La chasse à la matole menacée par une directive européenne
Suite à l'annonce, par les pouvoirs publics de restrictions puis d'interdiction de ces chasses, l'association a obtenu un allégement de ces mesures et une étude sur la population de pinsons.
Dans les Landes, où l'on chasse traditionnellement la palombe depuis des lustres, la chasse à la matole (voir zoom) de l'ortolan ou du pinson fait partie d'un certain art de vivre. Pourtant, début juillet, les pouvoirs publics départementaux ont annoncé des mesures visant à restreindre drastiquement (à 10 matoles et 2 appelants) en 2010, puis à éradiquer en 2011 ces chasses, provoquant la colère de leurs adeptes.
Une interdiction sans fondement
Ces mesures font suite à la directive faune-flore 79.409, recodifiée en 2009, qui interdit la chasse avec l'utilisation des pièges à trappe et des filets, et qui classe ortolans et pinsons dans les espèces protégées. « Ces mesures ont été annoncées sans réel fondement et au mépris des propositions raisonnables des responsables cynégétiques représentants les chasseurs landais », dénonce Jean-Jacques Lagà¼e, le président de l'association des chasses traditionnelles à la matole des Landes. C'est pourquoi, l'association convoquait une assemblée générale extraordinaire le 5 août dernier à Campagne. L'objectif est de ne pas « se laisser imposer sèchement la disparition de nos traditions landaises. C'est un savoir-faire propre au département qu'il faut défendre ». Les chasseurs étaient nombreux, plus de 500, adhérents mais aussi représentants de onze chasses spécialisées à montrer leur attachement à cette tradition. À la tribune, aux côtés du président, plusieurs personnalités se sont montrées farouchement opposées à la disparition de cette chasse qui fait partie de l'identité landaise. Parmi eux, Henri Emmanuelli, président du conseil général, Jean-Louis Carrère, sénateur, Dominique Graciet, président de la chambre d'agriculture ou encore Jean-Louis Barrère, président de la Fédération départementale des chasseurs.
Lors de cette assemblée, Jean-Jacques Lagà¼e amenait aussi l'espoir d'être enfin entendu suite à la rencontre, quelques jours plus tôt, d'une délégation landaise avec le directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, ministre de l'environnement. « Nous avons obtenu que l'oiseau puisse être chassé du 20 août au 15 septembre (soit cinq jours de moins que l'an passé) avec cinq appelants et 30 matoles ». Les Landais ont également obtenu qu'une étude scientifique soit enfin lancée sur les populations de pinsons en attendant que celle sur les ortolans suive. Une demande que faisait l'association depuis dix ans, pour apprécier exactement les populations, « c'est indispensable pour pouvoir prendre des décisions raisonnables. Sur le pinson, l'estimation commune est de 680 millions d'individus. Nous demandons donc une dérogation sur cet oiseau, comme pour l'alouette ».
Par ailleurs, l'association a voté un crédit spécial pour mener une nouvelle étude sur l'ortolan, initiée l'an dernier par la Fédération départementale des chasseurs. Basée sur l'étude des plumes des animaux (à partir d'un de leurs composants, le deutérium), elle est destinée à déterminer la provenance des oiseaux. Le président Lagà¼e espère une rapide annonce des dérogations et « une moindre pression des anti, menée par des gens comme Alain Bougrain-Dubourg, président de la LPO (ligue de protection des oiseaux). Sinon, je crains que la position des chasseurs ne se radicalise ».
Dominique Maurel
La matole et la loi
De Luxey à Pontonx et à Magescq, la capture des ortolans et pinsons (des arbres et du Nord) aux matoles, ces petites cages-pièges fabriquées avec du bois et du grillage est une tradition. Les oiselets, qui passent de la mi-août à la fin du mois de septembre, sont engraissés sitôt capturés, avant d'être dégustés sous la serviette pour les fêtes de fin d'année.
Cette chasse est désormais interdite depuis que les ortolans et les pinsons sont classés espèces protégées depuis 1999. Il existe cependant une tolérance, pour la poignée de chasseurs que compte le département, à chasser à partir du 16 août jusqu'à fin septembre. Il n'est toléré que 30 matoles et 5 appelants par chasseurs.
Une interdiction sans fondement
Ces mesures font suite à la directive faune-flore 79.409, recodifiée en 2009, qui interdit la chasse avec l'utilisation des pièges à trappe et des filets, et qui classe ortolans et pinsons dans les espèces protégées. « Ces mesures ont été annoncées sans réel fondement et au mépris des propositions raisonnables des responsables cynégétiques représentants les chasseurs landais », dénonce Jean-Jacques Lagà¼e, le président de l'association des chasses traditionnelles à la matole des Landes. C'est pourquoi, l'association convoquait une assemblée générale extraordinaire le 5 août dernier à Campagne. L'objectif est de ne pas « se laisser imposer sèchement la disparition de nos traditions landaises. C'est un savoir-faire propre au département qu'il faut défendre ». Les chasseurs étaient nombreux, plus de 500, adhérents mais aussi représentants de onze chasses spécialisées à montrer leur attachement à cette tradition. À la tribune, aux côtés du président, plusieurs personnalités se sont montrées farouchement opposées à la disparition de cette chasse qui fait partie de l'identité landaise. Parmi eux, Henri Emmanuelli, président du conseil général, Jean-Louis Carrère, sénateur, Dominique Graciet, président de la chambre d'agriculture ou encore Jean-Louis Barrère, président de la Fédération départementale des chasseurs.
Lors de cette assemblée, Jean-Jacques Lagà¼e amenait aussi l'espoir d'être enfin entendu suite à la rencontre, quelques jours plus tôt, d'une délégation landaise avec le directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, ministre de l'environnement. « Nous avons obtenu que l'oiseau puisse être chassé du 20 août au 15 septembre (soit cinq jours de moins que l'an passé) avec cinq appelants et 30 matoles ». Les Landais ont également obtenu qu'une étude scientifique soit enfin lancée sur les populations de pinsons en attendant que celle sur les ortolans suive. Une demande que faisait l'association depuis dix ans, pour apprécier exactement les populations, « c'est indispensable pour pouvoir prendre des décisions raisonnables. Sur le pinson, l'estimation commune est de 680 millions d'individus. Nous demandons donc une dérogation sur cet oiseau, comme pour l'alouette ».
Par ailleurs, l'association a voté un crédit spécial pour mener une nouvelle étude sur l'ortolan, initiée l'an dernier par la Fédération départementale des chasseurs. Basée sur l'étude des plumes des animaux (à partir d'un de leurs composants, le deutérium), elle est destinée à déterminer la provenance des oiseaux. Le président Lagà¼e espère une rapide annonce des dérogations et « une moindre pression des anti, menée par des gens comme Alain Bougrain-Dubourg, président de la LPO (ligue de protection des oiseaux). Sinon, je crains que la position des chasseurs ne se radicalise ».
Dominique Maurel
La matole et la loi
De Luxey à Pontonx et à Magescq, la capture des ortolans et pinsons (des arbres et du Nord) aux matoles, ces petites cages-pièges fabriquées avec du bois et du grillage est une tradition. Les oiselets, qui passent de la mi-août à la fin du mois de septembre, sont engraissés sitôt capturés, avant d'être dégustés sous la serviette pour les fêtes de fin d'année.
Cette chasse est désormais interdite depuis que les ortolans et les pinsons sont classés espèces protégées depuis 1999. Il existe cependant une tolérance, pour la poignée de chasseurs que compte le département, à chasser à partir du 16 août jusqu'à fin septembre. Il n'est toléré que 30 matoles et 5 appelants par chasseurs.