Le higt-tech au service des éleveurs de bovins
Les nouvelles technologies, qui étaient au coeur d'une rencontre organisée le ce 28 janvier à Saint-Boès, sont devenues une réalité très présente dans les filières lait ou viande. Illustration avec un producteur landais.

« Désolé, une vache m'appelle » indique Joël Sillac, éleveur de Bazadaise à Perquie (40). Son téléphone portable constitue désormais un précieux allié pour la détection des vêlages et des chaleurs. © Le Sillon
Joël Sillac est formel: en élevage, «les nouvelles technologies ne sont plus des gadgets! Compte tenu des contraintes de nos élevages, elles peuvent nous apporter une aide incontestable». Le témoignage de cet éleveur landais, installé à Perquie, près de Villeneuve-de-Marsan, ne fait que confirmer l'intérêt de la journée proposée par les chambres d'agriculture des Landes et des Pyrénées-Atlantiques ce 28j anvier, à Saint-Boès (canton d'Orthez). Ce rendez-vous a permis aux éleveurs de découvrir de nombreuses solutions techniques présentes depuis peu sur le marché. Une occasion qui ne se présente pas tous les jours.
À la tête d'un cheptel composé d'une soixantaine de vaches de race Bazadaise, Joël Sillac a jeté son dévolu, il y a quelques mois, sur un appareil de détection des vêlages et des chaleurs. Ce système l'aide énormément durant les périodes où il doit composer entre le suivi des animaux et les travaux aux champs. «Au départ, j'ai fait ce choix par confort, explique-t-il. À l'usage, cet appareil m'a aussi ouvert d'autres possibilités, comme le retour à l'insémination artificielle».
Détecter vêlages et chaleurs
Son système de détection automatique des vêlages repose sur l'utilisation de thermomètres vaginaux, placés sur les femelles à l'approche de la date théorique de vêlage. Ces appareils mesurent et transmettent la température de l'animal par voie radio à une base GSM. Les informations sont ensuite communiquées à l'éleveur par SMS. En pratique, une alerte est envoyée 24 à 48 heures avant le vêlage, une autre lors de l'expulsion du thermomètre avec la poche des eaux, soit environ une à deux heures avant la naissance. Depuis qu'il utilise cet outil, l'éleveur landais n'a plus à se gratter la tête pour savoir s'il peut se lancer dans une autre tàche en attendant le vêlage.
«Auparavant, des accidents arrivaient fréquemment parce que je n'étais pas là , explique-t-il. Aujourd'hui, je le pose systématiquement sur les génisses qui doivent vêler pour la première fois. Je n'ai perdu aucun veau». Ainsi, depuis quelques mois, l'appareil est devenu le troisième oeil de l'exploitation. «Malgré des vêlages étalés sur toute l'année, je peux m'organiser beaucoup mieux Quand je dois m'absenter, je suis serein».
Gain de confort et d'efficacité
Polyvalent, le modèle choisi par l'éleveur landais autorise aussi la détection des chaleurs. Il s'appuie pour cela sur la mesure de l'activité des animaux, gràce à un boîtier accroché au cou de l'animal. «En troupeau allaitant, cette option est encore perfectible. Malgré tout, elle m'a permis d'être plus efficace Aujourd'hui, je n'ai plus besoin de conserver un taureau au milieu des vaches que je manipule tous les jours. J'y gagne en confort et en sécurité».
Outre la gestion de la reproduction, les nouvelles technologies se déclinent désormais dans de nombreux domaines techniques. Elles trouvent leur place dans des matériels pour la distribution de l'alimentation, l'entretien du bàtiment, ou encore le suivi des performances. «Il y a aussi sans doute des choses à inventer en matière d'économie d'énergie», note Joël Sillac. Alors qu'il entame le chargement de sa mélangeuse pour préparer la ration journalière du troupeau, l'éleveur s'interrompt quelques instants. Il jette un oeil à son téléphone portable. «Désolé, une vache m'appelle».
Fabien Brèthes