La contention télécommandée pour cage de gavage
La société Labadie a organisé deux journées portes ouvertes à Caupenne, dans les Landes, afin de présenter aux éleveurs sa nouvelle cage collective automatisée pour palmipèdes gras.
Jusqu'au 24 janvier 2009, David Planté, éleveur de canards à Caupenne, dans les Landes, gavait ses animaux dans des parcs collectifs. Mais la tempête Klaus a entraîné un incendie qui a totalement ravagé son atelier. À l'heure de la reconstruction, il a donc contacté divers fabricants de matériel avicole pour rééquiper son bàtiment d'élevage.
Après étude, c'est finalement la solution proposée par la société Labadie de Gibret qu'il a sélectionné : un système de cages collectives de quatre places, entièrement automatisé. L'agriculteur se dit tellement « enchanté » de son investissement qu'il n'a pas hésité à ouvrir son exploitation aux visiteurs durant deux jours (les mercredis 17 et jeudi 18 mars) pour qu'ils viennent se rendre compte des qualités de ce matériel innovant.
Dévoilée en avril 2009 lors du salon Foie gras expo de Mont-de-Marsan, au cours duquel elle avait remporté le deuxième prix de l'innovation technique pour son système de contention automatisé, la cage collective Labadie a été installée pour la première fois en août 2009. Elle équipe déjà huit exploitations pour un total de 6 000 places de gavage.Bien-être de l'animalet du gaveur
Proposée en fer galvanisé (35 euros la place pour un atelier de 1 000 places, hors montage) ou en inox (42 euros la place), « elle répond aux nouvelles normes européennes en matière de bien-être animal, assure Fabrice Labadie, co-gérant de l'entreprise du même nom. Le canard peut déployer ses ailes, se retourner et se nettoyer la plume. »
Mais le fabricant a également pensé au bien-être du gaveur en automatisant le système de contention des animaux. La manivelle a disparu au profit d'une télécommande qui, d'un simple clic, fait avancer la barrière de fond pour amener les canards vers le couloir, et rabat la barrière de façade de manière à reformer des semblants de cages individuelles, le temps du gavage.
D'autres astuces équipent cette cage très innovante, comme la double paroi centrale qui permet d'empêcher les canards opposés de venir perturber ceux qui se font gaver, la grille plancher autoporteuse avec mailles longitudinales sur laquelle le canard ne s'agrippe pas et glisse facilement, ou la raclette à càble de série pour évacuer les lisiers vers la fosse.
Équipé en octobre 2009, David Planté est toujours aussi dithyrambique après neuf bandes d'expérience. « Ce matériel permet un gain de temps à tous les niveaux, même à la mise en place ! » s'enthousiasme-t-il. Par rapport aux parcs collectifs, il apprécie la « propreté du gaveur » et remarque moins de nervosité chez les canards qui produisent donc moins de rillettes. Il note également une baisse de la mortalité de ses animaux qui est passée de 3 % à moins de 1 %. Enfin, ayant choisi l'option inox, il apprécie la rapidité de nettoyage de l'installation : quatre heures pour 1 248 places.
Les établissements Labadie avaient invité pas moins d'un millier de prospects lors des deux journées portes ouvertes. Avec l'obligation pour les salles de gavage neuves de respecter, depuis le 1er janvier dernier, la recommandation européenne sur le bien-être animal, et en 2015 pour les ateliers existants, le marché des cages collectives va fortement progresser, pour remplacer les cages individuelles devenues interdites. « Nous avons conçu cette cage de manière à ce qu'elle s'adapte sur les mêmes maçonneries que celles des ateliers en cages individuelles », souligne Fabrice Labadie.
De même, le parc de ventilation existant peut-être conservé puisque le système fonctionne aussi bien avec une ventilation en gaine que des ventilateurs en cascade.
Cécile Agusti