important. Par ailleurs, tous les pièges de catégorie 2 (pièges en X, pièges à oeuf) sont désormais interdits à moins de 250 mètres des cours d'eau, bras morts, marais, plans d'eau, etc. En plus de l'interdiction initiale à moins de 200 mètres des habitations et 50 mètres des routes et chemins publics. Autant dire qu'il est désormais impossible de capturer un ragondin au moyen de ces pièges, et que seules les cages seront désormais utilisables avec les inconvénients que cela suppose (coût, encombrement, difficulté d'acheminement, dégradation ou vol). Autant de raisons qui font craindre à Bernard Artigusse (section céréales FDSEA) et Jacques Sallaberry (FDGDON) une forte augmentation des dégàts dès le printemps prochain, sans possibilités de se défendre efficacement. À cet égard, les deux responsables appellent une nouvelle fois les agriculteurs à déclarer tous les dégàts occasionnés aux cultures et aux élevages, mais aussi à suivre les différentes formations de piégeurs. Pour les motifs de satisfaction, on notera le maintien de la liste actuelle des nuisibles : ragondin, rat musqué, vison d'Amérique, ainsi que renard, fouine, martre (37 cantons pour cette espèce, hors côte basque et Vic-Bilh), corneille noire, pie bavarde, étourneau sansonnet. À noter l'extension notable du territoire de piégeage de la martre, jusqu'alors confiné à la montagne et au piémont. Toutefois de nouvelles contraintes viennent restreindre là encore le champ d'action des piégeurs, avec pour la fouine et la martre une limitation du piégeage à 250 mètres autour des habitations, bàtiments et parcours d'élevage (ou des ruchers pour la martre), ainsi que sur les territoires en convention de gestion du petit gibier avec la Fédération des chasseurs. La pie ne peut quant à elle être piégée que dans les cultures maraîchères et les vergers, de même que dans les territoires en gestion petit gibier.
Enfin, les appàts carnés sont interdits dans les cages à corvidés, sauf en quantité mesurée pour nourrir les appelants. « Loin d'avoir été simplifiée, la nouvelle réglementation sur le piégeage va nécessiter une grande rigueur pas toujours facile à mettre en oeuvre lorsqu'il s'agit d'intervenir en urgence sur un sinistre conséquent », constate Benoît Soulat, ce qu'ont unanimement regretté toutes les personnes présentes. C. P.