Aller au contenu principal

La ressource foncière à  protéger

Les Pyrénées-Atlantiques ne sont pas épargnées par l'artificialisation des terres agricoles. À l'occasion des premières assises du foncier, ce vendredi, la chambre d'agriculture se penche sur cet inquiétant phénomène.

En attendant de pouvoir fabriquer de la nourriture par un procédé biochimique peu vraisemblable ou de trouver des terres cultivables sur Mars, le foncier agricole reste le premier facteur de production de denrées alimentaires. Pourtant, chaque année, des milliers d'hectares de champs et de prairies disparaissent du paysage français. La chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques a décidé de prendre ce problème à  bras-le-corps en organisant, aujourd'hui vendredi 18 novembre à  Aicirits, les premières assises du foncier agricole. « L'objectif est de réunir l'ensemble des structures concernées par ce sujet, afin de gagner en efficacité, en instaurant de véritables partenariats, explique le président Jean Michel Anxolabéhère. Nous devons sortir des discours fatalistes ».
Sans terres, il n'y a pas d'agriculture qui vaille. Cependant, les surfaces agricoles ne cessent de reculer à  un rythme inquiétant et la pression foncière s'avère parfois insoutenable pour le maintien des activités de production. Plus que jamais, la préservation du foncier est un enjeu majeur, car la terre est une ressource naturelle non renouvelable.Un mitage de l'espace
Le phénomène se vérifie partout. En Aquitaine, les Pyrénées-Atlantiques présentent la plus forte baisse. En dix ans, sa surface agricole a reculé de 26.000 hectares. Chaque année, entre 700 et 800 hectares de terres y sont artificialisés, disparaissant sous le bitume, le béton ou les pelouses. L'équivalent d'une trentaine d'exploitations moyennes. « Et le phénomène a tendance à  s'accélérer », note Pierre Pouget, directeur général de la Safer Aquitaine-Atlantique. L'attractivité du département et son solde migratoire positif n'y sont pas étrangers.
La question de la consommation des terres agricoles dépasse largement les frontières basco-béarnaises. En France, l'artificialisation concerne, chaque année, près de 70.000 hectares. Les maisons individuelles en consomment, à  elles seules, près de la moitié. Ainsi, la surface agricole utile par habitant ne cesse de diminuer. Une situation qui pose la question sous-jacente de la souveraineté alimentaire. Que dire à  l'échelon planétaire. Avec une population mondiale de 7 milliards d'individus aujourd'hui et 9 milliards à  l'horizon 2050, le défi promet d'être toujours aussi prégnant.
En outre, l'urbanisation ou la création d'infrastructures sont parfois responsables du mitage de l'espace agricole. En effet, les concurrences d'usages des terres sont susceptibles d'entraîner la fragmentation et la réduction des surfaces agricoles à  haut rendement. C'est pourquoi, les projets d'aménagement doivent absolument être raisonnés en amont.
L'accès au foncier par les candidats à  l'installation constitue aussi une problématique à  part entière. Alors que de nombreuses terres devraient se libérer à  court terme en raison de la pyramide des àges des agriculteurs, l'acquisition ou le développement d'un parcellaire représente un challenge de plus en plus ardu. En Aquitaine, neuf mille exploitants de plus de 55 ans seraient sans succession. Mais paradoxalement, acquérir des terres reste difficile. La faute notamment au poids des investissements. À l'avenir, des outils doivent permettre de faciliter l'installation sur des structures de taille suffisante. On le voit, la thématique du foncier soulève de nombreuses questions. Une gestion économe et rationnelle de l'espace est devenue indispensable pour le maintien d'une agriculture performante. Les différentes politiques d'aménagement du territoire doivent en tenir compte, d'autant que cette gestion ne doit pas s'opposer au développement économique des territoires et des collectivités. Pour cela les responsables agricoles en appellent à  une harmonisation et à  du bon sens. Il semble qu'une réelle prise de conscience collective soit en train de se produire. Partout, élus et responsables de l'État parlent de densifier les constructions ou de valoriser les friches industrielles. Mais pour l'heure, les chiffres demeurent têtus.
La solution passe inévitablement par une plus grande concertation lors de l'élaboration des projets et la mise en place de passerelles entre les différents acteurs du territoire. « Nous devons installer une volonté commune de préserver l'espace agricole », indique Henri Bies-Péré, président de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques.
Fabien Brèthes Un problème global
Les chiffres de l'artificialisation des terres sont éloquents.
En France, chaque jour, ce sont 200 hectares de terres agricoles qui disparaissent sous une route, un logement, un parking La surface agricole par habitant, qui se situe aujourd'hui en dessous de 5 000 mètres carrés dans l'Hexagone, poursuit sa dégringolade. Selon les travaux de la FAO, la production agricole mondiale doit augmenter de 70 %, et doubler dans les pays en développement d'ici 2050, pour répondre à  la demande de 9 milliards d'habitants.
Dans les pays développés, les évolutions techniques ont permis d'augmenter les rendements des cultures, mais la régression des surfaces agricoles vient contrecarrer ce phénomène.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

L'Agenda de votre semaine

Réunion d'informations, sortie culturelle, conférence débat, portes ouvertes : retrouvez tous les événements  organisés…

Un rendez-vous authentique proposé le samedi 30 août à Arzacq

Organisée sur le site de l’entreprise Larrieu, cette nouvelle édition de la Fête de l’élevage et des saveurs vise à promouvoir…

Pour la dixième année, la bodéga fermière va régaler les festayres à Dax

Les agriculteurs du réseau Bienvenue à la ferme vont proposer cette année encore leur offre de restauration sur le site…

Nos terroirs en fête : quand la ferme s’invite aux Halles

Le rendez-vous est fixé ce mercredi 6 août aux Halles de Saint-Jean-de-Luz

Madiran : les fêtes du village autour des journées de Grappe & d’Épée

Les 14 et 15 août prochains, la traditionnelle fête du vin se déroulera dans le cadre des fêtes de Madiran. Une belle occasion…

« Aujourd’hui encore, les consommateurs ont besoin d’être mieux informés »

La journée Poulet à la plage, dont la vingtième édition se tiendra jeudi prochain à Vieux-Boucau, conserve tout son sens pour…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon