La charte de la division au Parc national des Pyrénées
Le conseil d'administration du Parc national est au complet. Les opposants, de leur côté, poursuivent leur mobilisation.
Enfin au complet, le conseil d'administration du Parc national des Pyrénées s'est réuni le 1er juin dernier en vallée d'Aspe, à Bedous. Les trois maires béarnais démissionnaires, car opposés au nouveau projet de fonctionnement et de zonage du Parc, ont été remplacés par Patrick Labernadie (Louvie-Juzon), Jean-Pierre Casaux (Accous) et Gérard Sarrailh (Louvie-Soubiron).
Les nouvelles orientations de la charte, remises à tous les administrateurs, seront discutées lors du prochain conseil d'administration du 7 juillet, note le Parc dans un communiqué de presse. « Un travail remarquable a été effectué par les groupes thématiques à l'élaboration de la charte, se félicite le président André Berdou. Le calendrier est respecté. Un avant-projet de la charte sera réalisé avant la fin de l'année ».
Les opposants restent actifs Reste que la mobilisation des opposants à cette charte ne faiblit pas. Ce lundi, les chefs de la résistance, Robert Casadebaig, maire de Laruns et président de l'association « Ossau et Aspe : vallées de liberté », et Jean Lassalle, député-maire de Lourdios-Ichère, ont martelé leur message : « Nous sommes une terre de résistance, nous voulons garder la main sur nos territoires ».
Ne voulant pas baisser pavillon, Jean Lassalle en appelle « aux intellectuels qui connaissent l'histoire ». Le député les « invite à venir parler à nos côtés ». Car pour lui, cette affaire est loin d'être terminée. « Nous sommes dans un moment où l'on a le sentiment que dans l'esprit des gens, la page est tournée, que le Parc est en place, souffle-t-il. On est dans une période portes ouvertes : servez-vous, prenez. Et bien non ! Ca, ce n'est pas nos vallées, ça ne l'a jamais été et ne le sera jamais ».
Les opposants au Parc national craignent que ce dernier n'ait la main mise sur leur territoire. Et au final qu'il dicte sa loi en lieu et place des élus. « Depuis toujours nous avons revendiqué la défense de nos territoires, indique Robert Casadebaig. Les territoires ont toujours été gérés en bonne intelligence par les gens des territoires. Nous sommes des hommes épris de liberté, conscients de notre responsabilité qui nous dit de garder la main sur notre territoire ».
« Le Parc national n'est pas un organisme de développement mais de protection absolue, renchérit Jean Lassalle. Nos vallées, aujourd'hui attractives, n'attireront plus personne si elles deviennent un parc à l'Américaine. Elles ne sont pas faites pour être vitrifiées de cette manière. Cela a l'apparence du beau et du nouveau, mais c'est une tromperie ».
L'association « Ossau et Aspe : vallées de liberté » prépare sa contre-attaque. Tout d'abord, une charte des valeurs — « la valeur des hommes dans leur territoire, avec une gestion partagée et responsable », précise le maire de Laruns — est en cours de rédaction. D'autre part, un collectif national va être créé sous le nom « des racines et des hommes ». Enfin, le fameux décret qui institut les nouvelles prérogatives du Parc a été attaqué au Conseil d'État.
L'objectif ultime de l'association est « de lancer le débat d'idée ». Pour Jean Lassalle, « il n'y a que ça qui vaille ». Et le député de conclure : « Certain d'entre nous ont cru que tout était fini. Mais il n'y a rien de fait. L'affaire du Parc n'a même pas commencé » Y. A.