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L’agglo Pau-Béarn-Pyrénées veut booster l’installation

Visites d’exploitations ouvertes au public, table ronde à destination des élus et des professionnels : à l’occasion des journées agricoles de la Foire de Pau, la communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées, la chambre d’agriculture et l’Association béarnaise pour le développement de l’emploi agricole (ABDEA) ont souhaité, témoignages à l’appui, mettre en lumière les enjeux de l’installation de jeunes agriculteurs.

L’enjeu du renouvellement des générations constitue «une préoccupation forte» pour la communauté d’agglo où «la dynamique d’installation est réelle, mais pas suffisante», observe Patrick Buron, maire de Meillon et vice-président en charge de l’agriculture et de l’alimentation. Un accompagnement spécifique a ainsi été mis en œuvre pour permettre l’installation de maraîchers dans la ceinture verte paloise. Et la collectivité veut aussi continuer à installer des agriculteurs HCF (hors cadre familial). Mais, ici comme ailleurs, les arrivées sont loin de compenser les départs. Ce que confirme Sylvain Bordenave, président de JA. Avec 167 DJA en 2021, les Pyrénées-Atlantiques ont réalisé un score record et occupent une nouvelle fois le leadership en matière d’installation aidée en France. En charge de ce dossier à la chambre d’agriculture, Jean-Luc Lafargue rappelait qu’en 2021, 438 entretiens individuels ont été réalisés par le PAIT (point accueil installation transmission). Les dossiers de 275 porteurs de projets ont été examinés et, au final, ont donné lieu à la validation de 167 installations aidées (+33% par rapport à 2019). Concernant la répartition géographique, on observe un certain rééquilibrage entre l’est et l’ouest du département, avec 77 en Béarn et 90 dossiers au Pays basque. Le défi de l’installation Sur les 9 dernières années, l’effectif total des installations aidées s’établit ainsi à 1096, dont 612 en Pays basque et 484 en Béarn. Durant cette période, la proportion des HCF a significativement progressé : de 18% en 2015, elle est passée à 32% en 2021. Le niveau de formation des nouveaux installés continue de s’élever avec un nombre important de titulaires de BTS. Le montant moyen des investissements des dossiers est de 246.000 € (financés par des prêts et la DJA). Quant aux productions choisies en atelier principal de l’exploitation, l’ovin lait reste toujours la production animale privilégiée, devançant bovins viande et lait. En productions végétales, les nouveaux installés ont en priorité opté pour le maraîchage et la viticulture, ainsi que pour les grandes cultures en complémentarité d’une activité d’élevage. Enfin, autre signe du dynamisme de l’installation, le RDI (répertoire départemental à l’installation) de la chambre d’agriculture a également été fortement sollicité. Au 31 décembre, quarante exploitations y étaient inscrites. Côté repreneurs, 153 candidats étaient en recherche d’exploitation dont 93 nouveaux inscrits en 2021. Dans ce contexte, la communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées a enregistré une quarantaine d’installations en 9 ans : soit une moyenne de 4 par an mais 10 pour la seule année 2021. La moyenne des surfaces exploitées par ces nouveaux installés (42 ha) masque une importante diversité de situations : entre 2 et 99 ha selon les exploitations, pour un total de SAU de 1.500 ha sur l’ensemble de l’Agglo. Maraîchage en périphérie paloise, élevages bovins (lait et viande avec diversification des systèmes) caractérisent ces nouveaux ateliers. 30% ont opté pour le bio, 55% pour la vente directe, 28% adhèrent à une organisation de producteurs et 12% sont en circuit mixte (vente directe + coopérative). Autre particularité notoire de cette agriculture proche de la capitale béarnaise, l’élevage équin y connaît un engouement certain avec de nombreuses fermes spécialisées dans la pension de chevaux. Au final, cet état des lieux confirme bien que l’agriculture de la communauté d’agglomération est «plurielle», commente Sylvain Bordenave. Et elle est confrontée à la même problématique démographique que la Ferme 64. Elle a en effet perdu 181 exploitations en 10 ans (- 27%), soit 1.027 ha (- 8%). Dès lors se pose la question de son devenir avec un âge moyen des exploitants de 53 ans. 50% des actuels agriculteurs vont partir à la retraite d’ici 10 ans. 118 ont plus de 60 ans. Et 50% des plus de 50 ans n’ont pas de repreneur… Ici comme sur l’ensemble du département, le renouvellement des générations reste donc bel et bien un défi majeur pour la décennie future.
© Le Sillon.info - G. Mimbielle

