Aller au contenu principal

Filière bovin : un plan d'aides peu convainquant

Les 40 millions d'euros annoncés par Stéphane Le Foll lors du congrès de la FNPL, n'ont pas convaincu les éleveurs. Selon les syndicat, cela ne résoudront pas les problèmes de l'élevage. Ils réclament de vraies mesures, notamment la révision de la LME. « L'urgence aujourd'hui, c'est le prix », lance le président de la FNSEA.

file-Les annonces de Stéphane Le Foll (à  droite aux côtés du président de la FNPL Thierry Roquefeuil) ont reçu un accueil glacial de la part des producteurs laitiers.
Les annonces de Stéphane Le Foll (à  droite aux côtés du président de la FNPL Thierry Roquefeuil) ont reçu un accueil glacial de la part des producteurs laitiers.
J'ai dégagé pour 2013 une enveloppe de 20 millions d'euros pour les jeunes installés et les récents investisseurs», a annoncé le ministre de l'agriculture lors de l'assemblée générale de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), le 21 mars dernier. Ce montant sera distribué proportionnellement au quota laitier des exploitations éligibles. 4 millions d'euros supplémentaires seront de surcroît consacrés à  la filière caprine. De plus, les éleveurs de bovins allaitants recevront eux aussi un soutien équivalant à  20 millions d'euros. Cette annonce de Stéphane Le Foll a reçu un accueil glacial de la part des producteurs de lait réunis à  Nantes. Ces derniers, pris à  la gorge par des charges durablement en hausse et un prix du lait qui tarde à  se redresser, n'ont cessé de le marteler pendant l'assemblée générale: l'urgence est à  la réévaluation des revenus des producteurs. Le président de la FNPL, Thierry Roquefeuil, en a directement appelé à  la responsabilité de la filière: «Je le dis à  nos entreprises de transformation et aux grandes enseignes de distribution: nous voulons, dès le prochain trimestre, une traduction concrète (des charges) sur le prix du lait!». Producteurs et distributeurs refusent de céder Mais les transformateurs n'augmenteront pas le revenu des éleveurs sans répercuter cette hausse sur la distribution. Et la distribution s'y refuse catégoriquement. «Si la loi de modernisation de l'économie a bénéficié à  quelqu'un, ce n'est certainement pas à  la distribution», a plaidé, sous les huées des éleveurs, Mathieu Pecqueur, chef du service agriculture et qualité à  la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution). «Les marges n'ont cessé de baisser pour les distributeurs, ce qu'on ne peut pas dire des marges de la transformation», a-t-il continué. Pour la distribution, il est toujours hors de question de faire payer au consommateur le prix des variations des matières premières sur le marché mondial, même si cette répercussion ne représenterait que 2 à  3 centimes par litre de lait. «Le consommateur ne veut pas débourser un centime de plus», croit Thierry Pecqueur, et «sans consommateur il n'y aura plus de producteurs», a-t-il tenté de menacer. Le double discours de la distribution Mais pour les producteurs, cette politique pourrait rapidement se retourner contre la distribution. «À long terme, la filière va aller mieux parce que les Chinois vont acheter plus cher», rappelle André Bonnard, trésorier à  la FNPL. «C'est à  vous de choisir, a-t-il interpellé, acceptez une hausse du revenu, ou les transformateurs se tourneront vers la Chine». Et cette fois, la fédération attend un engagement concret de la part de la distribution. «Lorsque nous sommes allés les rencontrer en région pour négocier une hausse de leur prix d'achat, tous les distributeurs nous ont dit “ok si tout le monde le fait”», raconte André Bonnard, avant de préciser que ces mêmes distributeurs «rigolent sous cape en disant “ça ne pourra pas se faire car il s'agit d'une entente commerciale”. Il va falloir arrêter avec ce double discours». «Il faut mettre un peu de raison et de bon sens dans ce que la distribution nous assène quotidiennement», a, de son côté, tenu à  raisonner Xavier Beulin, président de la FNSEA. Et seule la révision de la LME permettra de mettre un terme au «système mafieux» mis en place par la grande distribution, a-t-il attaqué. La centrale agricole prépare des «actions syndicales dans les jours et les semaines qui viennent» pour que les éleveurs puissent retrouver un revenu décent le plus rapidement possible. Car pour le président de la FNSEA, «l'urgence c'est le prix du lait» a-t-il déclaré, en précisant qu'il fallait une augmentation de 10% sur le prix du lait. Soit une revalorisation immédiate de 2 à  3%. Des actions syndicales en préparation Même mouvement chez les Jeunes Agriculteurs. «Nous projetons des actions syndicales à  l'encontre des GMS», a annoncé Jérôme Chapon, vice-président des JA, sous les applaudissements des éleveurs présents à  l'assemblée générale. Thierry Roquefeuil, lui, a directement interpellé le ministre pour qu'il organise «dans les prochains jours une table ronde nationale avec la filière et le commerce afin d'examiner les modalités concrètes qui doivent nous permettre d'atteindre (une répercussion des charges sur le prix du lait)». Stéphane le Foll s'est donc engagé à  «réunir début avril une table ronde entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs à  ce sujet». Dans la foulée, le ministre a assuré qu'il apportera quelques modifications à  la LME pour moraliser les relations avec la grande distribution. Ainsi il s'est prononcé sur la rédaction de clauses écrites obligatoires de façon à  ce que les distributeurs ne reviennent pas, pour une raison ou pour une autre, sur les engagements qu'ils ont pris. Cette disposition sur la transparence des contrats devrait être inscrite dans la loi sur la consommation qui sera présentée au Parlement à  la fin du premier semestre. La loi devrait également comporter un article qui autorise une modification des contrats en cas d'augmentation exceptionnelle des coûts de production, de façon à  permettre aux éleveurs de répercuter la hausse de leurs charges. Et la loi de modernisation agricole qui va suivre à  la fin de l'année devrait prévoir d'accorder des contrats plus longs pour les jeunes qui s'installent et plus de facilités pour les résilier.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

L'Agenda de votre semaine

Réunion d'informations, sortie culturelle, conférence débat, portes ouvertes : retrouvez tous les événements  organisés…

Un rendez-vous authentique proposé le samedi 30 août à Arzacq

Organisée sur le site de l’entreprise Larrieu, cette nouvelle édition de la Fête de l’élevage et des saveurs vise à promouvoir…

Pour la dixième année, la bodéga fermière va régaler les festayres à Dax

Les agriculteurs du réseau Bienvenue à la ferme vont proposer cette année encore leur offre de restauration sur le site…

Nos terroirs en fête : quand la ferme s’invite aux Halles

Le rendez-vous est fixé ce mercredi 6 août aux Halles de Saint-Jean-de-Luz

Madiran : les fêtes du village autour des journées de Grappe & d’Épée

Les 14 et 15 août prochains, la traditionnelle fête du vin se déroulera dans le cadre des fêtes de Madiran. Une belle occasion…

« Aujourd’hui encore, les consommateurs ont besoin d’être mieux informés »

La journée Poulet à la plage, dont la vingtième édition se tiendra jeudi prochain à Vieux-Boucau, conserve tout son sens pour…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon