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La MFR d’Aire forme des réfugiés aux métiers agricoles, tremplin pour leur insertion

Depuis le 17 décembre, quatre Afghans, trois Chinois et un Somalien suivent une préformation à la taille de la vigne à la MFR d’Aire-sur-l’Adour. Sollicitée par la DDCSPP, l’Anefa Landes participe collabore à cette opération d’insertion de réfugiés.

file-Jusqu’à la fin du mois de février, les huit réfugiés apprennent notamment la taille de la vigne avec leur formateur, Joël Manaud, qui est également viticulteur.
Jusqu’à la fin du mois de février, les huit réfugiés apprennent notamment la taille de la vigne avec leur formateur, Joël Manaud, qui est également viticulteur.

Réfugiés en France depuis 2017 ou 2018 selon les cas, ces huit jeunes hommes âgés de 22 à 33 ans étaient, jusqu’alors, installés en région parisienne. Lors de leur parcours d’insertion, ils ont manifesté un penchant pour l’agriculture et réalisé un stage en permaculture et maraîchage. Désireux d’aller plus loin, ils ont été sélectionnés pour participer à un programme de professionnalisation.

De réels besoins

«Fin 2019, nous avons été sollicités par la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) afin de participer à l’insertion de réfugiés en agriculture, indique Charlotte Clavé Campion, responsable de l’Anefa Landes (Association nationale pour l’emploi et de la formation en agriculture). Une session de recrutement en viticulture était prévue au printemps 2020, mais la situation sanitaire nous a empêchés de mener ce projet à bien. C’est seulement en fin d’année dernière que les choses ont pu avancer.»

En partenariat avec la DDCSPP, la fondation Cos (centre provisoire d’hébergement), l’association Ovale Citoyen qui s’est engagée à véhiculer les huit réfugiés sur leurs lieux de stage, Pôle Emploi qui finance la préformation et la MFR d’Aire-sur-l’Adour qui la délivre, l’Anefa Landes a identifié un secteur où il y avait de «réels besoins sur le territoire».

Plusieurs groupements d’employeurs des Landes, du Gers et des Pyrénées-Atlantiques se sont positionnés pour accueillir les réfugiés en stage, avec des perspectives d’embauche à terme. «Je n’ai accepté de délivrer cette préformation qu’à la condition où les stagiaires aient vraiment la volonté de trouver un emploi derrière», insiste Théo Oosterlaken, directeur de la Maison familiale et rurale d’Aire-sur-l’Adour (MFR).

Des premiers retours positifs

Cette préformation doit durer jusqu’au 26 février. Sur les 32 heures de cours hebdomadaires, la moitié est consacrée à du français, pour permettre aux réfugiés de trouver leurs marques le plus rapidement possible. L’autre moitié est entièrement dévolue à des travaux pratiques. «À cause de la barrière de la langue, il était inenvisageable d’organiser des cours en classe», précise Théo Oosterlaken. Les exercices de taille de vigne ont lieu sur une parcelle mise à disposition par la cave de Geaune. Une initiation à la conduite de tracteur est également programmée.

La préformation se déroule en alternance entre la MFR d’Aire-sur-l’Adour et les exploitations viticoles. «L’objectif est de tester ces personnes et d’apprécier leur motivation, leur endurance et leurs capacités de travail en extérieur et dans le froid.» La première semaine de stage sur le terrain a eu lieu la semaine dernière et «les retours des maîtres de stages sont plus que positifs». S’ils donnent satisfaction à l’issue de cette phase de préformation, les huit réfugiés seront embauchés en contrat de professionnalisation.

Ce programme, qui n’a encore jamais été expérimenté en agriculture dans les Landes, sera financé par l’opérateur de compétences Ocapiat. «Le contenu de la formation sera établi sur mesure en fonction des besoins des employeurs, pour favoriser l’insertion des bénéficiaires, reprend Charlotte Clavé Campion. Ils ne feront donc certainement pas que la vigne. Nous allons encourager la polyvalence.»

Cécile Agusti

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