Halte au harcèlement vert !
Ce jeudi 4 avril, le préfet de Région organisait un comité agriculture et environnement avec les organisations professionnelles agricoles régionales, dont le syndicalisme et les chambres d'agriculture, en présence des administrations régionales concernées (DRAAF, DREAL et DDTM).

L'application de la réglementation sur le classement et l'entretien des ruisseaux fait l'objet de nombreux litiges, c'est pourquoi les représentants des agriculteurs veulent être associés à l'élaboration de la cartographie de ces
Les questions environnementales sont au quotidien du métier d'agriculteur tant les réglementations sur ce sujet sont nombreuses, complexes, touffues, souvent incompréhensibles et inapplicables. Voici les sujets qui ont été évoqués au cours de cette rencontre initiée par le préfet de Région:
» Directive Nitrate - Les représentants de la FRSEA et des JA ont rappelé l'impact financier de nouvelles mises aux normes en particulier dans la filière élevage: près de 60 millions d'euros au niveau aquitain, insupportable pour les éleveurs qui doivent faire front depuis plusieurs mois à une hausse non répercutée de leurs charges. Les représentants professionnels ont également souligné les aberrations du projet en contradiction avec les réalités du terrain (ex: période d'épandage des effluents d'élevage) et se sont opposés à toutes contraintes complémentaires qui pourraient voir le jour dans un programme régional, prévu pour la fin de l'année.
» Classement et entretien des cours d'eau - Autre point abordé, l'application de la réglementation sur le classement et l'entretien des cours d'eau, qui fait l'objet de nombreux litiges entre agriculteurs et représentants de la police de l'eau. «Il faut d'abord établir une cartographie du classement des cours en y associant des représentants des agriculteurs, et les modalités d'entretien de ces cours d'eau doivent faire l'objet d'une charte reconnue par tous, agriculteurs et agents de l'État», demandent les professionnels qui ont déploré le fait de ne pas être associés à un projet de classement présenté au cours de cette réunion. Quant aux études préliminaires d'impact sur la biodiversité et exigées par l'administration, leurs coûts dépassent souvent celui des travaux Une aberration qui dissuade l'agriculteur d'effectuer ces travaux.
» Gaspillage des terres - L'Aquitaine perd un hectare de foncier agricole par heure. Avec l'Observatoire régional du foncier, lancé en 2012, les élus des collectivités, mais aussi les agriculteurs et les administrations veulent se doter d'un outil dont l'objectif premier est de mesurer l'évolution du foncier dans notre région. La concurrence sur la destination du foncier est forte, au point que la réglementation oblige tout candidat au défrichement, y compris à des fins de production agricole, à financer un reboisement équivalent. Pourquoi ne pas taxer les terres «artificialisées» par l'urbanisation ou les grands travaux pour financer ces reboisements, et orienter en priorité ce reboisement sur les 150.000ha de pins qui sont encore à terre suite aux dernières tempêtes?
Outil de gestion du foncier au niveau local, les CDCEA (commissions départementales de consommation de l'espace agricole), mises en place en 2011, sont consultées pour émettre des avis sur les SCOT, PLU Ces instances font le consensus, car riches en échanges entre les différents utilisateurs et gestionnaires du foncier. Sur ce point, les professionnels ont souhaité que les diagnostics agricoles soient plus approfondis pour mieux mesurer l'impact économique des dossiers étudiés.
Sur ces différents sujets Michel Delpuech s'est engagé «à veiller personnellement à l'interprétation facilitatrice des textes». Un engagement que ne manqueront pas de rappeler les représentants professionnels lors de la prochaine réunion prévue avant l'été.
G.M.