Le Danemark veut une Europe plus verte
Même si aucune décision n'est prise en matière de réforme de la PAC au premier semestre 2012, la présidence danoise entend peser sur les débats pour que les aides qui seront accordées soient plus favorables à la protection de l'environnement.

Mette Gjerskov, ministre de l'Agriculture du Danemark © Commission européenne
Après la Pologne, c'est autour du Danemark de présider le conseil des ministres de l'Agriculture pour les six premiers mois de l'année 2012. Pour la première réunion des ministres de l'Agriculture, le 23 janvier à Bruxelles, la ministre danoise, Mette Gjerskov a présenté ses priorités. En tête de ses préoccupations, la réforme de la PAC.
Le Danemark entend jeter les fondements de ce nouvel édifice, en collaboration avec le Parlement européen et la Commission européenne, même si aucune décision n'est prise d'ici la fin juin. D'ailleurs, avant de céder la présidence à Chypre, la ministre présentera un rapport sur l'avancement des travaux au mois de juin.
Faire avancer les négociations
Elle a d'ores et déjà indiqué les orientations sur laquelle elle entend porter ses efforts: une Europe plus verte. Sur son site, elle précise qu'elle «s'emploiera à faire progresser au maximum les négociations relatives aux propositions de réforme présentées par la Commission européenne à l'automne 2011 pour la période 2014-2020» en prévoyant notamment «de favoriser le soutien à l'innovation, à la recherche et au développement ainsi que les mesures en faveur de l'environnement et du climat».
Ainsi le Danemark est favorable à ce que les aides aux revenus agricoles soient davantage axées sur l'innovation, la recherche et le développement et il s'efforcera «de cibler l'aide agricole sur les installations de biogaz par exemple et des mesures similaires en faveur de l'environnement». D'une façon générale d'ailleurs la présidence considère «qu'il devrait être possible d'utiliser l'ensemble de la politique agricole commune pour des interventions ciblées sur les productions agricoles respectueuses de l'environnement».
Priorité au bien-être animal
À court terme cependant, c'est sur le bien-être animal que la présidence entend mettre l'accent. Le 29 février et le 1er mars prochain, elle organise une conférence sur la protection et le bien-être des animaux. Cette conférence réunira les acteurs principaux dans ce domaine, l'objectif étant de faire évoluer «de façon décisive» la politique européenne en la matière.
Antibiotiques : préoccupation
Au conseil des ministres, Mette Gjerskov a également évoqué le dossier des antibiotiques. En effet, chaque année, ce sont 25.000 décès qu'elle déplore, consécutifs au développement des résistances : d'où son ambition de revoir cette politique tant chez les humains que chez les animaux.
Son intention également est de remettre à l'ordre du jour les contrôles sur les produits carnés et la réforme des structures correspondantes, un sujet qu'elle considère comme important pour la sécurité alimentaire. Et c'est la raison pour laquelle, une conférence sur ce thème est également programmée en février.
OGM : décision aux États
De leur côté les ministres de l'Environnement de l'Union européenne auront à débattre des OGM. Ils pourraient se prononcer favorablement sur la proposition de la Commission visant à laisser aux États membres le soin d'autoriser ou d'interdire sur leur territoire la culture des OGM validés au niveau communautaire. Ils seront également à l'ordre du jour une proposition de directive sur les changements d'affectation des terres provoqués par la production de biocarburants.