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Lanternes magiques et plaques de verre peintes

Bienvenue dans le monde des lanternes magiques et des films peints. C'était au temps où le cinéma et la photo n'existaient pas, encore moins la télé ! Et pourtant, on savait faire d'autres images en ce temps-là  ! Pendant plus de trois siècles, ces lanternes magiques ont « engendré une iconographie remuante, énergique, dynamique, pleine de surprises, de trucages et de couleurs bariolées », comme l'écrivent Alberto Barbera (directeur du Musée national du cinéma italien) et Serge Toubiana (directeur général de la Cinémathèque française) dans une préface au catalogue de l'exposition (www.editionsdelamartiniere.fr) qui s'est terminée fin mars à  Paris : Lanterne magique et film peint, 300 ans de cinéma.
La lanterne magique a vu le jour en 1659 — avant cette date, aucune mention d'un appareil similaire n'existait — gràce à  l'un des esprits les plus scientifiques et les plus rationnels du XVIIe siècle : le physicien hollandais protestant Christian Huygens. Cette même année, il dessine à  l'encre une dizaine de squelettes sur une feuille de papier pour les projeter avec le système de « verres convexes à  la lampe ». Ces dessins ont été conservés et c'est comme cela qu'on peut voir une mini-animation, en faisant défiler les dessins, d'un squelette enlevant et remettant son cràne sur ses épaules ou levant les bras. Certains historiens y voient carrément l'invention du cinéma.
Nouvelles colportéesAprès une présentation devant le roi de France, en 1662, la lanterne va connaître son essor. À partir de 1663-1664, elle va faire le tour de la planète et tout un monde artistique, culturel et de connaissances va évoluer avec elle. C'est notamment vrai pour les plaques de verres peintes et recouvertes de vernis qui donnent lieu à  de véritables petits chefs-d'oeuvre artistiques. Les lanternes magiques, gràce en particulier aux colporteurs, vont faire peur, émerveiller, permettre de voyager, d'informer sur l'actualité du monde, de découvrir Les créateurs vont faire feu de tout bois et certains vont rivaliser avec les meilleures écoles de peinture académiques de l'époque.
Ce qui est particulièrement intéressant avec cet objet, ce sont ses applications diverses et variées. Les sujets abordés par les artistes créateurs des plaques sont extrêmement variés. Des scènes de vie quotidienne aux contes et légendes en passant par les voyages ; religion et ésotérisme, sciences et enseignement, arts et spectacles ; érotisme, monde imaginaire loufoque, absurde ou grotesque, bien sûr celui des fantômes mais aussi des effets visuels abstractifs Certaines plaques servaient pour l'actualité : la victoire de l'armée lors d'une guerre de conquête, l'avènement d'une tête couronnée Les scientifiques se sont aussi emparés de ce moyen de communication : des petits animaux, des insectes — une fois vidés de leur substance — étaient enfermés entre deux plaques de verre puis projetés sur des écrans géants. Effet garanti.
Aujourd'hui, on trouve encore assez aisément des plaques de la fin du XIXe et du début du XXe siècle dans la mesure où certaines d'entre elles faisaient l'objet de fabrication en série industrielle (quelques millions d'exemplaires). Il est beaucoup plus difficile de trouver des plaques plus anciennes, fabriquées en très petite quantité. De plus ces dernières sont très fragiles (verre brisé, vernis écaillé, peinture abîmée). Thierry Michel Tous fous de lanternes
Le plus célèbre des collectionneurs de lanternes magiques, qui a commencé à  glaner des appareils en 1966, est sans conteste le cinéaste Francis Ford Coppola (réalisateur des mythiques Le Parrain I, II et III, d'Apocalypse Now et de Cotton Club). Il possède notamment des lanternes polychromes, dont certaines fabriquées par Lapierre au XIXe siècle à  Paris. Sa collection est ouverte au public, en Californie. On trouve des traces de cette passion dans les jeux d'optiques et les projections lumineuses de son film Dracula. Les lanternes ont également inspiré les pionniers du cinéma (Lumière, Méliès) et d'autres plus modernes comme François Truffaut, Ingmar Bergman ou encore Fédérico Fellini. Pour sa part, Marcel Proust évoque ces objets fabuleux dans « A la recherche du temps perdu ». Aujourd'hui, les deux plus grandes collections mondiales de plaques de verre pour lanterne magique peintes à  la main se situent à  la Cinémathèque française (18 000 images) et au Museo Nazionale del Cinema de Turin (8 000 images).
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