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Interdiction du Mon810 : le Gouvernement persiste et signe

Les agriculteurs ne pourront pas semer le mais génétiquement modifié Mon 810 de Monsanto, cette année. Comme le gouvernement l'avait déjà  annoncé, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire a pris un arrêté visant à  interdire temporairement la culture du mais Mon 810. Il a été publié au Journal officiel du 18 mars. Cette décision a suscité une levée de boucliers chez des associations professionnelles des biotechnologies, des semences et des grandes cultures.

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L'interdiction du Mon 810 a été prise après que le Premier ministre, François Fillon, qui a repris les attributions de la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, devenue porte-parole de Nicolas Sarkozy, et le ministre de l'Agriculture aient adressé une note à  la Commission européenne pour l'informer de la nécessité de prendre des mesures d'urgence concernant la mise en culture du mais Mon 810. Bruxelles a informé les autorités françaises qu'elle avait saisi l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (AESA), mais qu'elle n'envisageait pas de prendre de mesure d'urgence dans l'attente de son avis. Paris met en avant de nouvelles études et un avis du Haut conseil des biotechnologies français qui souligne les limites d'un avis précédent de l'AESA. La toxine Bt destinée à  éliminer les insectes serait susceptible d'être nuisible pour les coccinelles. Objectif contradictoire Si l'Union nationale de l'apiculture se félicite de la décision du Gouvernement, Initiatives biotechnologies végétales qui regroupe les semenciers, considère que cette décision est «sans fondement». Et qu'elle est «un rejet pur et simple de l'innovation agricole et accentue la distorsion de concurrence au sein de l'Union européenne». Même son de cloche à  l'Association français des biotechnologies végétales qui estime que «la suspension de la production du Mon 810 est une décision incohérente et coûteuse pour la compétitivité de notre agriculture». Et de mettre en exergue l'incohérence du Gouvernement qui interdit une innovation qui économise des traitements chimiques sur le mais alors qu'il a fixé aux agriculteurs l'objectif de diminuer de 50% les traitements chimiques d'ici 2018. «La recherche condamnée» Pour Régis Fourrier, président de la section mais de l'Union française des semenciers (UFS), «cette attitude est contraire à  la loi OGM de 2008, qui garantit la liberté de cultiver avec ou sans OGM. Plus grave encore, cette nouvelle interdiction condamne de fait la recherche par  l'impossibilité de mettre en place des essais en plein champ et fait prendre un retard préjudiciable à  notre industrie semencière». Les représentants des grandes cultures ont réagi également dans le même sens. Orama pose la question «de la cohérence d'une telle attitude avec un discours qui, par ailleurs, appelle l'agriculture à  produire plus et mieux, à  progresser en compétitivité, à  être le socle de filières performantes, créatrices d'emploi et exportatrices». Décision illégale Quant à  l'AGPM, et comme elle avait annoncé, elle a décidé de déposer un recours dans les prochains jours contre l'arrêté d'interdiction de la culture du mais OGM de Monsanto. L'association considère en effet que le gouvernement «persiste et signe dans l'illégalité» (lire article ci-dessous). Pour mémoire, le mais OGM, dont la culture vient d'être suspendue en France par le Gouvernement, est cultivé à  grande échelle en Espagne depuis de nombreuses années et les surfaces ont progressé de 20% l'an dernier. Depuis 2008, ce sont 35 millions d'hectares supplémentaires d'organisme génétiquement modifié qui sont cultivés dans le monde.
Daniel Peyraube: «Une décision purement idéologique» Producteur de mais et administrateur à  l'AGPM, Daniel Peyraube ne décolère pas face à  la décision du ministère de l'agriculture d'interdire temporairement la culture Mon 810. «La décision est purement idéologique et n'a rien de fondé, tempête-t-il. Les éléments apportés par le Gouvernement ne sont pas nouveaux sur le plan scientifique». L'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) et l'AESA (Autorité européenne de sécurité des aliments) ont démontré l'absence de danger de ce mais. «La preuve est que Bruxelles ne voit pas d'urgence sur ce dossier».
L'agriculteur landais est persuadé que cet arrêté ne tient pas et qu'il sera rapidement contré, mais en attendant, il empêchera les semis de Mon 810 cette année. «C'est là  l'objectif du Gouvernement». Cette décision ne sera pas sans conséquence: dans les zones connaissant de fortes attaques de sésamie et de pyrale, «on devra continuer à  faire jusqu'à  deux traitements par an». Traitements dont le Mon 810 n'aurait pas besoin, assurant une plante saine. «Pour l'environnement, mieux vaut le Mon 810 qu'un insecticide! On nous demande de réduire les produits phytopharmaceutiques et quand on veut le faire, on nous en empêche!»
Daniel Peyraube regrette par ailleurs que la recherche sur les variétés OGM quitte la France, car les scientifiques sont dans l'impossibilité de mettre en place des essais pleins champ. «La recherche va se faire dans d'autres pays, aux États-Unis notamment, où les contraintes climatiques ne sont pas les mêmes. Le comportement du mais y est différent. Nous n'aurons donc plus de recherche sur des plantes adaptées à  notre région. On condamne par là  même notre avenir de producteur de mais, avec une limitation du progrès génétique». D. M.
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