L’enjeu du renouvellement des générations constitue «une préoccupation forte» pour la communauté d’agglo où «la dynamique d’installation est réelle, mais pas suffisante», observe Patrick Buron, maire de Meillon et vice-président en charge de l’agriculture et de l’alimentation. Un accompagnement spécifique a ainsi été mis en œuvre pour permettre l’installation de maraîchers dans la ceinture verte paloise. Et la collectivité veut aussi continuer à installer des agriculteurs HCF (hors cadre familial).

Mais, ici comme ailleurs, les arrivées sont loin de compenser les départs. Ce que confirme Sylvain Bordenave, président de JA. Avec 167 DJA en 2021, les Pyrénées-Atlantiques ont réalisé un score record et occupent une nouvelle fois le leadership en matière d’installation aidée en France.

En charge de ce dossier à la chambre d’agriculture, Jean-Luc Lafargue rappelait qu’en 2021, 438 entretiens individuels ont été réalisés par le PAIT (point accueil installation transmission). Les dossiers de 275 porteurs de projets ont été examinés et, au final, ont donné lieu à la validation de 167 installations aidées (+33% par rapport à 2019). Concernant la répartition géographique, on observe un certain rééquilibrage entre l’est et l’ouest du département, avec 77 en Béarn et 90 dossiers au Pays basque.

Le défi de l’installation

Sur les 9 dernières années, l’effectif total des installations aidées s’établit ainsi à 1096, dont 612 en Pays basque et 484 en Béarn. Durant cette période, la proportion des HCF a significativement progressé : de 18% en 2015, elle est passée à 32% en 2021. Le niveau de formation des nouveaux installés continue de s’élever avec un nombre important de titulaires de BTS. Le montant moyen des investissements des dossiers est de 246.000 € (financés par des prêts et la DJA).

Quant aux productions choisies en atelier principal de l’exploitation, l’ovin lait reste toujours la production animale privilégiée, devançant bovins viande et lait. En productions végétales, les nouveaux installés ont en priorité opté pour le maraîchage et la viticulture, ainsi que pour les grandes cultures en complémentarité d’une activité d’élevage.

Enfin, autre signe du dynamisme de l’installation, le RDI (répertoire départemental à l’installation) de la chambre d’agriculture a également été fortement sollicité. Au 31 décembre, quarante exploitations y étaient inscrites. Côté repreneurs, 153 candidats étaient en recherche d’exploitation dont 93 nouveaux inscrits en 2021.

4 installations par an

Dans ce contexte, la communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées a enregistré une quarantaine d’installations en 9 ans : soit une moyenne de 4 par an mais 10 pour la seule année 2021. La moyenne des surfaces exploitées par ces nouveaux installés (42 ha) masque une importante diversité de situations : entre 2 et 99 ha selon les exploitations, pour un total de SAU de 1.500 ha sur l’ensemble de l’Agglo.

Maraîchage en périphérie paloise, élevages bovins (lait et viande avec diversification des systèmes) caractérisent ces nouveaux ateliers. 30% ont opté pour le bio, 55% pour la vente directe, 28% adhèrent à une organisation de producteurs et 12% sont en circuit mixte (vente directe + coopérative).

Autre particularité notoire de cette agriculture proche de la capitale béarnaise, l’élevage équin y connaît un engouement certain avec de nombreuses fermes spécialisées dans la pension de chevaux.

Au final, cet état des lieux confirme bien que l’agriculture de la communauté d’agglomération est «plurielle», commente Sylvain Bordenave. Et elle est confrontée à la même problématique démographique que la Ferme 64. Elle a en effet perdu 181 exploitations en 10 ans (- 27%), soit 1.027 ha (- 8%). Dès lors se pose la question de son devenir avec un âge moyen des exploitants de 53 ans. 50% des actuels agriculteurs vont partir à la retraite d’ici 10 ans. 118 ont plus de 60 ans. Et 50% des plus de 50 ans n’ont pas de repreneur… Ici comme sur l’ensemble du département, le renouvellement des générations reste donc bel et bien un défi majeur pour la décennie future.

Guy Mimbielle

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