Le marché des phytosanitaires dicté par la météo
En 2011, les agriculteurs ont eu à faire face à de nombreux ravageurs. Les ventes de produits phytopharmaceutiques sont en hausse mais le tonnage de substances actives reste globalement stable. Tel est le bilan que dresse l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP) dans son rapport annuel présenté le 27 juin. Pour l'année 2011, une hausse de 5 % du chiffre d'affaires a ainsi été constatée pour se situer autour de 1,9 milliard d'euros.

Les ventes qui ont surtout progressé sont celles d'herbicides (+17 %) et d'insecticides (+11 %). En revanche, les fongicides reculent de 10 %. « Le marché a été soumis à de nombreux aléas météorologiques, ce qui a nécessité de nombreuses interventions sur les parcelles », justifie Jean-Charles Bocquet, le directeur général de l'IUPP. Les conditions climatiques ont eu pour conséquences la multiplication des ravageurs, le développement des mauvaises herbes, etc.
Malgré cette météo défavorable, le tonnage des substances actives a légèrement augmenté pour s'établir à 62.700 tonnes (61.900 tonnes en 2010) soit + 1,3 %. « Ce sont les bonnes pratiques de l'utilisation de ces produits par les agriculteurs qui permettent cette stabilité. Ils n'interviennent aujourd'hui qu'en cas de besoin », explique Jean-Charles Bocquet.
Pas de grands changements
La hausse de 5 % s'explique par de nouveaux produits vendus plus cher et plus ciblés, selon l'UIPP. Le contexte économique plus favorable pour les agriculteurs en 2011 qu'en 2010 laisserait penser qu'ils auraient acheté plus de produits phytopharmaceutiques. « Cette embellie n'a pas changé les habitudes d'achat des agriculteurs », assure Franck Garnier qui vient d'être réélu président de l'UIPP.
Au plan international, l'UIPP note une progression du marché européen de 15 %. «Les pays d'Europe de l'Est se développent au niveau agricole, beaucoup de sols permettent une agriculture intensive. La Pologne, la Roumanie et la Hongrie souhaitent prendre part au marché européen et intensifient leurs cultures», explique Jean-Charles Bocquet. La France reste tout de même le premier acheteur européen de produits phyto mais c'est aussi le pays qui a le plus de surfaces cultivables.
L'Europe en troisième position
Au niveau mondial, le chiffre d'affaires a également progressé de 15 %. L'Asie (26,4 % de chiffre d'affaires) et l'Amérique Latine (22,9 %) sont les deux plus gros acheteurs derrière l'Europe (27,7 %). «Preuve de la nécessité de protéger les récoltes dans un contexte alimentaire tendu», est-il écrit dans le rapport d'activité 2011-2012 de l'UIPP.
Pour la campagne 2011-2012, les productions agricoles devront sans doute faire à nouveau face à des aléas climatiques exceptionnels. Pour l'UIPP, « l'alternance des conditions extrêmes génère une forte pression parasitaire comme les attaques de septorioses, fusarioses, rouilles sur céréales et de sclérotinia sur colza ».