Élections : l'agriculture veut faire entendre sa voix
La FNSEA a convié les candidats à la présidence à participer à la dernière journée de son congrés, le 29 mars 2012, à Montpellier. Ce sera l'occasion pour la profession de rappeler ses atouts et ses attentes au futur Chef de l'Etat.

Les organisations professionnelles agricoles entendent peser de tout leur poids pour que l'agriculture ne soit pas la grande oubliée du débat présidentiel.
Nous voulons être mieux reconnus pour ce que nous sommes, notamment en potentiel emplois», a déclaré, mardi 7février, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, lors d'une conférence de presse destinée à présenter les «propositions» du syndicat pour la prochaine élection présidentielle. «Pour le moment, de tout bord, les visions sur le secteur sont un peu décalées», a commenté le chef de la centrale agricole, regrettant le manque de considération pour l'agriculture dans la course présidentielle.
Et d'en réaffirmer pourtant l'ambition: «Redevenir n°1! à‡a n'est pas un péché d'orgueil. Comme l'actualité nous le montre, alors que la France accuse un déficit d'environ 70 milliards d'euros, le secteur agricole et agroalimentaire affiche, lui, un excédent de plus de 11milliards d'euros. L'agriculture a un rôle majeur à jouer. Seulement, des barrières nous empêchent d'y parvenir».
Tous attendus à Montpellier
Alors, pour ne pas faire l'objet de «mesures génériques et généralistes» de la part du futur Président de la République, le syndicat a annoncé avoir convié les prétendants à participer à la dernière journée de son congrès annuel le 29 mars à Montpellier. Il s'agira d'attirer leur attention sur les potentiels de l'agriculture et les actions à mener pour en faire un pôle d'excellence. «Agriculture, agrofourniture, agroalimentation, agroindustrie, enseignement agricole Tous les acteurs seront présents ce jour-là ».
D'ici le 29 mars, plusieurs thèmes seront défendus par le syndicat majoritaire auprès des candidats. «Il faut donner une suite au G20 agricole», a d'abord plaidé Xavier Beulin, pour mieux protéger les marchés. «Nous voulons également attirer l'attention sur le budget et le contenu de la future politique agricole commune». Si le président de la FNSEA s'est dit ne pas être opposé au verdissement de la PAC, il a estimé «nécessaire» en revanche d'infléchir certaines propositions, telle la mesure réservant 7% des surfaces à des zones écologiques.
Pour une écologie «concertée»
Xavier Beulin a également proposé des ajustements sur le deuxième pilier, indiquant notamment sa préférence pour le cadre national au détriment de la régionalisation prônée dans ce volet. Enfin, un allégement du coût du travail et une harmonisation sociale européenne contribueraient, selon lui, à redonner de la compétitivité à l'agriculture française.
Même raisonnement avec «une écologie responsable, raisonnée et concertée» qui permettrait également de délester les agriculteurs «vivant assez mal certaines charges». «Toute idée de taxe carbone franco-française» a aussi été rejetée par le syndicat. Xavier Beulin a également mis à l'index l'accord du PS avec Europe Écologie-les Verts et a rappelé à la candidate du Front national que «sans l'Europe, l'agriculture ne serait pas là où elle est aujourd'hui».
A chacun sa priorité
Convié par le syndicat majoritaire à la conférence de presse ainsi qu'à son congrès annuel, le président des chambres d'agriculture (APCA), Guy Vasseur, a plaidé de son côté en faveur d'une simplification de la réglementation française en matière d'environnement et d'une convergence des normes européennes. Le président des Jeunes Agriculteurs, Jean-Michel Schaeffer, également présent, a, pour sa part, notamment défendu la révision du droit de la concurrence française.
Tous se sont accordés sur «le défi mondial» à relever en matière de sécurité alimentaire, à savoir «rendre accessible et disponible une nourriture en qualité et quantité suffisantes». La FNSEA accueillera dans ce sens, pour la première fois lors du salon de l'agriculture, des banques alimentaires sur son stand.