Du végétal pour habiller les murs
Certes, à la campagne, la verdure ne manque pas ! Mais sur le bàtiment d'habitation ou d'exploitation, elle peut aussi servir à camoufler ou embellir des façades disgracieuses.
Patrick Blanc, chercheur au CNRS, est le paysagiste le plus connu dans le domaine des murs végétaux. Il faut dire qu'il est le créateur des projets les plus prestigieux, comme la façade du musée du Quai Branly, à Paris. Mais cette technique est ancienne Après tout, dans les fausses grottes du XIXe siècle, les jardiniers optaient pour des végétaux poussant sur des cailloux imbriqués sur un mur.
Et au XVIIIe siècle, on utilisait des mousses et des plantes pour habiller les façades de fontaine. Aujourd'hui remise au goût du jour, elle utilise les astuces de la culture hors-sol : feutre et système d'apport d'eau enrichie en micronutriments.
Système breveté Patrick Blanc a breveté son système. Il s'agit de doubler le mur avec une ossature métallique sur laquelle on pose une plaque de plastique. Celle-ci va servir de support à deux couches de feutre Et on reproduit là une paroi naturelle (le plastique remplace la pierre et le feutre la mousse) sur laquelle les plantes vont venir pousser. En haut, des tuyaux vont apporter une solution nutritive qui va imprégner le feutre et descendre le long du mur, par gravité.
Un bac de bois ou de métal peut recueillir l'eau en excès qui sera alors réinjectée à l'aide d'une simple pompe. Des visites de contrôle deux fois par an permettent de vérifier le bon état du système, de tailler les plantes trop vigoureuses ou de remplacer celles qui ont péri. Le jardinier choisira, bien sûr, les espèces les mieux adaptées au climat et à l'exposition du mur à recouvrir. Sinon, la catastrophe est assurée. Ensuite, un milieu végétal se met en place et l'on doit accepter de voir s'installer une faune d'insectes sur le mur qui attireront, à leur tour, les oiseaux.
Le mur végétal à la Patrick Blanc est, bien évidemment, quelque chose d'onéreux. Il faut compter 500 euros le mètre carré de végétation. En fonction de l'emplacement, des travaux à réaliser et du nombre de plantes mises en place, cela peut varier de 300 à 800 euros le mètre. Pour faire des économies, on peut n'implanter que la moitié des plantes, mais alors, le résultat sera plus long à visualiser.
Le faire soi-même On peut aussi choisir de l'implanter soi-même (en sachant que le recours à un paysagiste compte pour environ 15 % du prix) et de privilégier les boutures de plantes locales (30 à 40 %) du prix. Ce sur quoi il ne faut pas économiser est la qualité du feutre (impérativement imputrescible) et la solidité de la structure. Bien sûr, si l'on veut choisir une culture plus « facile », on peut opter pour de grands classiques des jardins : l'hedera (lierre), le campsis (bignone) ou le lonicera (chèvrefeuille). Ces grimpantes au feuillage persistant monteront rapidement à l'assaut de grands murs nus Il faudra juste veiller à les freiner dans leur ardeur de manière assez régulière.
Dans tous les cas, les dernières études des architectes ont réhabilité les murs recouverts de végétaux. Ils contribuent à une meilleure isolation des habitations et absorbent le dioxyde de carbone Ils sont donc classés à haute qualité environnementale.
Les solutions les plus naturelles sont parfois les plus efficaces. Myriam Tricoci
Et au XVIIIe siècle, on utilisait des mousses et des plantes pour habiller les façades de fontaine. Aujourd'hui remise au goût du jour, elle utilise les astuces de la culture hors-sol : feutre et système d'apport d'eau enrichie en micronutriments.
Système breveté Patrick Blanc a breveté son système. Il s'agit de doubler le mur avec une ossature métallique sur laquelle on pose une plaque de plastique. Celle-ci va servir de support à deux couches de feutre Et on reproduit là une paroi naturelle (le plastique remplace la pierre et le feutre la mousse) sur laquelle les plantes vont venir pousser. En haut, des tuyaux vont apporter une solution nutritive qui va imprégner le feutre et descendre le long du mur, par gravité.
Un bac de bois ou de métal peut recueillir l'eau en excès qui sera alors réinjectée à l'aide d'une simple pompe. Des visites de contrôle deux fois par an permettent de vérifier le bon état du système, de tailler les plantes trop vigoureuses ou de remplacer celles qui ont péri. Le jardinier choisira, bien sûr, les espèces les mieux adaptées au climat et à l'exposition du mur à recouvrir. Sinon, la catastrophe est assurée. Ensuite, un milieu végétal se met en place et l'on doit accepter de voir s'installer une faune d'insectes sur le mur qui attireront, à leur tour, les oiseaux.
Le mur végétal à la Patrick Blanc est, bien évidemment, quelque chose d'onéreux. Il faut compter 500 euros le mètre carré de végétation. En fonction de l'emplacement, des travaux à réaliser et du nombre de plantes mises en place, cela peut varier de 300 à 800 euros le mètre. Pour faire des économies, on peut n'implanter que la moitié des plantes, mais alors, le résultat sera plus long à visualiser.
Le faire soi-même On peut aussi choisir de l'implanter soi-même (en sachant que le recours à un paysagiste compte pour environ 15 % du prix) et de privilégier les boutures de plantes locales (30 à 40 %) du prix. Ce sur quoi il ne faut pas économiser est la qualité du feutre (impérativement imputrescible) et la solidité de la structure. Bien sûr, si l'on veut choisir une culture plus « facile », on peut opter pour de grands classiques des jardins : l'hedera (lierre), le campsis (bignone) ou le lonicera (chèvrefeuille). Ces grimpantes au feuillage persistant monteront rapidement à l'assaut de grands murs nus Il faudra juste veiller à les freiner dans leur ardeur de manière assez régulière.
Dans tous les cas, les dernières études des architectes ont réhabilité les murs recouverts de végétaux. Ils contribuent à une meilleure isolation des habitations et absorbent le dioxyde de carbone Ils sont donc classés à haute qualité environnementale.
Les solutions les plus naturelles sont parfois les plus efficaces. Myriam Tricoci